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[TEST] Overwatch 2, une grosse mise à jour qui ne renouvelle rien

Overwatch 2 est finalement disponible depuis le 4 octobre dernier, gratuitement. Blizzard change de stratégie économique en proposant un jeu sur le modèle free-to-play. Une suite d’un FPS multijoueur populaire est souvent synonyme de nouveautés ou de changements majeurs mais, à première vue, Overwatch 2 ne semble pas mériter un nouveau chiffre derrière son nom. Et dans les faits, en l’absence du mode histoire tant vanté depuis le début, difficile de justifier cette sortie comme un renouveau de la franchise.

Genre : FPS Multijoueur | Développeur :  Blizzard Entertainment | Éditeur : Blizzard Entertainment | Plateforme : Battle.net | Configuration recommandée | Prix : Free-to-play | Date de sortie : 04/10/2022 

Overwatch 1.5 : une mise à jour chiche en contenu

Soyons clairs, si vous n’avez jamais accroché à Overwatch, vous n’avez même pas besoin de faire l’effort de lancer le second. Le cœur du jeu reste le même : un hero-shooter à la direction artistique qu’on appréciera plus ou moins en fonction de ses goûts personnels. On y retrouve les mêmes héros, les mêmes répliques insupportables, les mêmes cartes et modes de jeu. Ou presque, car quelques nouveautés – qui peuvent se compter sur les doigts d’une main – sont de la partie. Overwatch 2 apporte 3 personnages : Reine des Junkers, Sojourn et Kiriko, ainsi que 6 cartes supplémentaires. Si vous êtes de retour après une longue absence, c’est ce qui devrait vous sauter aux yeux et alimenter votre voix interne : « Oh, elle est nouvelle cette carte non ? ».

On ne va pas ici disserter sur les qualités du level-design ou l’intégration/équilibrage des nouveaux personnages. Overwatch, comme beaucoup d’autres hero-shooters, a montré que le genre était en constante évolution et soumis à des équilibrages réguliers qui se traduisent par une meta changeant constamment pour que les 35 personnages puissent cohabiter. Et Overwatch 2 devrait faire perdurer cette tradition d’équilibriste au fur et à mesure des mises à jours futures qui apporteront sans aucun doute leur lot de nouveautés et d’insultes sur les forums de Blizzard. Reste que les 3 nouveaux personnages apportent, comme à chaque fois, de nouvelles possibilités et des styles de jeu différents. Sojourn est par exemple très rapide, mobile, et demande de savoir viser alors que Kiriko n’est pas grand mais il est vaillant. 

Un nouveau jeu pour les vétérans

Blizzard ne cherche pas vraiment à faire revenir les anciens joueurs qui n’auraient pas aimé la formule originale. Le cœur de cible est très clair : satisfaire les joueurs d’Overwatch 1, qui de toutes façons ne peuvent plus du tout accéder au jeu original, et attirer de nouveaux joueurs sur la base d’une gratuité apparente. Les quelques équilibrages et améliorations sont là pour que les anciens aient la sensation de redécouvrir un nouveau jeu. Premièrement, le jeu se joue désormais en 5vs5 (au lieu de 6vs6), avec généralement la composition suivante dans la plupart des modes compétitifs : 1 tank, 2 DPS, 2 supports. Pas un gros changement me direz-vous, mais cela a le mérite d’apporter un peu de clarification. Vous avez tous vu des vidéos d’un match Overwatch non ? C’est incompréhensible, ça gueule des répliques toutes les 10 secondes, c’est un mélange permanent de bleu et rouge, c’est fluo, c’est en surbrillance partout tout le temps. Si vous ajoutez à ça le bruit (et l’odeur), c’est un gros bordel incompréhensible. Bref, la réduction du nombre de joueurs par équipe améliore un petit peu cette situation. On se sent moins submergé par les informations, et l’équipe s’organise autour d’un seul et unique tank. Pour preuve, je n’ai fait que 10 crises d’épilepsie contre 23 sur le premier jeu.

La bonne surprise, à mon sens, se trouve dans le nouveau mode de jeu : Avancée. Chaque équipe doit faire avancer le même robot pour pousser une sorte de barrière. L’équipe qui pousse le plus loin remporte la partie. Le mode de jeu est assez dynamique, original et change un peu de la capture de point ou de la poussée de chariots. Un bon point pour Overwatch 2 donc.

Blizzard Fashion Week

Rassurez-vous, vos discussions dans la cour de récréation autour du dernier skin légendaire de Tracer seront toujours possibles. Overwatch 2 n’a pas oublié ses fans avec de nombreuses récompenses à débloquer, mais pas toutes gratuitement. Dites adieu aux lootboxes et bonjour à un passe de combat. Pour 10€, il fonctionne d’une manière très classique. Vous voulez accéder à ce magnifique blouson en daim et ses fermetures éclair en or de la collection Printemps-Été 2022 ? Eh bien il faudra sans doute débourser quelques euros. La version gratuite sera chiche en cadeaux, et vous filera le strict minimum. Comme partout ailleurs, la présence de défis quotidiens ou hebdomadaires permet de ramasser de l’expérience pour avancer plus rapidement. Bref, un système de progression très conventionnel. On peut regretter la décision de Blizzard de mettre le déblocage des nouveaux personnages dans la progression du passe. À mon sens, les éléments de gameplay devraient être accessibles immédiatement pour tous. On peut remercier Rainbow Six: Siege et son modèle économique désastreux pour l’inspiration.

Le passage à la caisse promet d’être régulier. Overwatch 2 annonce que chaque saison devrait durer seulement 9 semaines. La seconde est d’ailleurs déjà prévue pour le 4 décembre. Elles apporteront à chaque fois de nouveaux héros, des cartes mais surtout un passe de combat. C’est court et pensé pour vous faire passer à la caisse le plus souvent possible.

Il est où le mode Histoire ?

Depuis son annonce en novembre 2019, Overwatch 2 promettait comme nouveauté majeure un mode histoire ou PvE. Finalement, il n’est pas présent à la sortie et ne le sera pas avant 2023, sans plus de précisions. Mais comme en témoignent toutes nos news des deux dernières années, le développement de cet opus a semblé vraiment chaotique avec une vision pas très claire de ce que devait être Overwatch 2.

Overwatch 2 fait partie de ces titres clivants : on aime ou on déteste. Personnellement, je déteste. Je n’accroche pas à cette direction artistique, aux répliques embarrassantes et ce bordel incessant. Pourtant, le titre est un FPS très solide qui a inspiré beaucoup d’autres jeux depuis, techniquement irréprochable et avec un gameplay parfaitement huilé. Il tourne sans problème sur toutes les configurations possibles pour permettre au plus grand nombre d’en profiter. En témoigne la configuration minimale ridicule. Mais, comme évoqué au début, il ne s’adresse pas à moi. Il ne cherche pas ou plus à me convaincre. Il parle à toi, le gars qui a déjà passé de nombreuses heures sur le premier et qui n’a pas besoin de lire un test de NoFrag. Ou à toi, le gars qui n’a jamais touché Overwatch, qui avait la flemme de payer pour rejoindre une communauté des années plus tard et qui t’offre maintenant de possibilité de la rejoindre avec une base de nouveaux joueurs.

Overwatch… Overwatch never changes

S’il était vendu au prix d’un AAA, Overwatch 2 serait indéfendable tant il n’est qu’une simple mise à jour majeure du premier. Gratuit, malgré son passe de combat qui divise, il est un FPS très solide qui cherche à survivre en changeant son modèle économique pour renouveler sa base.  Vous avez détesté ? Vous détesterez. Vous avez adoré ? Vous adorerez. Et pour les autres : essayez.   

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