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[TEST] Choo-Choo Charles : au paradis des ferrovipathes arachnophiles

Annoncé il y a un peu plus d’un an Choo-Choo Charles avait de quoi intriguer : un open-world sur chemin de fer dans lequel une locomotive avec des pattes d’araignée et une tête de clown horrifique tente de vous dévorer. À l’origine, une simple blague lancée par Two Star Games, un développeur indépendant, le projet s’est peu à peu transformé en quelque chose de plutôt ambitieux avec de vraies mécaniques de gameplay. Arrivé au terminus, on ne peut que constater que le voyage a été plutôt agréable, bien qu’un peu trop court.

Genre : Open-world horrifique | Développeur : Two Star Games | Éditeur : Two Star Games | Plateforme : Steam | Configuration minimale : Quad-core 2.5 GHz, 4 Go de RAM, NVIDIA GeForce 470 GTX ou AMD Radeon 6870 HD | Prix : 19,50€ | Langues : Voix en anglais, textes en français | Date de sortie : 09/12/2022 | Durée de vie : 2h30/3h

Test réalisé sur une version commerciale.

Coucou mon mignon !

Aventurier du rail

Dans Choo-Choo Charles, vous n’avez qu’un seul but : éradiquer Charles, la locomotive arachnoïde vorace, qui vous poursuit à travers une île. Vous pouvez la parcourir comme bon vous semble à pied, ou, de manière plus sûre, en train. Mais tuer cette dégénérescence infernale n’est pas si simple : les balles de votre mitrailleuse montée ou le lance-flammes ne suffiront pas, car à partir d’un certain nombre de dégâts, le monstre s’enfuit pour se refaire une santé. C’est alors qu’intervient le scénario, vous sommant de trouver trois œufs et de les détruire, pour amener votre adversaire à combattre jusqu’au bout. Afin d’apporter un semblant de variété, on nous a placé des personnages secondaires proposant des quêtes facultatives, qui nous donnent des ressources pour améliorer notre micheline plus rapidement. Au début toute basique, peu protégée et dotée d’une arme uniquement, vous aurez l’occasion d’accroître sa puissance de feu, son arsenal, son blindage, et même de changer sa couleur si vous trouvez les pots de peinture disséminés sur toute l’île. Ce qui surprend, c’est que l’on obtient très rapidement beaucoup de « débris » permettant de la faire évoluer ou la réparer. Il n’y aura jamais besoin de trop chercher pour atteindre les niveaux maximum, et ce, bien avant la fin.

La locomotive au niveau maximum, ce qui arrive plutôt vite

Très facile, mais agréable

Le second aspect majeur du titre, c’est l’infiltration. À plusieurs reprises, il faudra pénétrer dans des camps ou des mines pour récupérer un objet, gardé par un ou plusieurs ennemis. La capacité de se pencher à droite ou à gauche permettra aux Solid Snake en herbe de les voir sans être vu, et ainsi observer les routines pour se faufiler sans être repéré. Lorsque l’on évolue à pieds, on est complètement désarmé. Ce qui n’est pas le cas des adversaires humains, dotés de fusils de chasse. Cependant, le jeu est extrêmement permissif, et certains pourraient considérer qu’il est beaucoup trop facile. En effet, si l’on est détecté, d’une part, les plombs ne vous blessent pas beaucoup, et d’autre part, il suffit de courir jusqu’à son train et d’utiliser une des armes montée à l’arrière pour les abattre, l’IA vous poursuivant jusqu’à l’issue fatale. Et si, par un malheureux hasard, vous veniez à décéder, vous revenez dans votre locomotive avec quelques débris en moins dans votre inventaire. Il n’y a donc pas énormément de tension, mais même sans être arachnophobe, je dois avouer avoir frissonné en entendant le sifflet de Charles alors que j’étais à pieds. Il faut noter que tous les déplacements en dehors des rails sont très agréables : votre personnage se déplace plutôt vite et réagit au poil de cul, avec un air control à faire pâlir un colibri. C’est très dynamique, dommage que l’on n’ait pas un petit fusil à pompe pour en profiter pleinement.

Un voyage en première classe

À bord du train, les contrôles sont simples, mais suffisants. Un levier pour avancer, un autre pour reculer et un dernier pour s’arrêter. Si vous sautez en marche, cela s’arrête également automatiquement. Les accès à la carte ou aux plans d’amélioration de la locomotive ne mettent pas le jeu en pause, permettant de continuer son voyage sans que ce soit trop long. Les combats contre Charles sont plutôt réussis. Les armes montées à l’arrière ont un très bon feeling et font parfois ralentir le monstre qui tente de vous donner des coups de pattes. Je n’ai pas vraiment noté de différence de puissance entre le niveau 1 et le niveau 10, la barre de vie ne baisse, de toute façon, pas très vite.

Beau comme un train à l’heure

Du côté de la direction artistique, comme on avait pu le voir en vidéo, c’est très réussi. De près, on aperçoit un style crayonné, avec un léger cell shading, qui offre un très bon rendu. De loin, même s’il n’y a pas énormément de détails, c’est très joli. Tout se passe de nuit sous la pluie et l’atmosphère est très bien réalisée. On peut parfois voir des nappes de brouillard frappées par les phares de notre locomotive, c’est du plus bel effet. Les animations de Charles sont également de bonne facture, les pattes s’adaptant au terrain lorsqu’il y a des obstacles. A contrario, les habitants de l’île n’ont pas d’animation faciale, ce qui dénote avec le reste du jeu. Des personnages plus stylisés auraient peut-être pu convenir davantage. Techniquement, ça tourne très bien en 1080p, tout au max sur un PC portable doté d’un core I5 12500H et d’une RTX 3060. De plus, je n’ai rencontré aucun bug tout au long de mon voyage. Bon, à sa décharge, il n’a pas été très long. Au total, je n’ai passé qu’un peu plus de deux heures et demie avant d’atteindre les crédits de fin. C’est bien dommage car on aurait aimé avoir plus de contenu. En l’état, on est tout de même plus proche du concept que du jeu complet. Ajouter ne serait-ce que des niveaux de difficulté augmenterait grandement la rejouabilité.

Et voici un extrait de gameplay enregistré pendant le test :

Court, mais intense

Choo-Choo Charles avait beau être une blague à l’origine, il est devenu un vrai jeu avec de bonnes mécaniques. L’exploration en train ou à pieds est agréable, tout comme les combats ou l’infiltration. Si l’on peut déplorer un manque, voire une absence de challenge, j’ai tout de même passé un très agréable moment. Malheureusement, c’était très court, sans doute trop pour les presque 20€ demandés, mais au moins, on n’a pas le temps de se lasser.

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