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[TEST] RAGE 2 : autopsie d’un FPS assassiné par son monde ouvert

RAGE 2, issu de la collaboration entre id Software et Avalanche Studios (pour le meilleur et pour le pire), est disponible depuis le 14 mai ; le meilleur venant probablement du côté américain, et le pire des suédois. C’est un jeu assez bizarre, dont l’expérience est une véritable montagne russe : on s’emmerde, avant de s’éclater à nouveau. Vous l’avez compris, lorsque RAGE 2 sort du côté FPS pour s’aventurer dans l’open world, ce n’est pas terrible. On en sort avec un goût amer, le titre n’est ni bon ni mauvais, et est une sorte de croisement entre Doom, Just Cause et Mad Max. Si le jeu a su prendre les qualités du côté du tueur de démons, il a probablement pris les pires aspects des anciens mondes ouverts d’Avalanche.  

Des combats organiques et jouissifs… dans un monde vide

C’est la principale qualité de Rage 2. Les combats sont très bons. Les possibilités de mouvements et les armes associées aux capacités rendent l’ensemble très dynamique, agréable et intéressant. Avec un peu de pratique, les possibilités de combos et d’enchaînements rendent les affrontements face à plusieurs adversaires très fluides. Ce système, fortement inspiré par le dernier Doom, est cependant assez original pour se démarquer et offrir une très bonne expérience. Et voilà. C’est la seule chose intéressante qu’arrive à proposer le couple id Software et Avalanche Studios. Le reste du jeu est rapidement oubliable. Un open-world minable, vide et monotone avec ses avant-postes, stations-services ou cavernes de mutants à explorer/détruire pour gagner de l’argent, ouvrir des caisses et des coffres. Un grind sans fin pour améliorer son armement, ses compétences ou ses véhicules. D’ailleurs, un mot sur la conduite abominable à la physique bizarroïde, très lourde, qui me fait fortement penser à celle de Ghost Recon Wildlands. C’est rigolo 5 minutes, puis l’on préféra rapidement les (trop rares) possibilités de voyage rapide. Il y a bien quelques convois façon Mad Max ou courses de temps en temps, mais c’est répétitif et ennuyeux.

Un univers dépouillé, dépeuplé et vain

Vous pouvez vous balader et espérer tomber sur une surprise, une quête annexe ou je ne sais quoi : ce ne sera pas le cas. On ne croise personne, si ce n’est une voiture ou un marchand de temps en temps, ou encore quelques mutants autour d’un feu de camp. En dehors des points d’intérêt indiqués sur la carte, RAGE 2 n’offre aucune originalité. Ne pensez pas que les villes soient plus intéressantes ; j’avais l’impression de jouer à Fallout 4 lorsque je suis arrivé dans la première grosse ville du jeu. On y trouve quelques marchands et une poignée de dialogues scriptés. Il y a bien un combat de clochards ou un type qui jongle dans un coin pour donner un peu de vie, mais c’est tout. Tout est copié/collé des personnages aux points d’intérêt. C’est sans âme, terriblement générique et décevant.

Une agression visuelle permanente

Les agressions visuelles et sonores permanentes coupant la progression et les combats tranchent radicalement dans ce monde ouvert terne et insipide. Il y a un toujours un écran rose fluo pour vous sauter à la gorge et vous signifier que vous avez gagné un niveau ou un point à dépenser quelque part. D’ailleurs, l’interface utilisateur pour la gestion des points de compétences est franchement mal foutue. C’est brouillon. Parfois, on se croirait dans un jeu Ubisoft. C’est peut-être un ressenti personnel, mais ce genre de choses me sort totalement de mon expérience et j’avais la tête comme une pastèque après quelques heures de jeu. Pourtant, RAGE 2 n’est pas désagréable visuellement, certaines scènes méritent une photo et l’ambiance est parfois réussie.

Une histoire… courte et peu intéressante

Je vais être honnête, je n’ai pas suivi grand-chose de l’histoire, des dialogues et des personnages. Ma seule envie était de défoncer du mutant. On peut regretter la durée de vie (comptez une dizaine d’heures) pour en venir à bout avec une facilité déconcertante en mode hardcore. Je vous conseille donc de vivre l’aventure dans le niveau de difficulté le plus élevé pour un minimum de challenge. Vous n’avez même pas besoin de débloquer l’ensemble des armes/pouvoirs pour terminer le jeu. Les missions s’enchaînent et se ressemblent, sans grand intérêt : récupérer un truc par-ci, ou tuer un truc par-là. Même les bases que l’on a l’occasion de visiter pour rentrer dans une expérience un peu plus linéaire se ressemblent tristement sans effort sur le level design.

Pour finir, un dernier mot sur le BFG9000, arme emblématique de DOOM mais actuellement limité aux éditions deluxe et premium de RAGE 2. C’est minable de mettre un élément de gameplay derrière un paywall et cela mérite d’être à nouveau pointé du doigt.

Ni bon, ni mauvais mais sans âme

Des combats organiques et jouissifs dans un monde dépouillé, dépeuplé et vain. Ce n’est pas l’histoire et sa courte durée qui marquera les esprits. Rage 2, un jeu fortement oubliable et complètement raté au-delà des combats.

Patientez donc un peu, il devrait rapidement passer à -50 %. Un peu comme un open-world Ubisoft, finalement.

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