Depuis 2014, Machine Games s’échine à remettre au goût du jour la licence originelle du FPS, Wolfenstein. Après deux opus principaux et une préquelle basés sur une formule similaire, la série s’est offert une solide réputation de jeux de shoot solo bien ficelés dans un univers dystopique réussi. Développé en partenariat avec Arkane Studio (Dishonored, Prey), Wolfenstein: Youngblood prend une tournure nouvelle pour la saga puisqu’il s’agit de proposer un FPS jouable en coopération et doté de niveaux plus ouverts. Alors cessez de rire, charmante Elvire, car…
Deux loups sont entrés dans Paris
Paris sous les bombes
Car Youngblood s’éloigne à nouveau de ses prédécesseurs pour proposer un système de leveling inédit dans la saga. Non seulement notre personnage gagne des niveaux, ce qui permet de débloquer de nombreuses compétences (plus de santé et d’armure, augmentation de la portée du buff, port d’armes en akimbo, etc.) et des accessoires pour la dizaine d’armes disponibles, mais les ennemis ont eux aussi un niveau prédéterminé. Si avoir quelques niveaux d’écarts ne change pas fondamentalement la façon d’appréhender les combats, la situation change du tout au tout lorsque le fossé est trop élevé, les mobs pouvant devenir quasiment invincibles. Cela pousse les deux joueurs à coopérer pour vaincre certains adversaires un peu plus costauds et les force à éviter les zones les plus dangereuses lors de leurs premières explorations. En effet, si le jeu n’est pas un monde ouvert, il permet tout de même de visiter des zones relativement grandes sous la forme de « quartiers » regroupant plusieurs lieux d’intérêt. En utilisant une carte du métro parisien, on peut alors choisir sa destination et voir les différentes quêtes principales et secondaires proposées à tel ou tel endroit, indiquant d’ailleurs leur niveau de difficulté. En normal, le jeu est extrêmement facile dans ses premières missions puis se corse, sans pour autant devenir impossible : les nazis possèdent désormais des résistances et des faiblesses (indiquées sur leur barre de vie) face à certaines armes et, s’il est aisé de les ignorer au début de l’aventure, il faudra y faire très attention une fois le dernier tiers du jeu atteint.
Moi, Boche et Méchant
Le jeu est cependant jouable entièrement en solo, accompagné par une IA. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai été obligé de parcourir la majorité de l’aventure car les serveurs Bethesda.net n’étaient pas en ligne pendant une partie de mon test. Quoi qu’il en soit, si l’IA alliée est généralement transparente, se contentant de tirer de temps en temps sur les adversaires, il arrive parfois qu’elle soit totalement conne et gâte l’expérience de jeu. Sans rire, essayez de sniper la tête d’un ennemi lorsque le second personnage vient se coller à votre viseur… Et comment ne pas être frustré lorsque l’IA vous regarde vous vider de votre sang sans même tenter de venir vous secourir, gâchant ainsi l’une de vos précieuses vies ? Que dire des combats de boss où elle semble totalement perdue, incapable de se battre de façon rationnelle et se jetant dans la gueule du loup pour mourir lamentablement, vous obligeant à prendre des risques pour la sauver ? Cela ne rend pas le jeu injouable en solo pour autant, mais Youngblood est assurément meilleur lorsqu’il est joué à plusieurs. Notez que l’IA alliée n’est pas la seule à être atteinte de déficience mentale : les nazis sont eux aussi soumis à un état de débilité profonde, allant jusqu’à se bloquer dans des éléments de décors ou se précipiter sur vos grenades. Mention spéciale aux officiers qui, au lieu de rester planqués et de continuer à appeler du renfort, sont quelques fois pris de démence et se jettent sur la ligne de front, la tête la première sur votre fusil à pompe. C’est gentil de nous faciliter le travail mais ce genre de situations nous pousse à nous demander comment de tels incapables ont pu conquérir la planète entière.
Deutsche Qualität
Sur ma machine (i7 7700k, Geforce GTX 1060 6Go, 16 Go de RAM), le jeu tourne à 60 FPS en 1080p avec le réglage Élevé et V-sync activée. Toutefois, certaines zones plus denses provoquent des ralentissements, faisant chuter le framerate jusqu’à 30 FPS. Heureusement, Youngblood propose de nombreuses options graphiques et de conforts (gestion du FOV, désactivation de l’ATH, sous-titres…).
En définitive, il vous faudra une douzaine d’heures pour finir l’aventure principale, et beaucoup plus pour voir l’intégralité du jeu au vu du nombre de quêtes secondaires disponibles et d’éléments à débloquer. Les quêtes secondaires demandent généralement de retourner dans des quartiers déjà visités, soit pour revenir sur un lieu vu auparavant ou pour découvrir de nouvelles zones. Il ne s’agit généralement pas d’objectifs complexes mais certaines vous demanderont parfois de traverser tout Paris pour récupérer des indices. Un système de quêtes quotidiennes et hebdomadaires vous permet également de remporter des récompenses en accomplissant certaines actions tandis que des événements aléatoires ont lieu lors de vos promenades : le joueur peut alors aller sauver des otages, récupérer une machine enigma ou encore assassiner un dignitaire nazi apparu sur la carte. Un contenu relativement conséquent pour un spin-off.
Plaisir à deux
Wolfenstein: Youngblood reste un spin-off, son histoire est inepte, il est techniquement similaire à l’opus précédent de la série et l’IA est débile. Toutefois, voir un Wolfenstein mettant de côté l’aspect narratif pour s’orienter purement vers le gameplay est réellement satisfaisant. Il offre des combats plaisants et explosifs, un système coop’ bien pensé et des niveaux beaucoup plus ouverts et intelligents que ses prédécesseurs. Ajoutez à ça un contenu conséquent et vous avez un bon jeu à faire entre potes en hurlant des insanités sur les méchants nazis pendant une douzaine d’heures, voir plus si vous voulez tout faire. Si vous n’avez pas d’amis, vous pouvez aussi y prendre du plaisir… mais ce sera moins bien.
Wolfenstein: Youngblood est disponible en édition simple sur Steam pour le prix de 29,99€, sur Gamesplanet à 26,99€ et en édition Deluxe sur Amazon pour 29,99€ (vous permet d’inviter gratuitement un camarade pour jouer avec vous), soit le prix de Trilogy de Carpenter Brut en vinyle.