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[TEST] Call of the Sea, Lovecraft pour les nuls

Sortit le 8 décembre dernier, Call of the Sea est le tout premier jeu du studio madrilène, Out of the Blue games. Il s’agit d’un jeu d’aventure et de réflexion (ou un FPEX pour les intimes) qui se veut inspiré des travaux de Lovecraft mais sans les aspects horrifiques, le titre faisant sûrement référence à la nouvelle The Call of Cthulhu. Un postulat étrange pour un résultat en demi-teinte.

La fièvre de l’aventure

L’intrigue de Call of the Sea se déroule en 1934 et vous propose d’incarner Norah, une femme sur les traces de son mari porté disparu pendant une expédition sur une île inconnue au large Tahiti. Celui-ci ayant pris la mer afin de trouver un remède contre la mystérieuse maladie qui ronge la protagoniste.

Fantasy Island

Après un bref prologue laissant le joueur se familiariser avec les mécaniques de base, notre héroïne débarque sur l’île qui servira de théâtre aux 6 chapitres qui composent l’aventure. La direction artistique représente sans doute le plus gros point fort du jeu. L’aspect visuel général rappellera à certains des jeux comme Firewatch ou The Witness avec ses couleurs vives et son design presque minimaliste. Chaque chapitre présente un environnement unique avec sa palette de couleur propre et au moins un ou deux panoramas marquants. La musique est elle aussi plutôt mémorable et retranscrit très bien l’ambiance d’un vieux film d’aventure. Du côté technique, je n’ai pas rencontré un seul bug en jeu mais j’ai subi de nombreuses chutes des FPS durant le dernier tiers de l’expérience.

Il fait trop chaud pour réfléchir

Pour ce qui est du gameplay, on n’a pas réinventé la roue. Chaque chapitre se présente comme une zone semi-ouverte qu’il faudra explorer relativement soigneusement afin de récupérer tous les éléments de l’histoire ainsi que les indices qui permettent de résoudre les différents puzzles du niveau. Les indices en question sont souvent des objets avec lesquels interagir ou bien des éléments du décor. Après s’être fendu d’une remarque, notre aventurière note les informations dans son journal dans la section notes pour les indices liés aux énigmes, et dans la section Journal quand il s’agit d’éléments de l’intrigue principale. Seules les énigmes de fin de niveau nécessiteront l’utilisation des indices du journal. La majorité des autres casse-têtes est facile à résoudre. Dans l’ensemble, le jeu n’est pas vraiment compliqué et ne vous posera problème que si vous manquez d’explorer une section de la carte.

Galère sous les tropiques

L’histoire se déroule plus ou moins comme une nouvelle de Lovecraft. On introduit des mystères sur plusieurs échelles de grandeur : la maladie de Norah, la disparition de son mari et le passé nébuleux de l’île. On les développe ensuite dans chaque chapitre jusqu’à la révélation finale qui lie le tout. Une formule assez similaire aux jeux développés par Frictional Games. Dans les premiers chapitres, la balance entre les inspirations lovecraftiennes et le ton plus léger fonctionne. On retrouve tous les éléments habituels de ce genre d’histoire : des personnages sombrant dans la folie, des visions surnaturelles, des civilisations oubliées et même une immense créature sous-marine. Une recette qui marche très bien, du moins jusqu’au chapitre 5 ou toute la magie s’écroule. En effet, le jeu qui était déjà un peu bavard, se met soudain en tête de nous révéler tous les éléments de son univers par le biais de monologues maladroits du personnage. La révélation finale que toute personne ayant déjà ouvert un livre aura déjà découvert dans les 30 premières minutes n’arrange pas les choses. Le tout n’est pas non plus aidé par un doublage avec une qualité variable, Norah n’ayant, la plupart du temps, pas l’air très étonnée de toutes les situations dans lesquelles elle se trouve impliquée. L’aventure se termine en moins de 5 heures, ce qui reste dans la moyenne si on le considère comme un simulateur de marche mais fait un peu léger pour un puzzle game. Le jeu propose généreusement deux fins différentes qui n’apportent pas vraiment de rejouabilité étant donné qu’il est possible de retourner au moment du choix final à l’aide d’une simple sauvegarde rapide.

Au moins c’était joli

Il n’y avait pas de grosses attentes sur ce titre. Call of the Sea se vendait comme une expérience narrative proposant de somptueux environnements et une histoire épique remplie de mystères.. Au final, on est servi pour les visuels mais pour l’histoire on repassera. Les fans de Walking Sim trouveront sans doute leur compte mais les autres ne manqueront pas grand-chose.

Test réalisé à partir d’une version éditeur. Call of the Sea est disponible pour 19,99€ sur Steam.

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