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[PREVIEW] Second Extinction : pas même un fossile d’amusement

Second Extinction s’est annoncé, l’air de rien, en mars dernier lors d’un changement structurel chez Avalanche Studio. Si ce studio a su galvaniser quelques fans avec certaines de ses productions, les plus récentes ont plutôt refroidi (si ce n’est pire) la rédaction de NoFrag. Alors que les multiples vidéos de Second Extinction postées depuis plusieurs semaines n’auguraient rien de bon, NoFrag a quand même tenté l’expérience.

Welcome to Generic Park :

On ne sait pas comment, on ne sait pas pourquoi, les dinosaures reviennent sur Terre en versions mutés de type générique/F2P/RPG du pauvre. Même si les développeurs tenaient visiblement à leur scénario, puisqu’ils le mettent en avant régulièrement au cours de la partie, il ne faudra pas en attendre davantage tellement l’histoire est sous développée. Elle tient sur un ticket de métro. Le côté patriotique, certaines interventions vocales, etc. tentent de donner une impression de fausse profondeur. Ou en tout cas une volonté du studio de développer cet aspect là alors qu’il est plus que banal. Le joueur est donc invité à reprendre le contrôle de la Terre en incarnant l’un des quatre personages différents, chacun avec ses propres aptitudes passives et/ou actives : pouvoir poser un grillage électrique, scanner la zone, bond en avant, etc. On reste dans le très classique (le bourrin, le sniper, etc.), sans aucune originalité. Tout cela se complète avec trois emplacements d’équipements, les mêmes pour tout le monde : largages de ravitaillement, bombardement, etc. Puis, dans une escouade de trois personnes ou tout seul, le joueur devra choisir l’une des six missions proposées. Du vu, vu, vu et revu. Ensuite, il faudra sélectionner un point d’apparition sur la carte. Cette dernière reprend un concept du studio où les diverses régions possèdent un niveau de dangerosité plus ou moins élevé. L’idée, telle qu’elle est décrite sur Steam, est qu’au fur et à mesure des semaines et selon l’avancement des joueurs du monde entier dans leurs différentes missions, le niveau de dangerosité sera réévalué et mis à jour. Une idée qui semble sympathique et qu’on retrouve déjà dans d’autres titres, notamment Helldivers.

Soporifus Rex :

Vous avez choisi votre personnage, Rosy la brute équipée de son mini-gun. Deux autres joueurs vous rejoignent grâce au matchmaking, vous êtes fin prêt pour le combat. Vous embarquez dans votre capsule avant d’être largué près de votre objectif. Et comme on pouvait s’en douter, c’est la douche froide. On ne va pas y aller par quatre chemins, à l’heure actuelle, Second Extinction n’a rien pour lui. Car vous conviendrez sans nul doute que les graphismes ne sauveront clairement pas le jeu. Si Avalanche Studio a su auparavant s’illustrer comme un acteur important dans les jeux à monde ouvert, c’est bien tout le contraire qui se montre à nous ici. Même s’il s’agit d’une équipe annexe, probablement plus petites, les graphismes restent plus que datés. Ne comptez pas non plus sur le level-design, les décors ou autre. C’est vide, insipide et inintéressant avec des environnements sans âmes et des bâtiments génériques. Vous noterez comme c’est pratique de réaliser un jeu se déroulant dans des mondes enneigés : ça fait des textures en moins à créer.

Et ce n’est pas mieux en ce qui concerne plus directement le gameplay. Passé le choc des dinosaures hideux aux textures fantaisistes, on s’ennuie très rapidement. Outre le fait qu’il n’y ait pour l’instant que six missions (qui peuvent chacune se plier en une vingtaine de minutes), c’est vite redondant. Bien que les missions soient décrites avec des intitulés différents, vous passerez le plus clair de votre temps à affronter des hordes d’ennemis débiles, sans le moindre challenge. Réactiver des navettes spatiales ? Il suffira de cliquer sur un bouton lorsque vous aurez un moment de répits entre deux salves de mini-gun. Réaligner les satellites blablabla ? Idem, vous n’aurez qu’à attendre que la voix off vous ordonne d’appuyer sur un interrupteur tandis que vous sprintez entre les meutes de simili-vélociraptor. Il y a bien quelques objectifs secondaires pour varier un peu (collecter des œufs, faire exploser un nid avec des explosifs, etc.) ou peut-être une mission dans une mine qui sort un peu du lot. Mais ce n’est pas suffisant pour susciter l’intérêt et relancer une partie. Tout se résume à enchainer bêtement les frags, sans aucun plaisir. Munitions illimités, apparitions d’ennemis à l’infini, aucune stratégie à mettre en place. D’ailleurs on peut aussi noter l’absence de synergie intéressante du côté coopération. Et, comme souvent dans ce genre de cas, Second Extinction tente de vous faire revenir avec un système de ressources à collecter pour améliorer votre équipement.

Sans doute à cause de son état d’accès anticipé, il n’y a pour l’instant que très peu de contenu disponible et vous aurez fait le tour des missions proposées en moins de deux heures. L’occasion de profiter de nombreux bugs : audio qui foire, matchmaking qui plante ou carrément votre OS qui crash et vous oblige à redémarrer le PC.

Extinction

Même si l’on considère son état d’accès anticipé comme une excuse, Second Extinction semble partir sur de très mauvaises bases. Aucune originalité à l’horizon, on se croirait plutôt dans les poubelles de Steam. Bien pire que Generation Zero, dernier projet en date du studio. Il serait d’ailleurs peut-être temps que ce dernier arrête les projets aussi insipides. Par respect pour les dinosaures, ne soutenez pas cette… initiative douteuse.

Second Extinction est disponible en accès anticipé sur Steam pour 24,99€. Preview réalisée sur une copie commerciale du jeu.

Fcp: La légende dit qu’il était là avant même la création de Nofrag. Personne ne le connait vraiment. C’est un peu notre maman.
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