Rare, pour les moins jeunes d’entre nous, est synonyme de longues après-midis passées devant sa Super-Nintendo (Donkey Kong Country) ou sa N64 (Banjo & Kazooie). Longtemps bras-droit de Nintendo jusque dans les années 2000 le studio a peu à peu perdu en renommée, les éditeurs se refilant la patate chaude et le personnel historique quittant le navire. Pourtant riche d’un savoir-faire indéniable à ses débuts le studio n’a plus apporté grand chose au domaine depuis plus de 10 ans. Alors à l’annonce de Sea Of Thieves, en 2016, ceux qui ont tout de suite reconnu la patte “Rare” ont forcément été émoustillés par ce FPS chez les pirates. Les images et les vidéos ont continué de faire monter la sauce puis est venu le temps de tester une partie du jeu via plusieurs sessions de bêtas fermées. Comme un seau d’eau de mer jeté au visage, ça a été la douche froide pour beaucoup. A moins d’un mois de sa sortie, Nofrag fait le point sur le jeu le plus « sur le fil » de 2018.
Qu’est-ce qu’on a pu voir dans les bêtas :
Sur une map d’environ, doigt mouillé en l’air, quelques dizaines de km² le joueur se retrouve tout d’abord , seul ou en duo/quatuor, sur une île moyenne sur laquelle il trouvera de quoi obtenir ses premières quêtes. Des “marchands” proposent en effet leurs missions à acheter. Comme vous débutez avec rien dans votre bourse les premières sont gratuites et vous rapportent quelques pièces d’or. Vous gagnerez également des points d’EXP qui débloqueront des missions aux récompenses plus importantes. Hormis ça, le système d’EXP ne parait pas très pertinent pour le moment. Jusqu’à maintenant nous n’avons pu tester que la chasse au trésor et la chasse aux squelettes.
Une fois vos premières cartes aux trésors dans votre inventaire il est temps de quitter l’île et de s’exciter comme un gosse à la vue de votre magnifique voilier. Trois sont proposés pour l’instant : pour du solo, pour deux joueurs ou pour un équipage de quatres personnes. Nombre de voiles et de canons mais aussi vitesse et maniabilité différencient ces bateaux.
Mais on est pas là pour tourner un épisode de Thalassa, alors revenons à la chasse aux trésors. Tous les bateaux possèdent une mappemonde et en comparant les îles qui s’y trouvent avec la carte que vous a remis le marchand vous devrez trouver l’emplacement de l’île où se cache votre récompense. Ce mini-jeu est assez marrant au début, mais on se demande quand même si à la longue ça ne va pas devenir répétitif. C’est aussi l’occasion de constater que le nombre d’îles n’est pas faramineux pendant la bêta en tout cas. D’autant plus qu’elles ne brillent pas toutes par leur taille ou leur complexité. Hormis une petite dizaine, les autres se résument à de gros bancs de sable jonchées de palmiers ça et là.
Une fois les pieds sur terre il vous faut retrouver l’emplacement exact du ou des coffres. Toujours grâce à la carte du marchand – que vous pouvez retourner d’un clique droit pour la montrer à vos coéquipiers – vous devrez vous situer et creuser à l’endroit qui vous semble indiqué par cette dernière. Au lieu d’une simple croix sur une carte il s’agira parfois d’une énigme concoctée à base de “10 pas vers le nord nord-ouest à partir du palmier solitaire” ce qui amène un peu plus de réflexion.
Lorsque vous aurez enfin trouvé votre trésor il vous restera encore quelques étapes avant de pouvoir profiter de son contenu. En effet il faudra le ramener dans un “Outpost”. Ce sont les îles moyennes sur lesquelles vous débutez, et il y en a plusieurs disséminées sur la map. Rien de bien compliqué, sauf si vous croisez d’autres joueurs sur le chemin du retour. Plusieurs options s’offrent alors à vous :
- vous débarrasser de l’ennemi pour plus de tranquillité ou pour tout simplement voler leurs trésors
- vous défendre si l’ennemi essaye de vous attaquer
- tenter de fuir si les vents vous sont favorables
Vous pouvez aussi tenter un abordage et il faudra alors sortir vos armes et prendre le risque de découvrir des sensations de tirs … étranges. La faute à une sensibilité de la souris trop lente dès que vous visez avec votre arme et un FOV trop réduit. Ça n’a évidemment aucun rapport avec le fait que le jeu est annoncé cross-platform avec la Xbox One …
Si vous échouez vous aurez la possibilité de réapparaître sur votre bateau. Si ce dernier est en train de sombrer vous pourrez également le faire revenir des fonds marins grâce à une sirène, et regarder vos adversaires se ruer sur vos coffres en train de couler lentement… C’est dur la vie de pirate.
Il y a bien, pour varier un peu, les missions vous proposant de retrouver et éliminer des capitaines squelettes, seuls ennemis du jeu pour le moment, avec les requins. Mais ils sont d’un ennui profond, ne représentent aucune menace et sont même plutôt une gêne. Lents, ne faisant que très peu de dégâts, et abattus en trois coups d’épée c’est une corvée d’en trouver sur votre chemin.
Ce qu’on est sûr de retrouver dans la version finale :
Rare a eu vents des inquiétudes des joueurs quant à ce contenu quelque peu chiche des bêtas tout en se justifiant en disant qu’ils voulaient garder du contenu à découvrir pour la sortie officielle du jeu. Ils ont cependant dévoilé quelques éléments.
Un nouveau type de mission se rapprochant du commerce. Il s’agira d’aller récupérer des marchandises sur une île et de les ramener à bon port. Ça n’a pas l’air très excitant comme ça, mais Rare à décrit des animaux à récupérer sur certaines îles en particulier et dont il faudra prendre soin pendant le transport, notamment pour ne pas qu’ils se noient. Ça peut donner lieu à des situations amusantes.
Plus d’îles même si on ne connait pas encore leurs tailles. Avec le paragraphe précédent on imagine aussi que ces dernières seront probablement plus animées, plus vivantes. Une carte complète a cependant circulé sur le net et il ne faut apparemment pas s’attendre à plus d’une petite dizaine d’îles en plus.
Enfin, entres dataminage de données et annonces plus discrètes on a aussi entrevu de la personnalisation de bateaux, de la barre jusqu’au harpon en passant par les canons, le cabestan et les voiles. Si ce n’est pas réduit à du cosmétique – la notion de harpon et de canon permet d’en douter – il semble y avoir de quoi varier les plaisirs. Sans doute à cause d’un partenariat avec mangerbouger.fr il y aura également de nouveaux aliments à consommer comme les noix de coco, les ananas ou les grenades. Si, contrairement à Subnautica, ça permet de booster certaines aptitudes pourquoi pas, sinon ça apportera au moins un peu de diversité. On échappera pas non plus aux traditionnels chapeaux et autres accessoires inutiles, comme des perroquets, des jambes de bois customisées, etc.
Ce qu’on espère dans la version finale pour que ça vaille le coup :
En l’état Sea of Thieves procure de très bonnes sensations, mais comme inhaler du rhum ou se moquer de votre cousin qui joue aux FPS à la manette, ça ne vous occupera pas plus de quelques soirées. Et on ne le répétera jamais assez, à 70€ le jeu plus le sacerdoce qu’est le Windows Store/Xbox live – indispensable au lancement d’une partie – on est en droit d’être inquiet quant à l’intérêt du jeu. C’est pourquoi de nombreux joueurs rêvent que Rare tienne sa promesse et nous réserve beaucoup (beaucoup) de surprises. De notre côté voilà ce que nounoursss et moi espérons voir dans la version finale de Sea of Thieves :
- Davantage d’îles, plus complexes, avec des grottes plus intéressantes à explorer, des villages. Qu’on puisse passer plusieurs dizaines de minutes sur une même île sans tourner en rond. Et pourquoi pas, plusieurs cartes différentes.
- Une vraie IA bordel et du challenge avec les ennemis ! C’est le gros point noir du jeu pour l’instant. Aucun intérêt à se confronter à des squelettes ou des requins pour l’instant : ils ne servent à rien ! Foutez nous des monstres, des Moby Dick, des Loch Ness, des Godzilla, Emmanuel Macron ou des piñatas ! Même des plus petites créatures. Ça fait 20 ans que RARE arrive à nous pondre des univers riches, ils sont capables de créer un bestiaire plus fourni.
- D’autres modes de jeu, comme du pvp sur une petite carte en 1v1 / 2v2. Ou un Battle Royale et des lootbox ?
- Justement, pour un jeu de chasses aux trésors … des coffres contenant, par exemple, de l’équipement, persistant ou pas, ça serait pas mal, non ?
- Plus d’armes : Grappin pour le bateau par exemple, histoire d’accrocher le bateau adverse. Des bâtons de dynamite.
- Un petit canoë à disposition pour explorer les îles sans devoir mettre son bateau 200m au large
- Un monde sous-marin plus vivant sans 200 requins aux alentours.
Conclusion :
Vous l’aurez compris. On est à la fois très emballés par ce qu’on a pu voir dans les différentes bêtas, et en même temps très inquiets si c’est tout ce que Rare a à nous proposer, ou presque. Ces derniers restent assez évasifs à ce sujet, ça les fait même parfois sourire. Difficile donc de savoir si on peut faire confiance ou non au studio. On sera fixés le 20 Mars prochain.