Puisque cela fait longtemps que le sujet « Starbreeze est dans la panade » n’a pas été abordé dans nos colonnes, petit rappel pour les deux/trois du fond qui vivent au fond d’une grotte. Les autres, vous pouvez aller directement au second paragraphe. Depuis le désastre Overkill’s The Walking Dead, le studio suédois Starbreeze était en grande difficulté financière. Le jeu est sorti en novembre 2018 dans un état assez pitoyable et avait fait un énorme bide. La catastrophe était telle que le PDG de Starbreeze avait démissionné. Quelques mois plus tard, le jeu était annulé sur console et la version PC distribuée sur Steam retirée de la vente. Le studio avait ensuite dû se séparer d’une grande partie de ses employés pour éviter la faillite. Et malgré ses déboires, Starbreeze avait réussi à convaincre la justice suédoise que la situation n’était pas totalement désespérée. Le plan de sauvetage de l’entreprise se basant à l’époque principalement sur la licence Payday. Le but principal du studio était de parvenir à trouver un éditeur pour Payday 3 et pour le titre mobile Payday: Crime War.
Aujourd’hui, gamesindustry.biz nous résume le rapport financier du quatrième quart de l’année fiscale 2020 de Starbreeze. Première bonne nouvelle, la situation s’est légèrement améliorée pour le studio suédois. Après un BAIIDA catastrophique en 2019 avec une perte de 14,1 millions de dollars, celui de 2020 est dans le positif avec un gain de 5,9 millions de dollars. Les pertes avant taxes se résorbent également, et passent de 54,7 en 2019 à 14,1 millions de dollars en 2020. Cette amélioration de l’état financier de l’entreprise est principalement due à deux facteurs. Tout d’abord, deux levées de fonds réalisées en 2020 qui lui ont permis de rembourser une grande partie de ses dettes. Deuxièmement, la popularité de la licence Payday ne vacille pas et représente actuellement la source de revenus la plus importante du studio.
Pourtant, la situation est la même qu’en mai 2020, Payday 3 n’a toujours pas d’éditeur. C’est le deuxième opus de la licence qui permet de maintenir Starbreeze à flot. Dans le rapport, le PDG par intérim, Tobias Sjögren, se targue de la popularité du jeu sur Steam. À l’heure où ces lignes sont écrites, ce dernier est effectivement suivi par 7,144,260 joueurs sur la plateforme de Gaben. Ce qui est effectivement assez impressionnant, compte tenu du fait qu’aucun des ténors de la plateforme en nombre de joueurs (Counter-Strike: Global Offensive, Dota 2 et PLAYERUNKNOWN’S BATTLEGROUNDS) ne dépasse la barre des 3 millions de followers. Les nombreux événements organisés tout au long de la vie du jeu peuvent expliquer ce chiffre, mais le titre reste néanmoins très populaire de nos jours. Selon Steam Database, Payday 2 est 37ème sur le classement des jeux les plus joués, avec en moyenne plus de 20 000 utilisateurs simultanés. Pas mal du tout, pour un titre qui fêtera ses 8 ans d’âge en août. Ces joueurs forment une base de clients potentiels assez solide, et semblent donc être une manne financière inespérée pour Starbreeze qui a sorti pas moins de 14 DLCs pour le titre depuis octobre 2019.
Pourtant, tout n’est pas rose pour Starbreeze. La production de Payday 2 avait été stoppée en 2018, et sa reprise fin 2019 était bel et bien un baroud d’honneur pour empêcher le studio de sombrer. La vente de trois pièces hideux et de peintures pour armes en DLC ne permettra pas de sauver éternellement le studio. Et Tobias Sjögren indique dans le rapport financier que sans nouveaux apports de liquidités ou sans contrat de distribution pour Payday 3, Starbreeze pourrait bien se retrouver de nouveau dans le rouge d’ici la fin de l’année fiscale 2021.