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[TEST] Serious Sam: Siberian Mayhem, de sérieux efforts à faire

Développé conjointement par Croteam et un studio composé de modders russes, Serious Sam: Siberian Mayhem est une extension standalone qui reprend les bases de Serious Sam 4, tout en y apportant son lot de nouveautés et d’améliorations. Promettant de corriger de nombreux défauts de son grand frère, Siberian Mayhem fait certes bien mieux, mais se prend quand même les pieds dans le tapis à cause de sa réalisation encore une fois catastrophique.

Genre : Fast FPS solo et coop’ | Développeur : Croteam, Timelock Studio | Éditeur : Devolver Digital | Plateforme : Steam | Prix : 19,99| Configuration recommandée : CPU 8-core @3,3GHz, 16GB RAM, NVIDIA GeForce GTX 1080/ RTX 2060 ou AMD Radeon Vega64/5700 8GB | Langues : audio en anglais, texte en français | Date de sortie : 25 janvier 2022 Durée de vie : 5-6 heures

Test effectué sur une version éditeur.

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Sam jette un froid

Serious Sam: Siberian Mayhem contient une nouvelle campagne s’insérant scénaristiquement avant les derniers niveaux de Serious Sam 4 – d’ailleurs, l’éditeur appelle ça une « midquel », un barbarisme qui laisse songeur. L’histoire, parfaitement anecdotique, voit notre bon Sam Stone traverser la Sybérie en défonçant les forces extraterrestres à tour de bras. Heureusement, contrairement à Serious Sam 4, vous n’aurez pas à supporter une narration omniprésente et pénible, le récit n’étant conté que par quelques courtes cinématiques et de rares interventions de PNJ. Un véritable soulagement : après tout, on n’est pas là pour discuter, mais pour botter des culs. Comme d’habitude avec la saga, le concept du jeu repose sur une succession d’affrontements à grande vitesse contre des centaines, voire des milliers, d’ennemis complètements idiots dans des arènes plus ou moins ouvertes. Reprenant la formule du précédent opus, les 5 niveaux qui composent la campagne de Serious Sam: Siberian Mayhem alternent phases d’exploration libre dans de grandes zones et passages plus structurés en environnement clos, le tout ponctué de balades véhiculées (robot géant, motoneige, tank). On reste en terrain connu pour les habitués de la série, et si vous n’appréciez pas la recette Serious Sam classique, ce n’est pas ce nouvel opus qui vous fera changer d’avis.

VEND : 650 Kg de cuisses de grenouilles, faire offre.

On retrouve donc ce qui a fait la force de la saga, des combats foutraques extrêmement nerveux dans lesquels le contrôle de foule et la maîtrise des mouvements est primordiale. Sans être un incroyable ballet de technicité, il faut avouer que les affrontements face à des myriades d’adversaires et leurs milliers de projectiles peuvent être retors et demanderont pas mal de doigté, notamment dans les difficultés les plus élevées. Impossible de s’en sortir sans faire du bunny hop ou du circle strafe. Siberian Mayhem apporte un minimum de nouveautés à ce gameplay familier : du côté du matos, de nouvelles armes (AK47, rayon laser, arbalète) ainsi que des gadgets inédits, dont une très pratique trottinette-hoverboard-mitraillette, font leur apparition. Par ailleurs, on tombera régulièrement sur des énigmes niveau CE2 qui fournissent une (très) légère couche de réflexion entre deux massacres. Mais là où Serious Sam: Siberian Mayhem tire son épingle du jeu, c’est dans son rythme, intense du début à la fin. Ne s’embarrassant pas d’une histoire abracadabrantesque contrairement à son ainé, il plonge directement le joueur dans l’action et s’enfonce dans la surenchère en envoyant des vagues d’ennemis de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’on avance dans la campagne. À l’exception de quelques phases d’exploration accessoires un peu mollassonnes, le titre est, de ce côté là, bien plus réussi que Serious Sam 4.

Ci-dessous, 8 minutes de gameplay enregistré sur le second niveau du jeu en mode « Normal ».

Il y a même des combats de boss.

Le monde est Stone

On regrette tout de même les environnements bien trop sérieux qui servent de cadre à l’action. Outre le vide intersidéral des sections libres, composées de gigantesques plaines parsemées de quelques arbres et autres pompes à pétrole, les décors sont la plupart du temps fades, gris, et mornes. Qu’il s’agisse d’usines désaffectées ou d’une banlieue urbaine, c’est d’une tristesse absolue et la fantaisie éclatante de couleurs des premiers Serious Sam manque cruellement. De plus, c’est en totale contradiction avec le bestiaire absolument délirant de la série, que l’on retrouve ici dans sa quasi-intégralité. Kamikazes décapités, centurions géants, immense démons cracheurs de feu, vampires, soldats extraterrestres et autres squelettes-chevaux se retrouvent dans un joyeux capharnaüm sans queue ni tête. Quelques nouveaux venus permettent de varier un peu les situations, notamment une tour capable de déclencher des frappes aériennes, obligeant à faire d’autant plus attention à ses mouvements. Bref, il y a une certaine dichotomie entre les environnements tristounets et l’action non-stop contre des monstres tous plus ridicules les uns que les autres, et c’est assez regrettable. Surtout que le jeu arrive, parfois, à se détacher de son côté solennel lors de missions secondaires un peu plus délirantes, qui alignent d’ailleurs les clins d’œil.

Pas mal, non ? C’est russe.

Si Serious Sam: Siberian Mayhem fait mieux que Serious Sam 4 dans sa proposition de gameplay, il est malheureusement tout aussi mauvais dans sa partie technique. Déjà, le jeu est terriblement laid. Et là, je ne parle pas simplement de la direction artistique fade. Le jeu est vraiment à la ramasse : modèles moches et peu détaillés, animations simiesques, textures basse définition, effets lumineux tout pourris… C’est un festival de laideur et seules quelques scènes bien spécifiques ont un rendu sympathique. On accorde volontiers aux développeurs que le nombre d’ennemis affiché à l’écran est conséquent et qu’il faut faire des concessions, mais le résultat fait un peu pitié. Et ce n’est même pas le pire. Car, en plus de sa mocheté, Serious Sam: Siberian Mayhem est complètement foireux techniquement. En 1440p et avec les options en moyen, le framerate en dents de scie oscille entre 140 et 30 FPS sur ma config’ (i7 12700K, RTX 3070 et 32 Go de RAM) largement supérieure aux recommandations du studio. Plus grave encore, en plus de bugs divers et variés, un insupportable stuttering m’a accompagné durant toute l’aventure. Peu importe les réglages, même en mettant tout au minimum, ces foutus freezes aléatoires survenaient, et ce, même durant les cinématiques ! De quoi donner envie de balancer son PC par la fenêtre. Le soucis ayant été remonté par de nombreux joueurs, les développeurs ont d’ores et déjà annoncé travailler sur un patch pour le régler. Mais, pour le moment, jouer au jeu est tout simplement atroce. Une honte lorsque l’on sait que Serious Sam 4 était déjà sorti fin 2020 dans un état pitoyable.

Un character-design pour le moins… audacieux

Sam agace

Serious Sam: Siberian Mayhem est le petit frère qui fait mieux que son aîné, mais sans trop s’en éloigner non plus. Oubliant judicieusement son scénario, il est bien plus focalisé sur les combats dantesques et doté d’un rythme plus intense que Serious Sam 4. Toutefois, il reste un titre assez laid et constellé de problèmes techniques impardonnables, qui risquent de devenir la marque de fabrique de la saga si Croteam ne fait pas un sérieux effort à ce niveau. Ceci dit, d’éventuels patchs salvateurs finiront peut-être par rendre ce Siberian Mayhem recommandable aux amateurs.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à trier le bon grain de l’ivraie.

Rutabaga: Élevé au bon grain des FPS de l’âge d’or, si Rutabaga adore particulièrement TUER TUER TUER à coups de rocket launcher et autres akimbo de fusils à pompe, il n’est toutefois pas insensible à une bonne épopée solo bien scénarisée.
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