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Le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft scruté par les organismes de régulation

L’achat d’Activision-Blizzard pour la somme titanesque de 69 milliards de dollars avait été annoncé en grande pompe par Microsoft en janvier dernier. Aujourd’hui, on apprend sur Politico que la Federal Trade Commission, une agence fédérale États-Unienne de régulation de marché, est en train d’enquêter sur le sujet et serait prête à engager une action en justice afin d’empêcher l’acquisition, d’après des sources proches du dossier. En effet, la FTC s’inquiète de l’avantage déloyal que procurerait un tel achat pour Microsoft et ses conséquences sur le futur du marché. D’après l’article, une telle action en justice ne serait pas anodine : les entreprises ayant jusqu’en juillet prochain pour conclure l’accord, un procès admnistratif non-résolu pourrait les contraindre à abandonner la transaction.

De nombreuses licences sont prêtes à tomber dans l’escarcelle Microsoft.

Mais ce n’est pas tout. En parallèle, la CMA (Competition and Markets Authority) britannique est, elle aussi, en train d’enquêter sur l’acquisition. D’après les premiers retours, l’organisation estime qu’il « est ou pourrait être attendu que cette fusion entraîne une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni ». Dans un long document publié fin octobre, elle expliquait en détail ses inquiétudes. Pour résumer, au-delà des jeux et des licences, c’est l’intégralité de l’écosystème Microsoft – consoles (Xbox), plateforme cloud (Azure) et OS (Windows) – qui se retrouverait en position de supériorité, alors qu’il fait déjà partie des leaders dans ces domaines. Cela pourrait, par ailleurs, faciliter le blocage de la concurrence, en proposant des coûts prohibitifs pour l’utilisation de ses solutions serveur, par exemple.

Fait intéressant, la CMA a publiquement dévoilé hier les réponses des parties impliquées, notamment Sony qui craint que Microsoft ne rende les jeux Activision-Blizzard exclusifs à ses plateformes et finisse par augmenter ses prix. Une déclaration assez hypocrite de la part d’une boîte notoirement connue pour ses exclusivités et qui a récemment augmenté le prix de sa dernière console de 50€… Plus intéressant, le texte confirme que Call of Duty est une licence vraiment importante pour le consolier, et en profite pour expliquer que son succès est impossible à répliquer en prenant la pauvre série Battlefield en exemple.

Cependant, la réponse de Microsoft balaye les inquiétudes de Sony concernant Call of. D’après la firme de Redmond, si Nintendo et Steam ont été capables de s’en sortir sans, alors Sony aussi. Quant aux allégations de la CMA, l’entreprise estime qu’elles sont loin du compte et que l’écosystème « n’a pas donné à Microsoft un avantage dans la distribution des jeux PC, Microsoft occupant la septième place au niveau mondial, loin derrière les principaux distributeurs de jeux PC ».

Bref, en attendant les conclusions des différents organismes (la Commission Européenne est aussi sur le coup), l’accord est toujours dans les tuyaux et le processus d’enquête sur une telle acquisition est normal. Aussi, avant que vous ne preniez le clavier pour aller défendre votre marque favorite dans de longs pavés sur Twitter, nous vous rappellerons simplement que, dans tous les cas, ces entreprises ne sont pas vos amies et ont pour but de vous faire les poches.

Phil Spencer, le chef de la branche jeux vidéo chez Microsoft, est tellement sympa qu’il vous fera oublier Games For Windows Live !
Rutabaga: Élevé au bon grain des FPS de l’âge d’or, si Rutabaga adore particulièrement TUER TUER TUER à coups de rocket launcher et autres akimbo de fusils à pompe, il n’est toutefois pas insensible à une bonne épopée solo bien scénarisée.
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