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Docu Arte : les FPS nous rendent meilleurs

Seau de Kronenchips à portée de main, on s’est affalés sur le canap’ pour visionner un documentaire Arte qui traite de la place grandissante des écrans dans nos vies, et en particulier de l’influence qu’ils exercent sur le développement des jeunes cerveaux. Sans grande surprise, les études appellent à la prudence et identifient surtout des effets négatifs. Parmi les rares points positifs, on trouve, dans le dernier quart du doc’ (qui va nous intéresser exclusivement ici), une séquence qui relève un effet bénéfique de nos jeux violents préférés.

Un !

Enfin, on n’est pas trop sûrs. Jugez plutôt : « Les jeux décriés sont souvent ceux qui consistent à tuer un maximum d’ennemis surgissant de partout à la fois. On les appelle les jeux de tir à la première personne, et ils peuvent être très violents », entend-on en commentaire d’un gros plan sur… le TPS Just Cause 4. Autant dire que le sujet semble avoir été confié à des experts. Il est ensuite mentionné que ces « jeux d’action » (on parle toujours des FPS, pas vrai ?) peuvent améliorer certaines capacités cérébrales :

Les scientifiques ont largement confirmé cette découverte inattendue : ceux qui pratiquent ces jeux de tir à la première personne obtiennent de meilleurs résultats aux tests de l’attention.

Concrètement, une bonne performance à certains de ces tests a été associée à « des améliorations dans la vie quotidienne, par exemple la diminution des accidents de la route ». Ainsi, au volant d’une voiture, forts de cette vigilance accrue qui nous caractérise, nous autres vétérans du FPS serions a priori capables de nous concentrer sur la route devant nous tout en repérant plus rapidement les dangers qui peuvent surgir depuis le côté. L’élite, vous dis-je.

Une rigueur scientifique à toute épreuve.

Toutefois, de vives protestations s’élèvent depuis le canap’ NoFrag parsemé de chips au houblon. Pourquoi n’est-il précisé à aucun moment le lien de cause à effet entre les actions effectuées en jeu et la réussite aux tests d’attention ? Pendant qu’on s’interroge, le terme générique de « jeux d’action » est à nouveau employé par un chercheur. Une professeure en neurosciences conclut :

C’était très inspirant de découvrir un jour que quelque chose d’aussi banal que les jeux de tir à la première ou à la troisième personne pouvait avoir un effet positif inattendu sur les fonctions centrales de l’attention.

Ce qui n’est pas banal, c’est de constater que les voix du documentaire ne parviennent pas à chanter à l’unisson, donnant une impression de cacophonie qui ne fait pas honneur à la chaîne culturelle. Les FPS sont-ils bien, comme il a été affirmé au tout début, le type de jeux qui permet l’acquisition des progrès mentionnés ? Ou seraient-ce finalement les FPS et TPS ? Ou les jeux d’action en général ?

Pour finir en beauté, le commentaire repart sur les visées potentiellement thérapeutiques des jeux vidéo, « idée saugrenue » [sic] s’il en est. Et – quelle surprise à ce stade – le premier jeu développé dans le but de traiter les troubles de l’attention n’est bien sûr pas un FPS. Ni même un TPS d’ailleurs.

Bref. On a essayé de pondre un article sérieux estampillé Arte sur un bienfait scientifiquement avéré des FPS, mais devant tant de rigueur scientifique, force est de constater qu’à l’instar de NoFrag, Arte, c’était mieux avant.

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