Découvert en 2021, le nouveau titre du studio Free Lives, Anger Foot, nous avait fait du pied avec son concept nerveux et décalé, emprunté à son grand frère Hotline Miami. Initialement prévu pour 2023, il a finalement pointé le bout de ses doigts de pied en ce début de mois juillet, sur fond de hardbass et de fétichisme. Vous le savez bien, chez NoFrag, on ne mâche pas nos mots. On oserait même dire que comme le héros du dernier titre de Devolver, on met les pieds où on veut… et c’est souvent dans la gueule ! Mais rassurez-vous, loin de se prendre les pieds dans le tapis, il sera sans doute plus propice à vous faire prendre votre pied.

Genre : Fast FPS et Die and Retry | Développeur : Free Lives | Éditeur : Devolver Digital | Plateforme : Steam et GoG | Prix : 24,99 € | Configuration recommandée : i7-6950X / Ryzen 7 2700X, 8 GB de RAM, GTX 1080 / RX 5700 | Langues : Français (interface et sous-titre)| Date de sortie : 11/07/2024 | Durée de vie : 10 heures environ (si vous ne jouez pas comme un pied) avec une forte rejouabilité via les objectifs secondaires à terminer et les speedruns.

Test effectué sur une version fournie par l’éditeur et joué uniquement avec les pieds.

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Quoi ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

Un coup de pied dans la fourmilière

Dans la cité de Merdiqueville, où la criminalité règne en maître via des réseaux de gangs organisés, Anger Foot est un citoyen tout à fait charmant, qui ne s’embarrasse pas de principes. Il voue un intérêt particulier à ses pieds qui lui servent plus que d’ordinaire, dans un quotidien dicté par la violence. Son objectif dans la vie est de compléter sa collection de chaussures Preemo par tous les moyens. Ni une Ni deux, il part défoncer à coups de pied ces glands de délinquants l’empêchant d’obtenir l’objet de ses convoitises. Mais ses actions insolentes n’ont pas été du goût de tout le monde. À peine avoir exposé son bien mal acquis, le gang de la violence décide de lui voler ses magnifiques paires de shoes et de se les partager avec les trois autres gangs sévissant dans la ville. Il ne lui en faut pas plus pour se lancer dans une course frénétique, accompagné de hardbass vénère et de pieds dans la tronche, pour récupérer ses biens. L’intrigue de base est pour le moins atypique et a le mérite d’aller à l’essentiel. Pour ma part, j’ai totalement adhéré au délire de cet univers déjanté et de son personnage qui ne vit que pour ses chaussures.

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Mon royaume pour des chaussures.

Défoncer des portes encore et encore dans des environnements pittoresques

Merdiqueville se décompose en 4 zones constituées de plus d’une dizaine de niveaux et gérées par un gang spécifique (violence, pollution, commerce et débauche). Notre personnage traversera des appartements malfamés, des égouts verdâtres, des open spaces bordéliques ou encore des donjons BDSM. Des endroits très charmants et dépaysants qui se construisent comme une succession de pièces plus ou moins grandes, reliées par des portes à emboutir. Parfois, il y aura des niveaux extérieurs s’appuyant essentiellement sur la verticalité, mais le reste se déroulera principalement dans des lieux clos. Seuls les boss bénéficient d’une large arène de combat. On ne compte pas les niveaux intermédiaires, faisant office de pause narrative et se déroulant dans des zones semi-ouvertes.

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Une colocation Airbnb douteuse.

Du côté de la populace, chaque adversaire possède ses propres caractéristiques et est rattaché à un gang de base. Pour le gang de la violence, il y a des alligators et de chiens humanoïdes armés de battes de baseball ou de mitraillettes. Pour le gang de la pollution, il y a des hommes-poissons et des tentacules qui attaquent avec des revolvers ou des ventouses-grappins. Cependant, à chaque gang battu, les anciens hommes de main se grefferont au gang suivant en plus des nouveaux. Ça devient un joyeux bordel lorsque tout ce beau monde se mélange dans une pièce. Même si Anger Foot est loin de décoller la rétine, j’ai apprécié l’esthétique des différents environnements et des adversaires qui sont propres à chaque zone.

Un gameplay dynamique et cyclique face à des ennemis casse-pieds

Pour mener à bien son marathon sanguinaire, Anger Foot peut compter sur la puissance de ses coups de pied et diverses armes à feu (pistolet, fusil à pompe, double revolver, arbalète…) récupérées automatiquement près du cadavre des ennemis ou dispersées dans l’environnement. Néanmoins, dès qu’il y a plusieurs d’entre elles à proximité, il est impossible de sélectionner notre joujou favori et on se retrouve forcé de les balancer les unes après les autres pour obtenir celle souhaitée. Pire, on peut parfois ramasser une arme dont le chargeur est vide face à un ennemi prêt à vous fumer. Il est dommage que l’on ne puisse pas utiliser la batte de baseball, qui pourrait être utile pour assommer une ennemi proche. Le lance-flamme, quant à lui, est totalement inutile, vu que les ennemis prennent trop de temps à ressentir les effets des brûlures. Notre personnage s’appuie également sur les différentes chaussures débloquées via des défis secondaires, qui octroient des capacités spéciales plus ou moins dispensables. Certaines seront obligatoires pour l’obtention d’objectifs spécifiques. Par exemple, vous pourrez activer la zéro gravité pour faire flotter vos ennemis, ou récupérer des munitions pour votre arme en enchaînant des morts à coups de pied. En dehors de ça, j’ai trouvé le gunfeel plutôt bon et le coup de pied extrêmement dévastateur.

Contrairement à ce que pourraient laisser penser les bandes-annonces, je trouve que la musique hardbass n’est pas si envahissante et qu’elle devient même anecdotique tellement vous serez concentré sur le niveau en cours.

En sa qualité de Die and Retry, Anger Foot vous fera mourir très souvent et vous rencontrerez des passages plutôt ardus. Il vous arrivera même de décéder à cause de l’explosion d’une putain de bonbonne de gaz qui vous fonce dessus tel un missile, ou d’un ennemi qui vous allume à peine rentré dans la pièce. Les adversaires sont loin d’être cons et vous attendent de pied ferme, puisqu’ils peuvent vous poursuivre d’une pièce à une autre ou tirer depuis une zone de couverture. Certains sont plutôt mortels et vous ragerez comme pas permis. D’où l’intérêt d’apprendre par cœur la position des ennemis pour être le plus efficace possible et améliorer son temps par la même occasion. Les boss, quant à eux, ont trois phases de combat et sont beaucoup plus simples à abattre. En dépit de quelques moments difficiles, j’ai eu un grand plaisir à jouer et à me dépasser sur certains niveaux.

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C’est la folie !

Avec quelques bugs au passage

À plusieurs reprises, j’ai rencontré quelques bugs mineurs et un crash. Par exemple, des ennemis ne m’attaquaient pas ou mon personnage n’arrivait pas à ramasser l’arme bien qu’il passait dessus. Dans des passages précis, les adversaires étaient tellement nombreux à l’écran que j’ai constaté de grosses chutes de framerate. En dehors de cela, l’expérience a été plutôt fluide, même avec ma brouette dotée d’une 1050ti et d’un i5-7400.

C’est le pied pour peu que la difficulté ne vous effraie pas

Anger Foot est une bonne surprise avec son univers complétement décalé et son personnage prêt à en découdre avec ses coups de pied surpuissants. Le gameplay, bien que redondant, est très dynamique et les passages les plus ardus mettront à l’épreuve tant votre skill que votre patience. Cela pourrait effectivement en rebuter plus d’un, mais ce n’est pas pour autant impossible. Les aficionados de Hotline Miami et les speedrunners y trouveront également leur compte en essayant de battre leurs propres records de vitesse. Si le titre présente quelques bugs mineurs et des ralentissements, ils ne vous empêcheront néanmoins pas de l’apprécier à sa juste valeur. Si vous aimez défoncer des portes et des gueules pour l’amour des chaussures de collection, Anger Foot devrait combler tous vos fantasmes.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

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3 Commentaires


  1. Bon test mais perso je me suis bien bien fait chier sur ce jeu.
    Le gameplay est franchement loin d’être passionnant la faute a un feeling… Bizarre. Pareil pour les armes. Jamais je n’ai retrouvé la sauvagerie de Hotline Miami
    Parcontre impossible d’oublier la merde musicale qu’on m’a gerbé dans les oreilles. J’ai du la couper, rendant le tout encore plus mou.

  2. Pas un grand fan du style musical, mais je trouve que ça passe crème avec l’univers du jeu.
    Par contre j’en suis rendu à la 3ème carte et la progression pêche un peu. Les premiers niveaux s’expédient facilement mais là où j’en suis rendu, c’est du die & retry ou une progression prudente (et pas franchement passionnante) pour arriver au bout. Je pense que par rapport à Hotline Miami, la 3D complexifie la lecture ce qui fait que lorsque le jeu se corse, on est obligé de bien connaître les niveaux pour en profiter. Alors que dans HM on pouvait encore s’en sortir sur les réflexes (moins sur le 2 que sur le 1er cela dit).
    Bref comme dit dans le test, je pense que le jeu brille lorsqu’on cherche à optimiser son parcours après plusieurs essais plutôt qu’à la découverte.

  3. J’ai terminé le jeu hier en 10h sachant que j’ai pas mal recommencé certains niveaux pour obtenir certaines étoiles. J’ai passé un très bon moment pour ma part, j’ai trouvé la courbe de difficulté plutôt pas mal, le dernier niveau c’est vraiment le plus hard à passer mais ça se fait.
    J’aime bien le principe des différentes baskets mais je trouve dommage qu’au final j’ai passé plus de 80% de mon temps avec les chargeuses pour speedruner certains niveaux en un temps record suivant les objectifs proposés.
    Je relancerai sûrement le jeu de temps à autres histoire de débloquer certaines étoiles. L’histoire est sympa, j’aime bien l’humour bas du front de Free Lives entre Broforce, Genital Jousting ou Anger foot, ça fonctionne bien sur ce genre de jeu.
    En gros si vous avez aimé la démo, vous pouvez y’aller ça fonctionne très bien.
    Concernant la musique après, je trouve que le rythme mets dans le mood. Ce n’est clairement pas mon style mais ça fonctionne bien sur ce jeu.
    Un gros plus pour le fungeel des armes que j’ai apprécié, notamment le fusil à pompe ^^

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