Découvert via le forum Nofrag, Versus Dev nous avait été présenté par le développeur, Christopher. La première impression n’avait pas franchement été bonne, mais en même temps, il venait pour des conseils pour sa bande-annonce. Et il en avait bien besoin ! Par la suite, j’avais pu tester une version bêta, et remonter directement les points les plus gênants. J’avais également pu m’entretenir avec lui sur les motivations derrière le projet et son parcours. Certains l’auront sans doute deviné, Versus Dev est la réalisation d’un autodidacte. Mais si son créateur ne détient pas tous les codes du jeu vidéo, ni même l’habitude de jouer au clavier et à la souris, il ne possède pas moins une vision claire et précise du concept qu’il veut partager : débuter le jeu avec un rythme lent, inspiré des Resident Evil, pour finir dans la fureur et le sang, à la manière d’un Serious Sam. Cela fait déjà plus d’originalité que l’ensemble des asset flip Unreal 5 sortis depuis le début de l’année ! Et le résultat est plutôt sympa.

Genre : du FPEx au shooter | Développeur : SingleDev | Éditeur : SingleDev | Plateforme : Steam | Prix : 9,75 € | Configuration minimale : Core i7-6700K, 16 Go de RAM, RTX 2060 | Langues : Français, anglais | Date de sortie en accès anticipé : 08/07/2024 | Durée de vie : 6 à 7 heures en difficulté normale

Test effectué sur une version commerciale.

Une vraie idée originale

Versus Dev n’a pas la prétention de raconter une histoire. Sans doute par économie de moyens, le pitch est réduit simplement à ces quelques mots : le joueur doit battre le développeur. Il faudra donc affronter ce qu’il nous envoie tout au long de l’aventure, qui prend la forme d’un FPS évolutif. Au début, notre personnage est lent, peu armé, et les adversaires redoutables. Il faut compter les munitions, et nos allers-retours dans le manoir transpirent le Resident Evil jusque dans la carte des lieux. D’inévitables énigmes d’une difficulté très acceptable viennent ponctuer l’exploration et les combats, et sont agréables à résoudre. On trouvera des choses classiques comme un memory ou un Simon, mais présentées de manière relativement diégétique (intégré à l’univers). Attention cependant, l’exploration est parfois assez ardue : trouver certains objets vous demandera une certaine concentration, un peu comme dans certains jeux old-school. Les rater vous fera sans doute perdre pas mal de temps à tourner en rond. D’autre part, vous croiserez des sortes de bornes d’arcades, sur lesquelles vous trouverez l’un des trois mini-jeux, que j’ai trouvé franchement peu pertinents. Il y a par exemple une sorte d’équivalent à Temple Run sur un chariot de mine, que j’ai détesté, ou une copie de Resident Evil avec les caméra fixes, très sympa, mais beaucoup trop longue. Ils sont heureusement optionnels, et permettent juste de gagner quelques points, permettant d’acheter des munitions. Rassurez-vous, vous aurez d’autres moyens d’obtenir de quoi refaire votre arsenal : tuer les ennemis.

Tout n’est pas parfait

Quand on est dev solo, on ne peut pas tout faire. En l’occurrence, les modèles 3D proviennent ici du store Unreal. La bonne idée, c’est d’avoir travaillé les visuels avec du cel shading – l’effet bande dessinée, comme dans XIII ou Borderlands –, ce qui donne tout de suite un certain cachet au titre. On est très loin des dizaines de projets Unreal Engine 5 avec un rendu réaliste dans l’espoir de faire le buzz. Bon, tout n’est pas parfait, comme par exemple avec les ennemis, que l’on croirait piochés un peu au hasard dans le tas proposé et qui ne présentent pas vraiment de cohérence, ou sont carrément hideux. C’est néanmoins expliqué par le lore très méta auquel on adhérera ou non. Le gameplay, de son côté, est plutôt bon : les armes ont un feedback assez réussi, et les ennemis réagissent aux impacts. Mais s’il y a du démembrement sur les premiers zombies, cela disparaît malheureusement au bout d’un moment « pour des problèmes de performances », m’a indiqué Christopher. C’est un peu dommage, car lorsque l’on commence à rencontrer beaucoup d’adversaires, après avoir débloqué des bonus pour se déplacer plus vite ou faire plus de dégâts, les combats deviennent alors un peu moins immersifs. D’autre part, la qualité des décors est parfois inégale. Si, en majorité, les environnements sont franchement cools, quelques exceptions font un peu tâche, et nécessiteraient d’être un peu retravaillées. Mais pas de quoi passer un mauvais moment : on enchaîne avec plaisir les 6 à 7 heures pour atteindre la fin de cet accès anticipé.

Défi réussi

L’accès anticipé de Versus Dev a été un sacré défi pour son créateur. Autodidacte, il a tenté de porter jusqu’au bout son idée de FPS évolutif, allant d’un rythme lent jusqu’à un gameplay frénétique avec des dizaines d’adversaires à défourailler. Et il a plutôt bien réussi ! Visuellement, les modèles 3D issus du store Unreal sont très bien mis en valeur par une direction artistique en cel shading, qui évite l’écueil du réalisme dégueu qu’on retrouve un peu partout. Le gameplay est lui aussi tout à fait correct, avec un gunfeel assez sympa et des énigmes efficaces. Certes, tout n’est pas formidable, comme certains ennemis qui font un peu tâche et des décors qui trahissent un manque de peaufinage, mais l’expérience globale est finalement très agréable, et on a envie d’aller jusqu’au bout. Rien que pour son originalité, il mérite bien plus d’attention que beaucoup d’autres projets indé, surfant sur quelques principes recopiés ou un simple gimmick.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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