X

nounoursss essaie Battalion 1944

Mes premiers émois multijoueurs ont été sur Medal of Honor: Allied Assault et Battlefield 1942. J’ai donc un faible particulier pour le thème de la seconde guerre mondiale. L’année dernière, c’était un peu Noël pour moi : Day of Infamy, Day of War, Call of Duty: WWII. Et en ce début d’année, Battalion 1944 arrive en accès anticipé le 1er février sur Steam. Il est développé par Bulkhead Interactive, plus connus pour The Turing Test (un jeu de puzzle à la première personne). J’ai profité de la beta ouverte qui avait lieu ce week-end pour voir ce que Battalion 1944 avait dans le ventre, et s’il pouvait sortir du lot face à une concurrence très chargée.

Plus arcade, tu meurs

Battalion est arcade et il l’assume. Si vous êtes plutôt simulation, ou semi-arcade comme son concurrent Day of Infamy, vous pouvez d’ores et déjà passer votre chemin. Ici, on tire en sautant, on tire à la hanche, on fait des 360 noscope, on meurt et réapparaît rapidement. Les développeurs de Bulkhead ne le cachent pas, ils veulent jouer sur la fibre nostalgique des premiers Call of Duty ou de la version promod de CoD 4. Ils veulent faire un jeu simple, épuré et orienté pour la compétition (5v5) et concentré sur le frag et le skill. Sur le papier, comment ne pas être d’accord avec eux ?

 

Le level design est totalement en accord avec l’objectif. Les cartes sont horizontales et petites : il ne vous faudra pas 100 heures de jeu pour être capable de vous y retrouver. Aucune fioriture pour gêner la progression et les lignes de vue. Elles sont pensées pour du 5v5, même si le studio annonce travailler sur des cartes plus grandes. La beta présentait 3 maps :

  • Coastal : carte ouverte dans un petit village français au bord de la côte. Agréable et bien construite, c’est ma favorite. Elle est un bijou pour le mode compétitif.
  • Derailed : carte semi-ouverte (plus de couloirs et d’intérieurs) dans un village. Un peu moins intéressante que la première, mais assez agréable. Il faut éviter le couloir central car c’est la mort assurée par le sniper adverse qui campe.
  • Battery: carte “ouverte” dans une tranchée, horrible et insupportable. Totalement sans intérêt, le design ralentit le jeu. Heureusement, celle-ci est disponible uniquement pour le mode arcade.

Un level design au service de la nervosité du gameplay, tellement arcade que la plupart des armes en deviennent inutiles. Après quelques minutes de découverte, où on s’amuse à découvrir les différentes classes (7 au total), on s’aperçoit rapidement que l’arme de prédilection est le fusil (Kar98, M1 Garand, Springfield). Un tir, un mort. Les SMGs et fusils d’assaut sont donc rapidement mis de côté car difficiles pour eux de rivaliser avec lui, surtout quand il est possible de tirer en sautant. Couplez cette mécanique avec un sniper au zoom ultra-rapide, et vous obtenez une arme surpuissante. Ce n’est peut être que mon impression (ou est-ce à cause de mon skill exceptionnel ?), mais un équilibrage est probablement nécessaire. Autre critique, purement subjective, mais le temps de sprint est ridiculement court pour un jeu aussi nerveux (4 à 5 secondes). On passe son temps à appuyer sur la touche shift puisqu’aucune barre d’indication de la stamina n’est présente (aucune barre de vie non plus, on retrouve le fameux écran rouge sang de Call of Duty).

Le moteur graphique va dans le même sens, le jeu tourne bien, très bien même sur la plupart des configurations anciennes ou récentes. Un gros travail d’optimisation a été fait pour qu’il soit accessible. Mais pas de miracle, c’est loin d’être une claque graphique, et sans être moche, le jeu est… commun, malgré l’utilisation de l’Unreal Engine 4. Le netcode fonctionne plutôt bien la plupart du temps. On a l’impression qu’il est parfois à la ramasse (quelques lags sont présents) et on ressent comme un manque de fluidité. On peut espérer une amélioration avant le 1er février, car cette bêta devait probablement surtout servir de stress test.

5 minutes de skill made in NF sur Coastal.

La compétition avant tout

7 classes mais le fusilier est de loin la plus puissante

La bêta présente deux modes de jeu : arcade et compétitif. Au sein du mode arcade, on retrouve les classiques TDM, CTF et domination. On fait rapidement le tour, ce n’est pas passionnant et il est difficile de s’imaginer revenir sur ce jeu uniquement pour ces modes, qui eux aussi se limitent au 5v5. Par exemple, sur la carte Battery, le mode TDM est ridicule car on passe son temps à courir sans rencontrer un seul ennemi.

Le jeu prend tout son intérêt au sein du mode compétitif. Celui-ci est un bête defuse (poser la bombe vs. défendre/désamorcer). L’innovation vient de l’économie à base de cartes : chaque carte représente une classe, et chaque round diminue le nombre de cartes en fonction de celles utilisées précédemment. Si vous savez que vos ennemis ont épuisé leurs cartes « fusil », il est peut-être intéressant de préférer le combat à distance pour éviter une SMG au corps à corps. Un peu déroutant au départ, il faut avouer que ce système apporte une certaine fraîcheur. Il faudra voir ce que cela donne sur le long terme, car j’ai bien l’impression que ne plus avoir de fusils dans l’équipe est le signe d’une défaite assurée. Il pourrait être plus intéressant de tout simplement limiter le nombre de classes.

Il faut espérer que les soucis de matchmaking soient résolus d’ici la sortie en accès anticipé. C’était un peu la bérézina pour trouver un match, un serveur et pouvoir jouer. Un patch est d’ailleurs sorti au milieu de la bêta pour tenter d’améliorer la chose… Espérons que cela soit vraiment le cas d’ici la semaine prochaine. Selon la roadmap, un système de rangs/grades est aussi prévu, à l’image d’un Counter-Strike.

Battalion 1944 sera disponible le 1er février sur Steam, en accès anticipé pour la somme de 15 euros.

Nostalgie, Nostalgie…

Le jeu est fun, on s’amuse, c’est nerveux. Battalion 1944 est pensé comme un jeu compétitif, orienté autour du 5v5. Les anciens joueurs pro de Call of Duty sautent comme des puces, mais Bulkhead n’iront pas bien loin en s’adressant uniquement à ce public. Bref, il faut voir ce qu’ils nous proposent par la suite pour espérer nous voir retourner dessus. La nostalgie n’est pas garante d’un succès, comme le montre le cassage de dents systématique des fast-fps actuels.

 

Articles liés