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20 ans de Wolfenstein : une franchise en déclin

Licence majeure du FPS, Wolfenstein est plus vieille que NoFrag puisqu’elle est née dans les années 80. Elle connaîtra son heure de gloire avec id Software dans les années 90 mais a bien du mal à renouer avec son succès d’antan, étant aujourd’hui très loin de concurrencer les autres rois du FPS solo en terme de ventes et de popularité.  

De Muse Software à Machine Games

Wolfenstein est passée dans de nombreuses mains. La franchise est née en 1981 avec Castle Wolfenstein, développé par Muse Software. À l’origine, ce n’était pas un FPS mais un jeu d’action façon action-aventure. La série recevra ses lettres de noblesse en 1992 avec id Software. Plusieurs studios se succéderont ensuite entre 2001 et 2009 : Gray Matter Interactive, Splash Damage et Raven Software principalement. Après la catastrophe de 2009, la licence sera confiée à Machine Games qui accouchera de 5 jeux. Pour rappel, avant le rachat d’id Software par Zenimax, la licence était éditée par Activision.

Les opus majeurs

Si l’on omet les titres sortis avant les années 2000, Wolfenstein a connu 8 titres majeurs. Ils sont bien évidemment tous sortis sur PC, et les consoles ont connu des portages pour les premiers opus. En moyenne, la franchise a reçu une note de 77 par la presse généraliste. En haut du podium, on retrouve avec 90 l’opus multijoueur free-to-play : Wolfenstein: Enemy Territory. C’est la tentative VR, Wolfenstein: Cyberpilot qui reçoit la note la plus basse avec 54, suivi de près par Wolfenstein: Youngblood avec 69. Côté joueurs, la popularité semble décliner à partir de Wolfenstein II: The New Colossus. Youngblood reçoit seulement une note de 23 sur Metacritic, 46 sur Steam. Et ici, aucun phénomène de review-bombing, les joueurs n’ont simplement pas aimé le jeu qui était très différent dans sa proposition. En moyenne, la licence reçoit une note de 64 par les joueurs sur Metacritic, contre 71 sur Steam.

La franchise Wolfenstein n’a jamais été un succès commercial très important ; d’ailleurs, Bethesda n’a jamais communiqué les chiffres de vente. Les estimations ci-dessous sont donc réalisées avec un gros doigt mouillé mais représentent la tendance générale. On sait de source sûre que Wolfenstein (2009) était une catastrophe commerciale en ne dépassant même pas les 100 000 ventes. Grâce à des leaks de Steam, on sait aussi que Wolfenstein II: The New Colossus s’est beaucoup moins vendu sur le magasin en ligne de Valve que The New Order, et présentait des ventes plus ou moins similaires à celles de The Old Blood, qui n’était qu’un simple stand-alone à 20 euros. Le plus gros succès de la franchise est sans aucun doute The New Order qui marquait le reboot de la série par MachineGames. Il représentait pas loin de 1.8 millions de ventes, sur Steam uniquement. Enfin, Cyberpilot, l’opus VR, est sans aucun doute un échec, avec un pic de 38 joueurs sur Steam à sa sortie.

Une version mobile

La franchise a eu droit à un opus mobile intitulé Wolfenstein RPG sorti le 11 mai 2009, développé par Fountainhead Entertainment et édité par EA Mobile. C’était un mélange de FPS et RPG sur téléphone, et il a reçu de plutôt bonnes critiques (1,2,3). Bon, c’était très différent comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous. C’était du tour par tour avec beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de dialogues.

Une orientation solo

Lorsqu’on parle de Wolfenstein, beaucoup se souviennent de Wolfenstein: Enemy Territory, un excellent jeu multijoueur gratuit qui a comblé de nombreuses soirées chez les lecteurs de NoFrag. Il a même donné un bébé dans une autre licence – celle de Quake -, avec Enemy Territory: Quake Wars. Mais pour rappel, Enemy Territory était initialement prévu pour être un jeu payant composé d’un solo et d’un multijoueur. Car en dehors de cet écart, la série avait une orientation très solo. En 2009, Wolfenstein proposait un mode multijoueur, mais le titre fut un tel échec que personne ne s’en souvient. Sous l’ère MachineGames, aucun multijoueur n’a existé à l’exception de Youngblood, qui propose une expérience coopérative (mais on est très loin d’un multijoueur façon Enemy Territory). Bref, bien que la licence soit à jamais marquée par ce dernier, elle n’aura jamais été capable de renouveler cette réussite.

Ce que disait NoFrag

Test de Wolfenstein: The New Order : « Sans être parfait ni très original Wolfenstein : The New Order propose une campagne honnête. Le jeu propose deux timeline différentes (conséquence d’un choix que vous aurez à faire au départ) vous serez peut être tenté de le faire une deuxième fois en tentant une approche différente. Mais n’espérez pas la richesse d’un Deus Ex de ce côté là. Avec son style série B assumé ce Wolfenstein est plutôt à ranger aux côtés du dernier Shadow Warrior. »

Test de Wolfenstein: The Old Blood :  « The Old Blood propose exactement la même chose que The New Order en plus court et moins badass. Mêmes armes, mêmes ennemis, mais une ambiance un cran en dessous. Ce n’est pas désagréable à jouer, mais bon… »

Test de Wolfenstein II : The New Colossus : « Plus ambitieux, plus généreux (comptez 20 à 30 heures pour le finir entièrement avec les missions secondaires) et plus marquant que ses ainés, Wolfenstein II: The New Colossus est pour moi le meilleur épisode de Machine Games, à condition de passer outre ses nombreux problèmes techniques et son game design parfois maladroit. Il reste néanmoins un excellent FPS solo, et un véritable exemple en matière d’écriture. »

Test de Wolfenstein: Youngblood : « Wolfenstein: Youngblood reste un spin-off, son histoire est inepte, il est techniquement similaire à l’opus précédent de la série et l’IA est débile. Toutefois, voir un Wolfenstein mettant de côté l’aspect narratif pour s’orienter purement vers le gameplay est réellement satisfaisant. Il offre des combats plaisants et explosifs, un système coop’ bien pensé et des niveaux beaucoup plus ouverts et intelligents que ses prédécesseurs. »

Quel avenir pour Wolfenstein ?

La reboot de la franchise Wolfenstein par Machine Games est pensé comme une trilogie. En 2017, Jerk Gustafsson, producteur sur la série, déclarait que le troisième opus était conditionné par la succès du second. Malheureusement, les trois derniers opus de la franchise ont fait un bide. Peter Hines rassurait les joueurs pendant l’E3 2018 en assurant qu’il y aurait bel et bien une conclusion à la série malgré les ventes. On aura probablement la réponse à cette question lors du prochain évènement Xbox. Rappelons que Machine Games bosse actuellement sur un jeu tiré de la franchise Indiana Jones.

Conclusion

Après la catastrophe de 2009 par Activision, le reboot de la franchise par Machine Games a plutôt bien été accueilli par les joueurs sans que les ventes suivent ; les joueurs ont accueilli le dernier titre de la franchise avec interrogation. Si Wolfenstein 3 il y a, il jouera probablement l’avenir d’une série qui a bien du mal à passionner les jeunes générations. 

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