Lors de l’annonce de The Outer Worlds, Obsidian n’a pas hésité à mettre en avant sa filiation : « Par les créateurs de Fallout et Fallout: New Vegas ». Voilà qui attisa instantanément l’intérêt des fans de la célèbre saga. Même les images montraient clairement d’où venait l’inspiration pour cette nouvelle licence, mélangeant tir à la première personne et jeu de rôle à la façon des créations hybrides de Bethesda. Le jeu est sorti la semaine dernière et il est temps de découvrir si The Outer Worlds arrive à tenir tête à ses muses ou s’il s’agit d’une vulgaire copie fauchée.
Un colon irrité
Cet univers original, mélangeant corporatisme et rétro-futurisme très début du 20ème siècle, permet aux auteurs d’Obsidian de s’éclater sur les dialogues et les différentes rencontres du jeu. Les textes sont d’ailleurs l’un des points forts du titre, adoptant un ton pince-sans-rire et souvent sarcastique pour se moquer du capitalisme exacerbé, des employés-esclaves volontairement soumis au patronat, des révolutionnaires de pacotille, des dirigeants corrompus, de la bureaucratie et de sa paperasserie administrative ridicule, des riches, des pauvres… De tout le monde, quoi. Jamais The Outer Worlds ne vous fera hurler de rire mais son écriture ironique vous fera régulièrement sourire et parfois pouffer au détour d’un texte particulièrement mordant. Il est à noter que de nombreux PNJ possèdent des arbres de dialogues assez étoffés, même lorsqu’ils n’ont aucune importance particulière dans l’histoire. Si vous parlez à la barmaid du coin, il est possible que vous en appreniez plus sur son enfance, ses rêves brisés ou ses relations avec son père – si vous avez les compétences sociales appropriées, bien sûr. La création de personnage vous permet en effet de le spécialiser dans des domaines variés (armes et armures, mais aussi dialogues, science, infiltration, leadership…), ce qui ouvre de nombreuses possibilités dans le développement des quêtes et permet de jouer roleplay, si c’est votre truc. Du reste, nous vous conseillons d’orienter plutôt votre personnage vers les compétences sociales, cela rend le jeu beaucoup plus intéressant.
Suivez le guide
Le jeu s’articule autour du vaisseau l’Imposteur, le hub dans lequel on peut choisir sa destination et interagir avec les différents compagnons pouvant être recrutés au cours de l’aventure. Contrairement à d’autres jeux du genre, The Outer Worlds ne se déroule pas à proprement parler dans un monde ouvert. Au lieu de ça, il se décompose en plusieurs cartes d’une étendue plus ou moins grande – la plus petite pouvant se traverser en une minute tandis que la plus grande prendra une dizaine de minutes à être arpentée en ligne droite. Sur ces cartes se trouvent, bien sûr, des lieux habités comme des villes ou des campements remplis d’ennemis… mais aussi de relativement vastes zones de nature, vides de tout point d’intérêt. Que l’on soit clair : l’exploration n’est absolument pas fondamentale dans The Outer Worlds. Sortir des sentiers battus ne vous apportera pas grand chose et vous n’aurez jamais la surprise de tomber sur un événement intéressant ou simplement un décor superbe attirant votre attention. C’est là l’une des failles du jeu, car en dehors des quêtes et des éléments scriptés, The Outer Worlds est désespérément vide. Aucun intérêt à retourner dans cette forêt une fois l’ennemi que l’on recherchait abattu, n’espérez rien trouver dans ce laboratoire abandonné après avoir déniché l’objet de quête convoité… Heureusement, le jeu propose un système de voyage rapide qui vous permettra de ne pas perdre trop de temps à vous promener et, au final, il vous faudra un peu plus d’une vingtaine d’heures pour compléter le jeu et la plupart de ses quêtes annexes.
It’s not the best choice, it’s Spacer’s choice
Difficile de donner un jugement définitif sur The Outer Worlds. Ses combats bidons et ses cartes vides peuvent finir par lasser, mais ses textes incisifs ainsi que sa progression douce et sans accroc font qu’on ne passe pas un si mauvais moment. Au final, on peut supposer que le jeu ne marquera pas les esprits : il n’est ni particulièrement raté, ni incontournable. Il s’agit d’un FPS/RPG tout à fait classique, qui ne révolutionne rien et permet au joueur de se laisser porter pendant vingt heures. Sa proposition perd en profondeur et en prise de risque ce qu’elle gagne en confort et le jeu conviendra parfaitement à ceux qui n’ont pas le temps pour passer des centaines d’heures à explorer un univers étendu. Par contre, les amateurs de jeux complexes au contenu abondant et plein de surprises resteront sur leur faim.
Colonie de vacances spatiale
Sans surprise, The Outer Worlds est un FPS/RPG plutôt classique et ressemblant quand même beaucoup à Fallout. Toutefois, il propose une expérience moins complexe et moins touffue mais plus accessible. En définitive, si vous voulez une aventure courte et peu exigeante mais possédant une écriture sarcastique réussie, The Outer Worlds est pour vous. Si, dans le cas contraire, vous vous attendez à un grand jeu épique, étalé sur des centaines d’heures, passez votre chemin.
The Outer Worlds est disponible sur Epic Games Store et Microsoft Store pour le prix de 59,99€, soit un peu plus cher qu’une veste Fallout 76 du plus bel effet. Notez que le jeu est également disponible sur Xbox Gamepass pour PC.
Test effectué sur la version commerciale du jeu.