On était tombés un peu par hasard sur l’annonce de VLADiK BRUTAL en 2022, et on l’avait presque immédiatement oublié. C’est donc avec une certaine surprise que l’on a appris qu’il sortait début août. En effet, même si le concept de s’inspirer d’Half-Life 2 pour la direction artistique et de faire un FPS linéaire un peu gore semblait assez simple, le projet était réalisé par un développeur russe en solo. De quoi craindre un jeu intéressant dans son concept, mais moche et perclus de bugs – en un mot, de l’eurojank. Au final, malgré le disclaimer sur la page Steam, ce n’est pas si cassé, et on a même passé un moment assez agréable.

Genre : Rétro-FPS | Développeur : Narko Games | Éditeur : Narko Games | Plateforme : Steam | Prix : 11,79 € | Configuration recommandée : Ryzen 5 / Core i5, 8 GB de RAM, GTX 1050Ti / RX 590 | Langues : Russe, sous-titré français | Date de sortie : 09/08/2024 | Durée de vie : une petite dizaine d’heures

Test effectué sur une version commerciale

Half-Life 2, dites-vous ?

Le développeur ne s’en cache pas, pour réaliser VLADiK BRUTAL, il s’est beaucoup inspiré d’Half-Life 2. Il en emprunte l’ambiance, véhiculée par la direction artistique plutôt réussie, montrant une Russie triste et morne, écrasée par ses immeubles, ses structures brutalistes et son dictateur dont toute ressemblance avec la réalité serait tout à fait fortuite. Les ennemis aussi semblent provenir du jeu de Valve, avec leur masque à gaz blanc et des échanges radio similaires. Et impossible de ne pas voir la référence aux escapades en buggy et en aéroglisseur de Gordon Freeman, quand on traverse des niveaux au volant d’une Dacia. Du côté scénario, on s’en éloigne forcément un peu, puisqu’ici, on incarnera un prisonnier qui tente tout simplement de s’enfuir, en zigouillant tout ce qui se trouve sur son passage. Pour cela, on utilisera une douzaine d’armes, allant du pistolet au fusil d’assaut, en passant par le lance-roquettes. C’est classique, mais le gunfeel est très bon. Le développeur a réussi à donner un grand sentiment de puissance, quelle que soit la pétoire utilisée. Évidemment, le fusil à pompe est l’une des plus jouissives, mais la sorte d’AK est également un modèle du genre : terriblement difficile à contrôler, il est même quasiment impossible de suivre sa cible au-delà de quelques mètres avec l’arme en joue. Cela sonne comme une critique, mais au contraire, elle est vraiment super drôle à utiliser, et très viscérale. Les ennemis rendent leur dernier soupir dans d’immenses gerbes de sang éclaboussant les murs et plafonds, qui dégoulinent ensuite pendant de longues secondes, avec un sound design des plus évocateurs, et délicieusement gore.

Con comme un manche

La moitié du bestiaire de VLADiK BRUTAL est composé de sortes de zombies, de monstres translucides, ou d’abominations courant à quatre pattes. Ils se contentent de vous foncer dessus jusqu’à ce que vous les libériez d’une balle dans le buffet. C’est un peu moins cohérent avec l’autre moitié, les soldats qui sont censés être humains, mais qui se précipiteront comme des débiles à la queue leu-leu dans les flammes de votre cocktail molotov, jeté sur le pas de la porte. Dans les espaces ouverts, ils se contenteront de courir comme des glands, sans chercher à se mettre à couvert. Par contre, le développeur n’a pas lésiné sur la difficulté. Vos adversaires ont la gâchette facile et vous mettront quasiment toujours une balle en premier. Il m’est arrivé de mourir plus d’une fois, même en normal. Comme dans les jeux de la fin des années 90, tous les ennemis lâchent des munitions ou de la vie dont les icônes flottent au-dessus du sol. Mais on s’en fiche un peu, on a compris que malgré l’habillage relativement moderne, le concept est clairement rétro. Et si ça ne gâche pas vraiment le plaisir, car le level design est pensé comme ça, on pourra tout de même regretter d’avoir des IA moins futées que dans le premier Half-Life… Et tant qu’on parle de la légende, on pourra aussi croiser des boss, que le père des FPS modernes ne renierait pas. Si, en général, on comprend assez rapidement comment s’en débarrasser, j’ai dû mourir une bonne vingtaine de fois sur l’un d’entre eux, le temps de saisir ce que le développeur voulait que je fasse. Enfin, pour rester sur les petits couacs, la méthode de sélection des armes est à chier, a priori pensée pour les consoles : il faut maintenir une touche pour afficher son inventaire, puis déplacer sa souris sur l’élément souhaité, le tout dans une sorte de ralenti. Au cœur de l’action, ce n’est franchement pas pratique. [Edit] Un patch vient d’être publié pour ajouter la fonctionnalité, on peut enfin utiliser les touches de 1 à 5 pour sélectionner ses armes, comme dans Half-Life.

C’est pas moche, mais pas très beau non plus

Comme on le disait au début, la direction artistique est plutôt réussie. L’ambiance d’un régime totalitaire transpire du béton des barres d’immeubles, des bâtiments abandonnés ou des labos souterrains. Mais on ne peut pas dire que ce soit vraiment beau, malgré la possibilité d’activer le ray tracing. Évidemment, avec cette technologie, n’espérez pas faire péter le compteur d’images par seconde, même avec un PC de bourrin. Mais en restant raisonnable – surtout que ça n’apporte pas grand-chose visuellement –, le jeu est étonnamment bien optimisé, comme j’ai pu le constater sur un PC portable moyen de gamme en 1080p. J’ai également été assez surpris de ne rencontrer aucun bug, malgré l’avertissement de la fiche Steam.

Un petit jeu solo sympa

VLADiK BRUTAL est très inspiré d’Half-Life 2 : on retrouve des références très marquées dans son ambiance, sa direction artistique, ses ennemis, et même ses phases de gameplay. Un bel hommage agrémenté d’un gunfeel jouissif et de gore très amusant. On pourra critiquer l’esthétique pas forcément toujours très réussie, une IA au ras des pâquerettes, mais force est de constater qu’on s’amuse tout de même beaucoup. Et en plus, c’est développé par une seule personne, ce qui force le respect ! Si vous voulez replonger dans le début des années 2000 pour une petite dizaine d’heures, c’est peut-être le jeu qu’il vous faut.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

Article précédentChernobylite 2: Exclusion Zone, une suite en forme de suicide
Article suivantKarma: The Dark World, un walking sim horrifique dystopique à l’esthétique sympathique

6 Commentaires


  1. Ca a l’air très cool. Je l’ai acheté mais pas encore eu le temps de tester.

    Il y a eu un premier patch aujourd’hui qui justement permet de sélectionner les armes avec les touches classiques.

  2. Ca a l’air très cool. Je l’ai acheté mais pas encore eu le temps de tester.

    Il y a eu un premier patch aujourd’hui qui justement permet de sélectionner les armes avec les touches classiques.

    J’ai modifié le test en conséquence. Mais je suis en train de voir le patchnote, et …
    – Reduced shake and recoil of AK-107 in ADS mode
    :'(
    Bon en vrai, ça va, c’est toujours aussi marrant à utiliser.

  3. Je craignais aussi pour l’ak. Mais finalement ça va.

    Un truc cool du patch aussi, les ennemis ne se jettent plus dans les cocktails molotov, ils essaient de les contourner ou de passer ailleurs. C’était bien con ça.

    Testé et approuvé

    J’ai fini le jeu, j’ai bien aimé dans l’ensemble. L’ambiance mi Stalker mi Half-Life fonctionne très bien, certaines séquences foutent bien la pression, il y a des pics de difficulté ici et là, même en normal c’est pas toujours trop facile…

    Pour un seul mec franchement…

  4. J’ai fini le jeu, j’ai bien aimé dans l’ensemble. L’ambiance mi Stalker mi Half-Life fonctionne très bien, certaines séquences foutent bien la pression, il y a des pics de difficulté ici et là, même en normal c’est pas toujours trop facile…

    Tu me l’as vendu, là. J’hésitais à lancer Chenobylite (pour rester dans le trip slavo-radioactif), mais je crois que ce VLADiK va passer preums.

Connectez-vous pour laisser un commentaire