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Il y a un mois, Electronic Arts organisait un voyage de trois jours à Los Angeles pour présenter le prochain Medal of Honor. Sur la liste des invités, il n’y avait aucun journaliste de JV.com, Gamekult ou IGN, seulement des rédacteurs de fansites ou de sites spécialisés. Entre un resto mexicain et une partie d’airsoft, nous avons donc pu découvrir un niveau de la campagne solo de Medal of Honor, mais aussi et surtout jouer au mode multijoueurs développé par les Suédois de DICE. [–SUITE–]

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Commençons par ce qui vous intéresse probablement le moins dans ce nouveau Medal of Honor, à savoir la campagne solo. Située de nos jours, l’aventure prend place en Afghanistan sous la forme d’un FPS linéaire, scripté et très basique qui baigne dans une ambiance de franche camaraderie fidèle à la licence. Dans ce nouveau Medal of Honor, vous incarnez différents personnages du Tiers 1 (les barbus) et des Rangers. Les ennemis sont des talibans, des Tchétchènes et évidemment des enturbannés d’Al Quaida.

Triste nouvelle : encore une fois, nous n’avons pas pu jouer à la campagne solo. En revanche, Greg Goodrich, le producer du jeu, a fait une rapide démonstration d’un niveau où le joueur incarne un Rangers. Contrairement aux membres du Tier 1 qui opèrent de manière dite « chirurgicale », ces gars-là n’y vont pas avec le dos de la cuillère : de plein jour et avec une M249 chargée à bloc entre les mains, il faut courir sous les balles ennemies, sécuriser des habitations et effectuer des tirs de couvertures pour permettre aux coéquipiers de progresser. Le niveau ne durait pas plus de cinq minutes mais était pourtant répétitif et assez brouillon : ça explose de partout, le level design est ultra-linéaire, les ennemis inoffensifs et les objectifs à accomplir très basiques. Les gunfights se font souvent à seulement quelques mètres de l’ennemi, mais on ne se sent pourtant jamais véritablement en danger. C’est loin d’être mauvais, mais on regrette que les développeurs cherchent à faire du spectaculaire à tout prix, sans chercher à innover des autres FPS guerrier scripté. Néanmoins, on apprécie de pouvoir s’allonger et effectuer des glissades au sol, ainsi que la possibilité de démembrer des têtes à coup de fusil à pompe.

Deux mois après notre première preview, le solo n’a pas l’air d’avoir beaucoup évolué techniquement. La palette de couleurs est toujours aussi agréable à l’oeil, mais tout le reste sent bon le work in progress (du moins, on l’espère). Le bois et les cailloux brillent, le feu ressemble toujours autant à un vieux FMV et le tout n’a rien de visuellement très excitant pour un FPS de 2010.

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Pendant que le studio californien d’Electronic Arts développe la campagne solo sur l’Unreal Engine 3, ce sont les Suédois de DICE qui oeuvrent sur le multijoueurs, et plus précisément l’équipe en charge de Battlefield 1943. Le développement a débuté en juin 2009 et est depuis quelques mois ajusté en fonction des feedbacks sur le dernier Battlefield. DICE oblige, le multijoueurs de Medal of Honor tourne sur une version sensiblement améliorée du Frostbite Engine.

Il y a un mois, à l’époque où EA n’avait encore rien montré du multi de MoH, je me posais deux questions. La première : vont-ils réussir à créer un FPS multi original ? La seconde : garderont-ils la destruction des décors ? Réponses : non et non. Car dans sa version alpha actuelle, le multijoueurs de Medal of Honor n’est en aucun original, ni indispensable.

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Si vous êtes encore en train de lire cette preview, cela signifie que vous attendez probablement la bêta multi de Medal of Honor et que vous avez donc déjà regardé la longue vidéo de gameplay diffusée il y a quelques heures. Et comme tout le monde, vous vous êtes surement fait la réflexion suivante : « OK, ils nous ont fait un Call of Duty avec le moteur de Bad Company 2 ». A vrai dire, vous n’avez pas totalement tort, car les similitudes entre les deux jeux sont nombreuses. Sans la destruction des décors, on a plus tendance à rester planqué dans un coin à attendre que les ennemis passent sous notre viseur. Aucun bâtiment ne s’écroule si vous tirez dessus à coup de lance-grenades, mais certains objets tels que les caisses en bois ne résistent cependant pas aux explosions. Sans la fameuse destruction 2.0, on peut croire que le rythme est moins dynamique, mais ce n’est pas du tout le cas : les maps de Medal of Honor sont beaucoup plus petites que dans le dernier Battlefield, les affrontements sont plus intenses, et lorsque vous avez 24 joueurs qui se mettent sur la tronche dans un petit quartier dévasté de Kabul, je peux vous assurer que vous serrez les fesses au moment de traverser – lentement – la rue principale.

D’autant que contrairement à Bad Company 2, vous n’avez pas l’impression de tirer avec des armes en plastique, malgré un recul ridicule. La balistique a été améliorée, les hitbox sont plus précises et la vitesse de pénétration des balles a été augmentée. Les dégâts sont donc logiquement plus élevés, et il suffit dorénavant de tirer dans le tas pour effectuer plusieurs frags. Là où Bad Company 2 me frustre parce que j’ai trop rarement le sentiment de réussir ce que j’entreprends, Medal of Honor réussi lui à me combler sur au moins un point : avec suffisamment de skill et un fusil d’assaut chargé, percer les lignes ennemies et mettre l’adversaire en difficulté devient un jeu d’enfant. En plus, après avoir enchainé quelques frags, le joueur peut demander un airstrike et faire ainsi grimper encore plus rapidement son score. C’est moche, mais en terme de sensations, on se sent vraiment récompensé, avec un feeling nettement plus proche de Call of Duty que d’un Bad Company 2.

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Les deux cartes auxquelles nous avons joué se situent dans un quartier de Kabul (Kabul City Ruins) et dans une vallée désertique de l’Afghanistan (Helmand Valley). Dans cette dernière, le mode de jeu consistait à capturer les points ennemis les uns après les autres en posant des explosifs sur les objectifs, avec l’appui d’un seul et unique Bradley assez inutile tant la map est largement recouverte de constructions et de passages impraticables en véhicule. Sur la petite map de Kabul, il s’agit en revanche d’un simple TDM.

Contrairement au solo, le multi permet de customiser ses armes : monter une lunette sur son fusil, augmenter la capacité du chargeur ou plus simplement utiliser un silencieux. DICE parle de plus d’une centaine de combinaisons différentes, mais ne vous attendez pas pour autant à quelque chose d’extraordinaire. Rien d’extraordinaire, c’est aussi ce à quoi vous devez vous attendre quand je vous parlais tout à l’heure d’une version améliorée du Frostbite Engine. Car si le jeu est effectivement plus joli que Bad Company 2 grâce à des couleurs beaucoup moins criardes et des maps plus soignées et riches en détail, la technique n’a pas bougé d’un poil de barbe.

Pour terminer, quelques informations en vrac : il n’y aura aucun support pour le LAN ni de SDK, le matchmaking a été amélioré avec plus de filtres et le système d’amis buggué de Bad Company 2 est toujours présent, tout comme Punkbuster.

Copie à revoir

C’est un fait, le multijoueurs de Medal of Honor ne propose aucune originalité face à ce qui se fait déjà sur Battlefield ou Call of Duty. Il s’agit d’un énième FPS qui risque de décevoir beaucoup de joueurs. Reste à savoir si DICE garde quelque chose de vraiment innovant sous le coude, car les joueurs risquent sinon de rapidement se lasser du jeu tel qu’il nous a été présenté, si tant est que vous ayez envie d’y jouer.

Concernant le solo, il est difficile de trouver ça excitant. C’est scripté, linéaire et très basique malgré ce que veut nous faire croire EA, tout ça à l’image des premiers Medal of Honor sortis il y a plus de dix ans. Il ne fait aucun doute qu’il s’agira d’un clone de Modern Warfare suffisamment agréable pour aller jusqu’au bout, mais en y regardant de plus près, on se dit que même MoH: Airborne semblait plus prometteur.

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Quelques autres previews du jeu : 1Up, Edge

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