Développé par White Paper Game (Ether One) et publié par Humble Bundle, The Occupation prend place dans une uchronie où l’Angleterre de la fin des années 80 est plus tendue que jamais. Sur fond de crise des migrants et de menaces d’attentats, un groupe politique, Bowman Carson, milite pour l’Union Act. Une loi jugée liberticide par certains et qui s’emploierait à déporter les immigrés tout en restreignant les droits des citoyens. Mais, après une explosion frappant l’institut Bowman Carson, tout s’accélère et les échos d’un possible complot font leur apparition. Parmi les 23 victimes, le co-fondateur de Bowman Carson, Michael Carson, dont la femme vous charge d’enquêter sur les incidents.
The First Impression
C’est dans cette atmosphère Orwellienne très réussie que débute le jeu. Et j’aurais aimé pouvoir continuer à ne vous dire que du bien de The Occupation. Vous parler de ses graphismes minimalistes mais pas dénués de charme pour autant. De son univers sonore travaillé, qu’il s’agisse des dialogues bien interprétés ou de l’ambiance générale. De ses niveaux relativement ouverts et remplis de détails, qui ne vous prennent pas vraiment par la main. De cette retranscription sympathique des années 80 pour nostalgiques des écrans 8 bits et des disquettes informatiques. De la particularité du jeu qui fait s’écouler les minutes en temps réel. De son histoire qui tente de vous plonger dans des thématiques sociales qui auraient pu être intéressantes. De certaines de ses mécaniques, même s’il faudra, par exemple, aimer cette vision de l’immersive-sim. Ah ! Vous voyez, des nuances commencent déjà à pointer le bout de leur nez dans mes phrases.
The Deception
On a d’ailleurs souvent l’impression de jouer à un walking-simulator plus qu’à autre chose, avançant, plus ou moins passivement, sur les rails de l’histoire. La fonctionnalité mise en avant lors de la promotion du jeu est que vous n’avez que 4h pour terminer votre enquête. Ce qui, en réalité, ne veut pas dire que le jeu se termine en 4h – comptez plutôt 7h. Cette mécanique ne concerne réellement que certains niveaux : ceux qui vous demandent de trouver et récolter assez d’indices pour ensuite mener un interrogatoire ou accumuler suffisamment de preuves. Et pour être tout à fait clair, seuls deux niveaux présentent un réel intérêt en terme de gameplay. Vous y débarquez environ une heure avant l’interview programmée d’un responsable, soit le temps qui vous est alloué pour explorer et fouiller le coin. Dans ce bureau vous dénichez la carte d’accès aux vestiaires, dans lesquels vous trouvez une note qui vous indique un mot de passe. Ou l’heure à laquelle doit passer le type qui s’occupe de l’entretien, etc. Un jeu de piste plutôt bien foutu, qui pousse vraiment à sonder et visiter chaque recoin du niveau. Si tant est que vous n’ayez pas peur d’être frustré.
au coin au bureau de la sécurité pour vous faire réprimander. Ce rappel à l’ordre sera autant de temps en moins pour accomplir votre mission. Un concept qui aurait, encore une fois, pu être sympa, mais qui ne s’imbrique pas du tout avec le reste des mécaniques. Heureusement l’IA est totalement aux fraises. La plupart du temps, il vous suffira de courir comme un demeuré jusqu’à ce qu’on vous perdre de vu et de ne jamais recroiser un gardien. Ce dernier pourra aussi rester figé devant le bureau sous lequel vous êtes caché, vous intimant en boucle l’ordre de quitter les lieux. À vous de tenter de l’esquiver en espérant un bug de collision. Ou bien de presser Alt+F4.
On se demande même ce que certaines choses font là. À quoi bon me proposer de cacher ma lampe torche si cela ne permet pas de l’éteindre ? Réponse : pour désolidariser le mouvement du personnage et celui du halo de lumière. Sauf que ça ne sert absolument à rien dans le jeu. Ajoutez à cela quelques bugs de collisions, des objets qui disparaissent et une traduction des sous-titres incomplète.