Le septième jour, id software créa DOOM. Ce jour fut béni sur toute la terre, par les poissons de la mer, tout oiseau du ciel, toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre, et les grands singes qui forniquent et s’en vont en guerre.
Le huit mille huit cent cinquante-deuxième jour, un suppositoire de Satan communément appelé Bloody Pixel apparut sur terre pour semer la confusion avec DOOMED. Son premier acte fut de faire croire que DOOMED avait été créé le mille quatre cent vingt et unième jour, en l’an mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept. Le suppositoire comptait induire en erreur les moutons égarés, mais le grand berger rgk, révéré pour avoir coupé la poire en deux, fut envoyé démasquer cette fausse idole. Voici un manuscrit de ce récit, miraculeusement retrouvé parmi les cendres
(Trailer et du gameplay sans commentaires)
Le menu commençait mal, il ne contenait que lancer ou charger une partie. Pas d’options du tout. Pas de possibilité de changer les touches, la résolution, l’identité sexuelle du personnage principal.
Après avoir démarré une nouvelle partie, les contrôles imposés s’affichaient en tant qu’écran de chargement.
Une fois en jeu et dans la peau d’un individu aux ongles manucurés que nous identifierons dorénavant comme étant le « DOOMED guy », le grand berger rgk remarqua que ce n’étaient pas des sprites en 2D qui l’attendaient, mais une hache en 3D.
Il y avait eu tromperie sur la marchandise ! La technologie était trop avancée pour notre sauveur miséricordieux DOOM ! Au bûcher les infidèles !
Le grand inquisiteur rgk soupira, sorti son monocle et fit toutes sortes de tests. Il commença par se déshabiller puis se rhabiller, il claqua ses doigts au rythme de « A Kind of Magic » et tourna sa langue zéro fois dans sa bouche, puis d’un coup de pied il écrasa un moustique sur sa précieuse statue de Cyber-Jésus, et enfin il compta les pixels. « Ça passe, annonça-t-il. Il y a de gros pixels qui tâchent, c’est quand même rétro. Il y a un petit arrière-goût de Half-Life, et les jeux en 3D basique comme Dusk peuvent effectivement correspondre à l’appellation certifiée 1997. Le bûcher n’est pas pour tout de suite mais je vais quand même préparer les braises. »
Peu de temps après que DOOMED Guy ait ramassé un pistolet qui traînait sur le sol, un charmant jeune homme masqué vint l’aborder à pas chassés.
— Pas de soucis, as-tu perdu la tienne ? répondit DOOMED Guy.
— Jessica l’a gardée quand on a cassé toute à l’heure. J’aimerais ta montre pour remonter dans le temps et faire qu’on reste ensemble ! On n’aurait jamais dû venir dans cette boîte de nuit !
— Ah mais Jessica est célibataire ? Ça change tout ! »
Et sans plus attendre, le DOOMED Guy ouvrit le feu sur le pauvre Wesh innocent qui voulait juste réparer son petit cœur tendre et brisé.
Cet évènement était parfait pour rentrer dans l’ambiance boum d’été, chaque tir donnant le rythme extrêmement lent d’une ballade tandis que le Wesh dansait de plus en plus mal avant de finalement manquer un pas et tomber, pour toujours. Il ne restait plus qu’à inviter Jessica à danser !
Avant de chercher Jessica, le DOOMED Guy décida de s’armer du fusil d’assaut laissé au sol par le Wesh. Cependant, il se rendit compte qu’il ne pouvait pas ramasser l’arme car elle était trop lourde pour ses muscles chétifs.
Ne se laissant pas démonter pour si peu, il chercha Jessica partout, mais ne la trouva point.
Elle devait être allée dehors pour prendre un peu d’air tellement le Wesh l’avait gonflée.
Malheureusement, il n’y avait aucune indication quant à l’existence d’une issue de secours, et la porte de sortie était fermée à clef. Il fallait donc trouver une clef dans les locaux pour pouvoir sortir. Et si quelqu’un mettait le feu quelque part ? Décidément, cette boîte de nuit n’était pas aux normes !
Il s’avéra que la seule solution était de prendre un conduit de ventilation caché au-dessus d’une porte en bas d’un escalier. Pour cela, il fallait deviner qu’il était possible de monter sur une bordure à peine visible sur les côtés.
Pour trouver Jessica, il fallait le mériter ! La porte de sortie de la boîte n’existait en réalité que pour induire en erreur, indubitablement la grande spécialité de Bloody Pixel après les armes molles.
Les conduits de ventilations high-tech étaient surprenants avec des grilles rétractables qui coulissaient dans le plafond. Alors que le reste des locaux était plutôt miteux, des tuyaux confortables, propres et bien entretenus étaient bienvenus.
C’était aussi bien plus discret pour aller au-dessus des douches du complexe et y espionner les monstres et autres démons tout nus !
Une fois descendu du conduit, le DOOMED Guy utilisa le moteur physique révolutionnaire pour ramasser un bras.
Il espérait que ce n’était pas Jessica, puis il fut rassuré quand il goûta et détermina que c’était un bras d’homme. De plus, la trace de morsure correspondait parfaitement à la dentition de Jessica qui portait un appareil dentaire.
« Ouchie ! » hurla le DOOMED Guy en se roulant au sol de douleur.
Cette attaque était fort étrange étant donné que notre vaillant héros était absolument tout seul dans la pièce. Mais une fois l’effet de surprise passé, il fallut mener une enquête. C’était un crime à huis clos, et en tant que grand habitué l’inquisiteur rgk fit part de ses réflexions : Si toutes les hypothèses avaient été éliminées et qu’il ne restait que l’impossible, alors il fallait croire l’impossible ! Quelque chose l’avait boulotté à travers le mur !
« Jessica ! » s’étonna le DOOMED Guy alors que sa dulcinée pointait le bout de son superbe nez aquilin. Son maquillage était resplendissant, hormis le rouge à lèvre appliqué de manière un peu trop enthousiaste sur son front.
L’erreur n’était pas permise, c’était bien elle qui traversait le mur pour donner des coups de dents vicieux au DOOMED Guy, un signe évident qu’elle le trouvait craquant. Ou croquant, c’était pareil.
Il l’avait trouvée ! Après tant d’aventures à errer dans cette boîte de nuit douteuse, il entra dans la pièce suivante et trouva Jessica là, devant lui, prête à danser et copuler toute la nuit.
Instantanément, le DOOMED Guy mourut heureux et ils eurent beaucoup de petits Wesh qui grandirent et mûrirent dans cet environnement sain et équilibré.
Le berger rgk quant à lui se jura de ne plus jamais y remettre les pieds.