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[TEST] Hell Let Loose va à nouveau vous faire aimer la Seconde Guerre mondiale

Quoi ? Le test d’un énième FPS multijoueur sur la Seconde Guerre mondiale sur NoFrag ? Oui, mais pas n’importe lequel. Hell Let Loose est finalement sorti en version 1.0 la semaine dernière, après deux très belles années passées en accès anticipé. Et vous auriez tort de ne pas vouloir y toucher, car sous ses airs de déjà vu, se cache un jeu exigeant, grisant et mettant fort l’accent sur la stratégie.

Genre : FPS en 50v50 teinté de stratégie  | Développeur : Black Matter | Éditeur : Team 17 | Plateforme : Steam | Prix : 39,99€ | Configuration recommandée : Processeur Intel Core i5-8400 ou AMD Ryzen 5 2600X, 16GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 1060 6GB ou AMD Radeon RX 590 8GB | Langues : VOSTFR | Date de sortie :  27 juillet 2021 | Durée de vie :  infinie

Test effectué sur une version commerciale du jeu.

La guerre est belle

Hell Let Loose propose en surface un principe très simple : deux équipes de 50 joueurs s’affrontent pour capturer dans le temps imparti, plusieurs points répartis sur une grande carte. Un système d’escouades, de six joueurs maximum, des rôles distincts et surtout un commandant pour diriger tout ça. Une fois votre classe choisie parmi la douzaine proposée, vous voilà parti gambader dans les terrains boueux remplis de cratères d’obus et de carcasses d’avions. Ce qui frappe dès le départ, c’est l’ambiance générale très réussie du titre. Par plusieurs moyens, Hell Let Loose va vous plonger dans la tension permanente de la guerre. Si visuellement, le jeu n’est pas ce qui se fait de plus beau, il est très loin d’être moche pour autant et les développeurs ont pris soin de modéliser le plus fidèlement possible différents théâtres de guerre européens : Utah Beach en France, Hürtgen Forest en Belgique, Hill 400 en Allemagne ou encore Kursk en Russie. En plus de proposer différents environnements, les cartes offrent aussi chacune un level-design bien particulier. Ainsi, vous pouvez autant évoluer sur la classique « plage de débarquement », que dans une forêt entourant un immense bunker posé sur une colline ou encore à travers les grandes étendues enneigées de Foy. Le tout parfaitement fluide, sans bug et sans souci d’optimisation en WQHD sur une 2080ti, 32GB de RAM accompagné d’un i9-9900K.

Au moins aussi important, le travail effectué sur le son est là encore remarquable. Avant même que la partie débute, en guise d’ambiance sonore, vous aurez droit aux bombardements lointains, aux moteurs d’avions qui rôdent dans le ciel, etc. Et quand vos camarades de jeu s’y mettent, l’extase n’est pas loin. Les tirs qui claquent à côté de vous, les chefs d’escouade qui vous gueulent des ordres, les chars d’assaut qui mitraillent pour effectuer un tir de couverture et ainsi faciliter la progression de l’infanterie… Tout ça participe grandement à l’immersion et, je le redis, est un aspect particulièrement réussi de Hell Let Loose.

Faim de stratège

Tout cet enrobage, c’est bien sympa, mais qu’en est-t’il du gameplay ? Si dans Hell Let Loose, et pour notre plus grand plaisir, tout se passe à la première personne, le jeu n’est pas pour autant un FPS bas du front où il suffira de foncer tête baissée dans la bataille. En réalité, Hell Let Loose revêt même un côté jeu de stratégie très prononcé où il s’agira davantage de savoir comment contrôler petit à petit toute la carte plutôt que d’enchaîner vulgairement les frags. Et je ne parle pas de simplement s’emparer de points de capture répartis sur la carte. En effet, s’il s’agit de conquérir une zone en restant à l’intérieur d’un cercle jusqu’à la capture, cela n’octroiera pas la possibilité d’y réapparaître. Contrairement à d’autres jeux, ici, les joueurs doivent fabriquer eux mêmes leurs points de réapparition.

Et c’est vraiment ce qui fait tout le sel du jeu : la gestion des garnisons et des avant-postes. Les premières, construites par le commandant ou les chefs d’escouade, coûtent des ressources, doivent être séparées entre elles de 150m, et permettent à tous les joueurs de l’équipe de réapparaître. Les avant-poste, quant à eux, sont crées par les chefs d’escouade, ne coûtent rien mais seuls les membres de ladite escouade peuvent réapparaître dessus. Dans les faits, les avant-postes sont souvent un moyen de progresser rapidement et, pourquoi pas, discrètement en territoire ennemi tandis que les garnisons sont réservées à la défense ou dans de plus rares cas à des attaques rapides et furtives. Quoiqu’il en soit, il faut absolument gérer correctement la disposition de ces différents moyens de revenir sur le champ de bataille.

Pour appuyer encore le côté jeu de stratégie, le commandant dispose de tout un tas d’options à sa disposition : largage de ravitaillement pour les constructions, avion de reconnaissance, bombardement, mitraillage, etc. Tout ceci a un coût, et il faudra gérer en parallèle trois types de ressources différentes. Leur nombre augmente automatiquement, mais il sera vite nécessaire de fabriquer des nodes qui accélérons la production d’un certain type de ressource. Vous voyez, je ne blaguais pas quand je parlais de jeu de stratégie. Évidemment, toute cette partie est régie par des règles qui empêchent de spammer la carte ou de faire n’importe quoi et le tout est très bien équilibré. Attention, je ne vous recommande absolument pas de vous lancer dans le jeu en commençant par le rôle de commandant, ni même de chef d’escouade. Ce sont des postes avec beaucoup de responsabilités et qui scellent généralement le cours de la partie.

La grande classe

Heureusement, le commandant et les chefs d’escouade peuvent également s’appuyer sur pas moins de 12 classes différentes pour les aider à prendre petit à petit le contrôle de la carte. Et là aussi, quel plaisir de voir à quel point tout s’imbrique parfaitement. Car non seulement, cela permet aux joueurs de varier les activités, mais elles sont toutes bien utiles et complémentaires. Le support va pouvoir transporter avec lui un peu de ravitaillement, ce qui permettra à son chef d’escouade de poser rapidement une garnison sans attendre un largage de la part du commandant. Ça pourrait aider l’ingénieur à fabriquer des nodes pour obtenir davantage de ressources ou bien une fortification pour défendre une position. Un bâtiment qu’il pourra même carrément transformer en bunker par la suite, s’il reçoit assez de ravitaillement. Depuis ce nouveau rempart, un mitrailleur sera probablement ravi d’offrir un tir de couverture tandis que le medic y restera à l’abri, se préparant à foncer, si un camarade tombe à terre, pour le réanimer.

En parlant des classes, sachez que Hell Let Loose propose aussi un système de progression qui vous fera débloquer de nouvelles armes ou équipements. De quoi encore davantage se spécialiser et varier les façons de jouer une même classe.

Chaque classe, en plus de l’équipement qui lui confère des aptitudes particulières, possède également ses propres armes, ce qui, là aussi, permet de varier les styles de jeu. En plus de l’infanterie, Hell Let Loose propose quelques véhicules : transports de troupes, de ravitaillement, mais surtout des chars ! Lourds et destinés à l’assault ou plus légers pour la reconnaissance, ils peuvent se jouer à trois personnes avec le conducteur, le spotter et le tireur. Rien ne vous empêche de piloter un char tout seul, mais ne venez pas pleurer quand un anti-char aura pu vous contourner facilement et vous flanquer une roquette dans les fesses.

Un point sur l’avenir du titre. S’il vient de sortir en version 1.0, les développeurs ont déjà annoncé pas mal de contenu pour 2021 et 2022 : système de campagne avec l’enchaînement de plusieurs cartes,  nouvelles compétences pour le commandant, des jeeps, l’arrivée des forces britanniques, etc. Vu le parcours exemplaire de Hell Let Loose durant ses deux ans d’accés anticipé, gageons que le jeu ne va pas cesser de s’améliorer dans les mois à venir, bien au contraire.

Car, sous ses airs de jeux de stratégie sophistiqué, Hell Let Loose sait quand même proposer des moments dédiés à l’action. De part le nombre des classes et la taille des cartes, il est tout à fait envisageable de se consacrer à l’attaque et aux frags. Il est d’ailleurs possible, pour le chef d’escouade, de spécifier l’orientation de sa troupe pour éviter tout malentendu. Et côté gunplay, Hell Let Loose n’a rien à envier aux pontes du genre. Penché à l’abri derrière un mur ou allongé dans la boue en retenant votre souffle, les sensations de tirs sont grisantes. Généralement, il ne faudra pas plus de deux balles pour venir à bout de son adversaire courant accroupi en plein milieu d’un champ. Cela n’empêche pas non plus par moment de foncer dans une bâtisse et d’y éliminer les trois ennemis qui pensaient y être tranquille. Les développeurs ont même récemment ajouté une arme de mêlée à toutes les classes, c’est dire si on peut totalement écarter un défaut que les débutants reprochent souvent au jeu : « bouh, on court pendant 5 minutes et on se fait éliminer d’un tir à la tête ». Hell Let loose n’est pas Battlefield, mais n’est pas Arma 3 non plus.

Pour ceux qui auraient encore peur de passer à l’acte, ci-dessous un guide (en anglais) pour débutant, très bien réalisé et résumant très bien le jeu. Sinon, n’hésitez pas à faire un tour sur le discord de NoFrag pour me demander si je suis disponible pour une partie, je me ferais un plaisir de vous expliquer les bases du jeu.

La nouvelle référence du FPS stratégique

Vous l’avez compris en lisant ce test, Hell Let Loose se pose comme la nouvelle référence du FPS stratégique, catégorie Seconde Guerre mondiale. Avec son contenu à la fois élaboré et touffu, mais aussi complètement maitrisé, il a de quoi vous offrir des centaines d’heures de plaisir. Vous pourrez d’ailleurs compter sur une communauté francophone tout à fait accueillante qui se fera un plaisir de vous apprendre les rudiments du jeu.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

Fcp: La légende dit qu’il était là avant même la création de Nofrag. Personne ne le connait vraiment. C’est un peu notre maman.
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