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[PREVIEW] Enlisted, à l’est rien de nouveau

Après les avions, les bateaux et les tanks dans War Thunder, Gaijin Entertainment a décidé de s’attaquer à l’infanterie en s’associant avec Darkflow Studio pour produire un FPS. Après un premier contact peu reluisant lors de l’alpha, le commissaire politique nounoursss m’a ordonné de monter au front à l’occasion d’une nouvelle session de bêta. Et comme le veut l’adage, la guerre, la guerre ne change jamais.

Rappel des faits

Enlisted est un FPS multijoueur ayant pour thème la Seconde Guerre mondiale. Le joueur est soit à la tête d’une escouade d’infanterie de 4 à 7 soldats, soit aux commandes d’un tank ou d’un avion. Les escouades d’infanterie ont différentes spécialités : de l’ingénierie capable de poser des fortifications, aux troupes d’assaut équipées de SMG, en passant par des snipers capables de décimer des légions entières de bots à longue distance. Oui, des bots. Dans Enlisted, vous n’êtes pas dans Post Scriptum ou Hell Let Loose. Pas de sections composées de camarades humains capables de hurler “Cyka blyat !” à la moindre de vos erreurs. Vous dirigez une bande de bots tout juste capable de crier “Uuuurraaaa !” avant de se faire faucher par une balle de 7.92 mm. Mais pas de panique, diriger est un bien grand mot. Seuls deux ordres sont possibles : “restez là” ou “suivez-moi”. Les options tactiques sont donc plutôt sommaires mais au regard des capacités cognitives de nos subordonnés, on comprend assez vite pourquoi.

La fête à neuneu

Allo ? Y’a quelqu’un ?
Ici, pas de camaraderie ou de cohésion. Tout au long de mon test, je n’ai entendu personne n’utiliser la VOIP et j’ai lu en tout et pour tout deux messages dans le chat textuel, une insulte en russe et “rush A guys”. Vous serez seul au monde dans ce shooter sans âme à tirer sur des cibles qui n’en ont pas beaucoup plus.

Vos frères d’armes n’ont en effet pas inventé la poudre. Rester plantés comme des piquets suite à un de vos ordres, c’est dans leurs cordes. Vous suivre, ça commence à devenir plus complexe. Les espaces ouverts, ils peuvent les gérer, et ils arrivent même de temps en temps à se mettre à couvert du bon côté des bottes de paille. Cependant, dès que l’on pénètre dans des bâtiments la situation se complique un peu et la navigation devient plus hasardeuse. Mais c’est surtout face à l’ennemi que vous pourrez vous rendre compte du plein potentiel de vos subalternes. Après une étude poussée de plusieurs heures, j’en ai déduit que la tactique préférée de vos camarades était l’inaction. Sergey et Vitaliy épauleront bien leurs fusils de temps à autre pour tirer dans la direction générale de l’envahisseur germain. Cependant, la plupart du temps, ils resteront stoïques face à toutes menaces, n’attendant que l’ultime délivrance provenant du MP28 de MisterSaucisse69. Et c’est le problème principal d’Enlisted, le même que nounoursss soulevait lors de l’alpha, vous allez passer votre temps à fragger des bots complètement stupides. Les parties opposent actuellement 10 joueurs dans chaque camp. Si on omet les avions et les tanks, chaque joueur est à la tête d’un minimum de 4 soldats. Le champ de bataille se retrouve donc truffé de poulets sans tête, tout juste bon à servir de point de réapparition. J’ai eu l’impression de jouer à une campagne solo d’un Call Of Duty mais la mise en scène en moins.

La vie dans les Kolkhozes

Sur tous les fronts ! 
Bien que la bêta se déroule sur le front de l’Est. le jeu final devrait se composer de 4 campagnes : Normandie, Moscou, Afrique du Nord et Berlin. Une feuille de route détaillée est visible sur le site du jeu.

Pour ne pas aider, le contenu de cette bêta est très pauvre. Peu de cartes, au level design peu inspiré et avec très peu de relief. Toutes sont situées sur la terre natale de Raspoutine, et prennent place dans de petits villages ruraux. Pour ceux qui ont joué à Red Orchestra 2, elles m’ont un peu rappelé Spartanovka, la neige et la végétation en plus. Deux modes de jeu sont disponibles : Invasion et Conquest. Dans le premier, une équipe attaque jusqu’à épuisement de ses tickets de réapparition, l’autre défend. Le second correspond à une capture de point classique. Chaque partie vous rapportera de l’expérience de campagne, d’escouade et de troupe. L’expérience de campagne permet d’accéder à de nouveaux équipements et types d’escouades. Celle d’escouade sert à débloquer des améliorations pour les différentes sections, comme une augmentation de leur effectif. Enfin, celle de troupe permet à vos troufions de sauter un peu plus haut ou de courir un peu plus longtemps par exemple. Il faudra en plus de ça gérer le matériel de vos petits soldats, en leur accordant kit de soin, explosifs et autres joyeusetés. Pour l’instant pas de trace de boutique en jeu pour acheter des skins dorés pour votre Mosin Nageant ou de ÜberSoldaten pour votre section d’assaut. Cependant le jeu étant destiné à devenir free-to-play, ça ne saurait tarder.

Deutsche Qualität partielle

Histoire de finir sur une note un peu positive, d’un point de vue technique, aucun problème majeur n’est à déclarer. Sur ma configuration (I7-7700k, 32 go de RAM et une GeForce RTX 2070) le jeu tournait  à 80-100 images par secondes en 1440p sans sourciller, tous les potards au maximum. Le jeu utilise le Dagor Engine qui anime aussi War Thunder, et même si personnellement je n’aime pas trop le rendu, il reste tout à fait correct. Le titre supporte également le DLSS et le ray tracing de Nvidia. Par contre, toute la partie sonore est d’une mollesse incroyable. Je ne sais pas si c’est les heures passées sous les tirs de 155 mm sur Squad qui ont attaqué mon audition, mais c’est là un autre point noir du titre. Tirs, explosions, bruits de moteur… Tout est terriblement plat. Le sound design fait vraiment pâle figure vis-à-vis d’un Post Scriptum, Hell Let Loose ou même de Battlefield V. C’est raté pour la note positive, tant pis.

Merci à Ronin13 pour cette vidéo sans commentaire.

Je m’en vais déserter…

Si vous aimez les jeux arcades, finir avec un gros KD et que cela ne vous dérange pas que les trois quarts de vos opposants soient des bots avec les capacités cognitives d’une palourde, allez-y. Sinon, dans le même contexte historique, Post Scriptum et Hell Let Loose, sont certes plus exigeants, mais ont bien plus d’intérêt et d’âme qu’Enlisted dans son état actuel.

Test réalisé sur la version 1.10.53 du jeu. Vous pouvez vous inscrire à la bêta à cette adresse.

 

Saer:
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