Call of Duty: Vanguard est le 18ème opus de l’éternelle saga de FPS qu’on ne présente plus. Cette fois-ci, il s’éloigne de la guerre plus ou moins moderne des épisodes précédents pour revenir aux premiers amours de la licence, à savoir la Seconde Guerre mondiale. Vanguard entend proposer une expérience Call Of complète : campagne solo spectaculaire, multijoueur intense et mode Zombie pour la coop… Seulement, le dernier Call of Duty: Black Ops Cold War était une véritable régression par rapport à son prédécesseur, Modern Warfare, en dépit de sa campagne solo un peu originale. Alors qu’en est-il pour Vanguard ? Eh bien, ne tournons pas autour du pot : il y a du mieux, mais aussi du moins bien…

Genre : FPS solo & multijoueur annuel | Développeur : Sledgehammer Games | Éditeur : Activision | Plateforme : Battle.net | Configuration recommandée : Intel Core i5-2500K / AMD Ryzen 5 1600X, 12G de ram, Nvidia GTX 1060 / AMD RX 580 Prix : 60€ | Langues : VO, VF | Date de sortie :  5 novembre 2021 | Durée de vie :  6h pour la campagne, virtuellement infini pour le multi

Test effectué sur une version commerciale.

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Campagne solo : La guerre, toujours la guerre…

Je m’accroche mollement au fusil que je pointe vers les lignes ennemies, luttant péniblement contre le sentiment de déjà-vu qui m’assaille sans relâche. Au fond de moi, je le sais, j’ai déjà combattu ici. En réalité, j’ai même déjà gagné cette guerre. Dix fois, cent fois peut-être. Aujourd’hui, je suis infiltré à Hambourg, en plein cœur de la bataille de Stalingrad ou sous les bombes à El Alamein, mais cela ne change rien. Certes, les adversaires intervertissent leurs costumes : hier ils étaient soviétiques, avant ça, ils venaient d’un pays fictif du Moyen-Orient, et maintenant ce sont des nazis bien décidés à fonder le quatrième Reich. Mais cela ne change rien. Comme à chaque fois, ils sont aussi bêtes que méchants et leur seule stratégie martiale consiste à se cacher derrière des bouts de décors en laissant nonchalamment dépasser leurs têtes. Aujourd’hui, mes camarades et moi formons un commando d’élite chargé d’effectuer des missions top-secrètes et d’empêcher l’empire nazi mourant de se relever. Même si j’incarne chaque membre de l’unité à tour de rôle dans un ensemble de flashbacks, ils n’ont pas vraiment de personnalité : ils sont héroïques et c’est tout. Et, en combat, mes alliés se contentent d’être des figurants qui, hors scènes scriptées, font semblant de tirer sur les soldats adverses. Comme d’habitude.

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FAUT QUE ÇA PÈTE, T’ENTENDS ??!!

Dans Vanguard, la guerre est très belle et la mise en scène est, comme toujours, spectaculaire. Des bombes explosent en permanence, les environnements prennent feu, des hurlements guerriers et des tirs résonnent à travers les niveaux. Alors que j’avance dans des champs de bataille en forme de couloirs, des séquences chorégraphiées au millimètre près se déroulent devant mes yeux. Sans trop y penser, je fonce en évitant les immeubles qui s’écroulent à Stalingrad, je traverse un réseau de bunkers explosant sous les bombes alliées, j’exécute quelques soldats japonais dans une séquence d’infiltration. À force d’en abuser, toute cette débauche d’effets pyrotechniques cinématographiques perd son aspect sensationnel et devient presque anodine, convenue. Ces scènes de batailles, je les ai déjà vécu de nombreuses fois et voir une énorme explosion ravager le paysage dans un déluge de débris et de poussière ne m’impressionne plus.

Toutefois, même si elle n’est pas vraiment intéressante, cette aventure est loin d’être désagréable. Faire la guerre dans Call of Duty: Vanguard donne le sentiment d’être à la maison, d’avoir enfilé sa paire de charentaises et de se laisser aller dans une bonne vieille routine bien rodée. Mais, à la fin de mon périple, j’ai déjà oublié pourquoi j’étais là et ce que j’ai fait pendant ces six heures de jeu.

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Multijoueur : Modern World War 2

Comme toujours, le gros morceau de Call of Duty: Vanguard est le mode multijoueur. Celui-ci s’est éloigné de la formule du précédent opus, Black Ops Cold War, et ressemble à une copie de Modern Warfare (2019) sur laquelle on aurait collé une skin Seconde Guerre mondiale. On y retrouve ainsi les mêmes possibilités de mouvements, comme les glissades, le fait de pouvoir s’allonger ou de poser son arme sur un rebord, ainsi que des killstreaks similaires et adaptées au contexte. Le maniement des armes est, lui aussi, identique à celui de Modern Warfare. C’est simple : les armes de la WWII se comportent exactement comme des armes modernes, avec la possibilité d’y associer des accessoires anachroniques comme des viseurs holographiques ou des crosses personnalisées. À noter que le TTK (le temps moyen pour tuer un ennemi en lui tirant dessus) parait similaire, voire un poil plus élevé, que celui de MW – de manière générale, on peut dire que c’est assez rapide. Par ailleurs, on retrouve la plupart des modes de jeu classiques comme Team DeathMatch, Domination, Seek & Destroy, Élimination Confirmée ou encore Point Stratégique. On notera l’absence de modes similaires à Cyber-attaque, un S&D dans lequel on pouvait faire réapparaître ses coéquipiers, et Guerre Terrestre, sorte de Battlefield du pauvre.

Deux petits nouveaux font néanmoins leur apparition. Dans le mode Patrouille, vous devez capturer un point mobile se déplaçant en permanence à travers la map. Impossible de camper toute la partie pour tenir une zone particulière, vous devez être en permanence en mouvement et suivre l’objectif à la trace. Lorsque l’adversaire possède le point, il faut alors mettre en place des embuscades pour déloger les joueurs détenant la zone. Un mode assez plaisant, qui reste nerveux tout en récompensant le travail d’équipe. Remplaçant l’excellent mode Escarmouche 2vs2 de Modern Warfare, le mode Champion de la colline vous invite à concourir dans un tournoi. 8 équipes de 2 joueurs (ou 3, selon les paramètres choisis) vont s’affronter tour à tour dans des matchs à morts sur de minuscules cartes. Chaque équipe commence avec 12 vies et la dernière à en posséder gagne le tournoi. Il est possible, entre les rounds ou en plein match, d’améliorer son équipement, voire de débloquer des atouts ou de nouvelles armes, avec de l’argent récupéré sur le terrain. Si Champion de la colline est plutôt prenant et amusant, on regrette qu’il remplace totalement le mode Escarmouche qui permettait de faire des duels à armes égales dans un pur esprit compétitif.

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« It was at this moment he knew… he fucked up »

Le contenu du mode multijoueur n’est pas en reste : sans parler de la myriade d’armes, accessoires et autres cosmétiques à débloquer en gagnant de l’expérience, le jeu propose pas moins d’une vingtaine de cartes représentant les différents lieux de conflits de la Seconde Guerre mondiale. Proposant souvent un level design réussi offrant plusieurs points d’accès sur les points chauds et des moyens de contournement, les maps ne sont toutefois pas toujours adaptées à tous les modes de jeux, ni à tous les Rythmes de Combat. Ce terme désigne une nouvelle option bienvenue permettant au joueur de choisir l’ampleur des équipes qui s’affrontent. Ainsi, Tactique impose un maximum de 6 joueurs par équipe, Assaut oscille entre 7 et 18 joueurs et Blitz va jusqu’à 24, en fonction de la carte. Autant vous dire qu’en Blitz, on se retrouve vite face à un gros bordel sans queue ni tête qui plaira uniquement aux amateurs de Deathmatch décérébré sur la célèbre carte Shipment. Bref, niveau contenu, Vanguard fait quand même très fort et offre la possibilité de personnaliser un peu son expérience, ce qui est un gros plus.

Toutefois, tout n’est pas rose. À commencer par le système d’opérateurs. En effet, par un habile tour de passe-passe scénaristique, le multijoueur de Call of Duty: Vanguard ne met pas en scène des affrontements entre forces alliées et armées de l’Axe, mais représente des sessions d’entrainement pour les membres de la Résistance. Alors, certes, en évitant de faire incarner les nazis aux joueurs, on esquive probablement des shitstorms sur les Internets. Mais on perd aussi en lisibilité en jeu puisque tous les joueurs, quelle que soit leur équipe, ont accès aux mêmes personnages. Sans l’aide des gros points rouges qui apparaissent au-dessus des ennemis sur le HUD, impossible de savoir en un coup d’œil si le mec qu’on vient de croiser dans un couloir est un ami ou un adversaire. Dans un jeu aussi nerveux, c’est bien dommage. Autre point agaçant : chaque fin de match se conclut par un enchaînement de petites cinématiques montrant les personnages des meilleurs joueurs de la partie. Après quoi, il convient de voter pour notre préféré parmi une sélection, ce qui lui accordera un petit bonus d’XP. Cela peut sembler anodin, mais c’est une véritable une perte de temps qu’on est obligé de se farcir systématiquement… Cela fera peut-être plaisir aux fans d’Overwatch, mais ce n’est pas notre cas.

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OK, super, j’ai gagné 25XP et flatté mon égo. Mais j’ai perdu 2 minutes de vie à voir des persos nazes prendre la pose.

En activant le crossplay, je dirais à la louche que 70% des joueurs de Call of Duty: Vanguard jouent sur consoles. Mais, de toute façon, ça ne change pas grand chose : quelle que soit leur plateforme, la plupart des joueurs de Call of se contentent d’oublier les objectifs et de courir en rond sur la map pour tirer sur tout ce qui bouge, façon run & gun.

Par ailleurs, l’aspect technique du mode multi est aussi, à l’heure actuelle, à la ramasse. Lors de mes nombreuses heures de jeu, j’ai pu constater des problèmes de lag sur au moins un bon quart de mes parties, et certaines étaient mêmes tout simplement injouables, forçant tous les joueurs à abandonner le serveur les uns après les autres. On retrouve également certains bugs déjà présents sur Modern Warfare, avec des déconnexions intempestives, le matchmaking qui tourne dans le vide ou encore des amis qui se font éjecter du groupe sans que l’on sache pourquoi. Pour une licence annuelle dotée d’un budget pharaonique et principalement axée sur le multijoueur, ça fait tâche. En définitive, le mode multijoueur de Call of Duty: Vanguard est tellement proche de celui de Modern Warfare qu’il ressemble à une extension de ce dernier. Ce qui est plutôt une bonne chose au demeurant, même si l’on regrette certains choix de game design et l’absence notable du mode Escarmouche.

Ci-dessous, une vidéo de gameplay du mode multi sélectionnée au pif sur Youtube :

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Mode Zombie : on en perdrait la tête

Partie rédigée par Major Dantalion.

Le mode Zombie est cette année entre les mains du studio Treyarch, celui qui a développé toute la série des Black Ops. Cette fois-ci, on abandonne les grandes maps avec véhicules présentes dans l’épisode précédent. Cela dit, pour le moment il n’y a qu’un seul mode de jeu disponible, mais cela est susceptible d’évoluer. Celui-ci s’appelle Der Anfang, ou « le début » dans la langue de Julien Doré. Je vous passe les détails du scénario, mais sachez que celui-ci met en scène un nazi ambitieux acceptant un pacte avec un démon pour déchaîner les enfers. Vous, courageux soldat, venez mettre fin aux prétentions de ce vil personnage. Pour ce faire, vous commencez comme d’habitude la partie avec une arme et un artefact au choix, octroyant des capacités spéciales, comme infliger des dégâts aux zombies, être invisible ou augmenter ses dégâts pendant quelques secondes. Dans tous les cas, on ne peut utiliser ces pouvoirs qu’en remplissant une jauge à son maximum, en éliminant un certain nombre de zombies.

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Restez dans le cercle de flammes pour faire plus de dégâts.

Il s’agit toujours d’un mode coopératif à quatre joueurs. On débute dans le QG, un hub de taille réduite à partir duquel on choisit un niveau et un mode de jeu. Quel que soit le mode sélectionné, il est question de défendre un niveau face à des hordes de zombies, mais quelques subtilités changent la donne. Le mode Attaque Éclair demande simplement aux joueurs de survivre pendant un laps de temps donné. De son côté, Récolte leur fait ramasser des runes, lâchées aléatoirement par les zombies, avant de les déposer dans un réceptacle. Quant au mode Transmission, il s’agit ni plus ni moins que d’une mission d’escorte de V.I.P. – ici, une tête volante.

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Oh mon Dieu une tête volante ! Ah non c’est normal.

À la fin de chaque niveau, on est renvoyé au QG, depuis lequel on peut améliorer ses armes et équipements avec les crédits récoltés. Il est aussi possible débloquer de nouvelles capacités, telle que transformer aléatoirement un zombie éliminé en allié ou encore ralentir les ennemis en leur tirant dessus. Point intéressant : le QG s’agrandit avec des extensions correspondant aux niveaux terminés. Des zombies commencent alors à apparaitre dans cette zone auparavant paisible. Une fois un certain nombre de missions effectué, on peut demander une exfiltration, ce qui va déclencher un événement nous obligeant à défendre notre QG contre les zombies… Et ce, jusqu’à l’ouverture d’un portail pour s’échapper et finir la mission.

Dans l’ensemble, on retrouve un mode zombie bien nerveux, la modularité du QG apportant un peu de variété entre deux parties. Le teamplay est de nouveau de rigueur, poussé par l’exigüité des niveaux, là où dans Cold War on se baladait trop souvent chacun dans son coin. Pour ce qui est du challenge, on repassera. Car entre la lenteur des zombies et les améliorations qui nous rendent rapidement indestructible, il faudrait qu’un joueur se déconnecte et jouer les yeux fermés pour espérer échouer. Malheureusement, le contenu est actuellement plutôt chiche et on en fait vite le tour : espérons que les développeurs en rajouteront au fur et à mesure. Car si vous en êtes fans, vous n’aurez pas grand chose à vous mettre sous la dent pour le moment.

Un correct entre-deux

Doté d’une campagne oubliable, d’un mode multijoueur réussi en grande partie calqué sur celui de Modern Warfare et d’une expérience Zombie un peu chiche, Call of Duty: Vanguard n’est ni un excellent, ni un mauvais Call of. C’est simplement un épisode de transition qui sert de gâteau apéro en attendant le prochain plat de résistance développé par Infinity Ward. Il reste un bon divertissement et fait, en tout cas, mieux que le précédent opus. C’est déjà pas mal.

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6 Commentaires


  1. si BF ne sortait pas vendredi, je me serais laissé tenté, j’avais vraiment adoré MW 2019… peut être quand j’en aurais marre de BF ^^

  2. @OverHead
    D’après un article et la mise au clair d’un développeur du jeu, les ralentissements ne sont pas corrigés.

  3. J’avais pas de soucis de ralentissements sur la béta de BF (si c’est de BF que tu parles).
    Surement grace à ma 3080 mais franchement c’était fluide en 4K tout à fond.

  4. J’avais pas de soucis de ralentissements sur la béta de BF (si c’est de BF que tu parles).
    Surement grace à ma 3080 mais franchement c’était fluide en 4K tout à fond.

    En effet, Le problème de Stutterings ne touchaient pas toutes les config’.
    Sans compter qu’il y aura en plus le DLSS, si la 1.0 tourne aussi bien que la beta, c’est déjà un bon point.

  5. En pensant à COD sur la dev qui s’occupait de modern warfare et les autres. J’étais bon mais sur les black ops, j’ai jamais réussi à jouer correctement. J’ai jamais compris pourquoi. ( sur console ). N’ayant pas de pc à cette époque, j’ai une excuse et échappe donc au bûcher de Nofrag ^^.

  6. Pareil aucun souci sur bf, mes collègues non plus mais on est tous avec du ryzen 9 gen 3 ou 5 et avec des rtx xx70.

    J’ai remarqué par contre, qu il est très gourmand en processeur.

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