[TEST] Pneumata : Le FAN MADE RE7 qui sent la merde

Le 20 septembre dernier, sortait Pneumata un jeu d’action aventure développé par Deadbolt Interactive. On ne peut pas dire qu’on avait vraiment été emballés par la démo lors du Steam Néo Fest dernier et la bande-annonce récente du Future Game Show. Alors, quand je me suis penché dessus, mes amis m’ont dit : « putain, t’es motivé ». Qu’à cela ne tienne, ayant apprécié Resident Evil 7 et 8, je me suis dis qu’un jeu qui s’en inspire pouvait être sympa à tester. Tout en sachant que le titre n’allait pas révolutionner le genre action-horreur, j’avais tout de même quelques attentes. Au final les premières intuitions étaient bonnes, c’est même pire que ça.

Genre : Action – horreur | Développeur : Deadbolt Interactive | Éditeur : Perp Games | Plateforme : Steam | Prix : 34,99 € | Configuration recommandée : Intel(R) Core(TM) i7-7800X CPU @ 3.50GHz, 8 GB de RAM, GeForce GTX 1070 / AMD équivalent | Langues : Anglais | Date de sortie : 20/09/2024 | Durée de vie : 4 à 5 heures

Test effectué sur une version commerciale

Pneuma quoi ?

Réveillé en pleine nuit, vous apercevez une silhouette étrange qui dépose une VHS au pied de votre porte avant de s’en aller sans dévoiler son identité. En consultant vos e-mails, vous apprenez que vous incarnez Patrick David Hernandez, un détective privé qui, à la suite d’un accident de bateau, perd non seulement la mémoire, mais aussi sa compagne, Jamie. Tout cela a des répercussions mentales sur notre personnage : troubles de la mémoire, hallucinations, dépression… Bref, les symptômes classiques d’un professeur des écoles avant la rentrée. Après avoir visionné cette cassette, David est persuadé que Jamie est toujours en vie et part à sa recherche. C’est dans la ville reculée de Clover Hill, nommée Milton, que tout va se jouer.

Armé de mon pistolet et de ma lampe torche, l’exploration des lieux s’avère déjà compliquée puisque je n’y vois absolument rien, surtout en extérieur. Seuls les éclairs me procurent un peu de visibilité. En essayant de modifier quelques réglages dans les options, je m’aperçois que l’interface utilisateur est vraiment à chier et qu’aucun soin n’a été apporté aux menus. Les options graphiques sont minimalistes et, à chaque démarrage du jeu, elles se remettent par défaut. 

Resident débile

En jeu, l’absence d’ATH ajoute à l’immersion et renforce une ambiance plutôt réussie. Dès le départ, on constate l’inspiration de Resident Evil 7 lorsqu’il s’agit de changer d’arme ou de naviguer dans l’inventaire. Les salles de sauvegarde sont aussi très ressemblantes, avec une petite musique, un moyen de sauvegarder, ainsi qu’un coffre pour y stocker vos objets. Malheureusement, c’est tout. J’aurais pensé qu’ils s’inspireraient également du level design, mais c’était trop en demander. Là ou beaucoup de monde y voyait un Condemned ou un Outlast 2, il n’en est rien. Dans cette aventure, vous allez facilement perdre une, voire deux heures à chercher où aller. En l’absence de carte et d’indications, j’ai dû à maintes reprises faire des allers-retours sans trop savoir quoi faire. L’exploration sera souvent cassée net à cause des portes verrouillées. Si certains cadenas sont sensibles aux balles de 9 mm, d’autres le sont moins, et il faudra vous procurer une cisaille pour les fracturer. J’ai trouvé ce manque de cohérence dans les règles de game design vraiment ridicule, et particulièrement peu immersif. Autre problème lié à l’exploration : les scripts. Le jeu en est truffé. À plusieurs reprises, et même après une sauvegarde, vous êtes obligé de vous retaper des cutscenes qui, de part leur nullité, cassent également l’immersion. Rapidement, le jeu provoquera frustration et ennui.

Beau de loin, loin d’être beau

Dans Pneumata, un soin particulier a été apporté à la direction artistique. L’ambiance horrifique est, en général, bien retranscrite. Cependant, le fait d’être constamment plongé dans l’obscurité est un bon moyen de masquer de nombreuses faiblesses. Grâce à la lampe, j’ai pu admirer de belles scènes d’horreur, mais aussi constater de nombreux problèmes de texture. Certains objets étaient complètement dégueulasses. Il en va de même pour les ennemis du jeu. Outre le fait qu’ils soient vraiment très cons, les textures sont grossières — probablement à cause des assets UE achetés sur le store. Les armes, quant à elles, sont plutôt réussies et le feeling n’est pas si mal. On a vu bien pire, mais aussi beaucoup mieux. Concernant l’IA, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre comment la hitbox fonctionnait. Sur un même type d’ennemi, j’ai parfois dû tirer quatres cartouches de fusil dans le buffet pour en venir à bout, alors que pour d’autres, quelques balles de 9 mm suffisaient. À ce niveau-là, c’est complètement à la ramasse, sans compter les boss, qui sont de véritables sacs à PV.

Le jeu introduit également un système de parade et d’esquive, mais honnêtement, je ne m’en suis jamais servi et j’ai trouvé ça vraiment inutile. On a aussi l’occasion de se servir de son pied pour casser des planches et des caisses, ou encore repousser quelques ennemis, mais là aussi, ce n’est pas très au point.

Durant mon exploration, en jouant au casque, j’ai remarqué à de nombreuses reprises un gros manque de travail sur les sons en général. La faute, une nouvelle fois, aux scripts mal gérés. Des bruits tournent en boucle quand on traverse la même pièce plusieurs fois, des effets sonores de portes qui se déverrouillent alors qu’elles sont déverrouillées depuis un moment… J’ai même entendu à plusieurs reprises le son d’un ennemi à un endroit vide parce qu’il devait apparaître plus tard dans l’aventure. C’est totalement absurde. Les voix sont tout aussi médiocres. De plus, le jeu est entièrement en anglais, sans sous-titres, ce qui peut rebuter pas mal de joueurs.

Techniquement, le titre est complètement à la ramasse. L’optimisation est tout simplement absente : je n’ai jamais réussi à obtenir plus de 80 fps. Certes, sur ce type de jeu, ce n’est pas trop grave, mais l’absence d’options graphiques et les nombreux crashs ont rendu mon expérience très désagréable, m’obligeant à maintes reprises à faire un « fin de tâche » et à relancer le jeu. Pour couronner le tout, le système de sauvegarde est complètement foiré, réinitialisant les icônes d’interaction, m’obligeant souvent à refaire les mêmes scènes ou à ouvrir des armoires et des tiroirs vides.

C’est un accès anticipé ?

Alors qu’on pourrait le croire en alpha, Pneumata est bien sorti en version 1.0. Certes, une seule personne est à l’origine du projet, mais pourquoi le sortir maintenant ? Le titre souffre d’un gros manque de finition à tous les niveaux : des scripts buggés, des crashes à répétition, des textures dégueu, une optimisation à la ramasse, des IA cons comme leurs pieds, et j’en passe. Les inspirations sont bonnes, mais plus on avance dans le jeu, plus on se prend les pieds dans le tapis, jusqu’à ressentir un arrière-goût amer qui donne juste envie de passer à autre chose ou, à la rigueur, d’attendre de potentielles mises à jour. Personnellement, je choisis la première option. À l’heure actuelle, Pneumata n’est vraiment pas bon, et demander 35 €, même à un joueur console, relève franchement de l’insulte.

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