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[TEST] Trepang² : un rétro-FPS bien camouflé sous une parure d’hémoglobine chatoyante

Trepang²

En développement par une toute petite équipe depuis 2017, Trepang² semblait ne jamais vouloir sortir. Tout ce qu’on avait vu au fil des années ne tournait qu’autour d’un seul concept, cependant fort alléchant : des combats inspirés du premier F.E.A.R., avec des ralentis, de beaux effets visuels, et surtout du sang. Beaucoup de sang. Mais des doutes subsistaient sur le fait de tenir tout un jeu avec cette mécanique uniquement. Rassurez-vous, ça marche très bien.

Genre : F.E.A.R.-like Développeur : Trepang Studios | Éditeur : Team17 Digital | Plateforme : Steam, GoG  Configuration recommandée : Processeur Intel Core i5-7600K / AMD Ryzen 5 2600X, 8 Go de RAM, NVIDIA GTX 1060 / Radeon RX 590 / Intel Arc A750 | Prix : 29,99 € Langues : Anglais, menus et sous-titres en français Date de sortie : 21/06/2023 Durée de vie : de 6 à 8 heures en fonction de la difficulté

Test réalisé avec une version Steam fournie par l’éditeur

Une histoire ? Pas le temps ! Tuer tuer tuer !

Trepang² est développé autour de son concept et ça se sent. Le scénario, qui a été brodé tout autour, n’a franchement rien de transcendant, et surtout, on n’y comprend pas grand-chose. Celui-ci prend heureusement une place assez anecdotique, et puis on s’en branle un peu : on est bien plus intéressés par exploser ses adversaires en un millier de petits morceaux sanguinolents, que de lire les notes disséminées çà et là dans les niveaux. Mais globalement, vous êtes un agent spécial doté de capacités extraordinaires – le ralenti et l’invisibilité – et vous travaillez pour une agence paramilitaire, dont la mission est de détruire les grands méchants du labo pharmaceutique qui fabrique des mutants. Et quand on parle de détruire, ce sera à base de rafales de 5.56 dans la tronche. Même si le jeu est principalement centré sur les combats, on aura l’occasion d’expérimenter un gameplay un peu plus orienté sur l’horreur, pas forcément très réussis. Mais heureusement, ces séquences ne durent pas longtemps et ne se rencontrent qu’une ou deux fois durant la campagne.

Hommage ou ratage ?

Les six cartes proposées lors de la campagne sont toutes construites de la même manière et nous font revenir vingt ans en arrière avec un level design typique des FPS linéaires des années 2000. On parcourt une succession de longs couloirs, ponctués par des salles un peu plus grandes qui font office d’arènes, avec une ou plusieurs vagues d’ennemis. Elle s’achève sur un combat de boss au bout d’environ trois quarts d’heure. Cependant, les environnements et les thèmes sont variés. On visitera un laboratoire secret, un château, ou encore un gratte-ciel. Assez étonnamment, le deuxième niveau propose des affrontements contre des sortes de zombies plutôt nerveux, mais pas franchement très intéressants. Heureusement, ils seront vite oubliés puisqu’on ne les rencontrera plus dans les cartes suivantes. Parce que ce qui fait tout le sel de Trepang², ce sont bien les combats contre les soldats. Et les six niveaux optionnels les mettent encore plus en valeur. En effet, ceux-ci sont uniquement de grandes arènes, avec des vagues successives à décimer, tout en protégeant parfois des zones. C’est toujours très légèrement scénarisé, mais il n’y a plus de couloirs interminables, juste des cartes plus ou moins ouvertes, avec des couverts et un level design vraiment adapté à ce mode de jeu. J’ai particulièrement apprécié Crash Site, que j’ai refait plusieurs fois avec plaisir dans différents niveaux de difficulté.

Ceux qui en voudraient plus peuvent également jouer au mode « Simulation », qui propose 27 arènes sans scénario, et 20 vagues d’adversaires progressivement plus puissants à éliminer. De quoi tester les dizaines de modificateurs du menu « triche », déblocables en réussissant certains niveaux avec certaines difficultés. En parlant de difficulté, Trepang² va sans doute en remettre plus d’un à sa place. J’ai effectué le jeu en mode « difficile », qui est le troisième sur six et qui me semble déjà plutôt ardu, puisque j’ai essuyé de nombreux échecs avant de terminer l’aventure. Je considère que le niveau le plus élevé – Mode Rage – est tout simplement impossible pour un joueur « normal », voire même pour la plupart de nos lecteurs, qui font pourtant partie de l’Élite de la PC Master Race.

BOOM HEADSHOT

Comme dans l’illustre F.E.A.R., on entend les ennemis parler et hurler dans la radio. Mais le rapprochement se termine là. J’avoue avoir eu bien du mal à déterminer s’ils étaient plus intelligents que la moyenne ou pas. Alors peut-être qu’on est plus habitué à avoir des réactions moins débiles en 2023, et qu’ils sont un peu plus futés que les IA des jeux des années 2000, mais rien ne m’a sauté aux yeux. Leurs déplacements semblent plutôt cohérents, mais il faut dire qu’on n’a pas vraiment le temps de les observer, puis qu’on est plus concentré à leur coller des balles entre les deux yeux. Et quelles balles prennent-ils ! L’arsenal mis à notre disposition est très classique, mais extrêmement jouissif. Même les armes considérées comme peu puissantes, comme le pistolet ou la mitraillette, procurent un très bon sentiment de puissance, d’autant plus en bullet time, voire en akimbo. Évidemment, c’est encore décuplé avec le SPAS-12, un fusil à pompe semi-automatique, dont les effets sonores et visuels sont de toute beauté. L’idée du Penetrator de F.E.A.R. a également été reprise, mais au coup par coup et en plus puissant avec l’arbalète – qui ressemble juste à un fusil classique – et qui propose également une variante avec des carreaux explosifs des plus réjouissants. En fonction de l’arme sélectionnée, on peut rapidement tomber à court de munitions, ce qui demandera de changer d’arme régulièrement. Il est également possible de modifier nos engins de mort à des endroits spécifiques, si l’on a découvert le module caché dans les niveaux. Cela va du silencieux, en passant par le laser, ou par le fait de plier ou déplier la crosse.

Du côté des mouvements, notre personnage possède une barre d’endurance un peu courte, qui ne permet pas de courir sans interruption. Cependant, ce n’est pas trop frustrant non plus. Surtout que l’on possède la capacité de faire des glissades, même sans élan. Celles-ci permettent de faire voler nos adversaires, ce qui donne un peu de répit. On peut également leur asséner des coups de pieds sautés, ce qui nous fera rebondir dans l’autre sens. Enfin, notre personnage a la capacité d’attraper les adversaires et les tenir en otage, puis les projeter dans les airs ou vers d’autres ennemis en y attachant une grenade, ce qui fait exploser tout ce petit monde. C’est à la fois très amusant et très efficace. Si l’on rajoute le ralenti, on parvient à un gameplay vraiment réussi et satisfaisant.

Beau et fluide

Visuellement, Trepang² flatte la rétine. Les niveaux ne sont pas immenses, et souvent un peu sombres, mais la direction artistique clairement inspirée, là encore, de F.E.A.R., fonctionne totalement. Outre les décors avec de belles lumières, les effets visuels sont très jolis, surtout lorsque l’on éclate nos ennemis. D’autre part, je n’ai pas rencontré de problème d’optimisation. En 1440p et qualité élevée, avec mon i5 12500H et ma RTX 3060 de portable, j’ai pu conserver 60 FPS stables. Attention cependant, la synchronisation verticale m’a induit une latence très désagréable, mais la désactiver ne m’a pas gêné.

Pour vous montrer une séquence de gameplay ininterrompue, j’ai enregistré la missions secondaire Crash Site, ma préférée, en difficile :

Viscéral

Trepang², derrière son apparence de jeu moderne, grâce à ses effets visuels, cache un rétro-FPS à papa des années 2000. Le level design est simple, voire simpliste, surtout dans les niveaux de la campagne. Mais le jeu révèle surtout son potentiel dans les arènes, et donc principalement dans les niveaux optionnels ou les simulations, qui permettent d’affronter les vagues d’ennemis. Au final, ce n’est pas si étonnant, puisque le jeu a été développé autour d’un simple concept, des combats inspirés de F.E.A.R. Et il faut admettre que les développeurs ont franchement réussi leur coup. Les armes procurent de superbes sensations, et la débauche d’hémoglobine et de démembrements, d’autant plus au ralenti, en fait un titre incontournable pour ceux qui placent le feeling au rang le plus important dans un jeu.

Si Trepang² vous tente, sachez que notre partenaire Gamesplanet le propose à –10 %, soit 27 €.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

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