« Tu as vraiment l’air d’un con!« . Ce sont les mots, douloureux, de ma copine qui résonnent en moi alors que j’escaladais un mur avant de tomber lamentablement pour la dixième fois. Je lui aurais bien répondu si je n’avais pas été en train de serrer les dents pour retenir le vomi qui s’accumulait après ces chutes répétées. Depuis le 10 décembre, date de sortie de Boneworks, mon bureau était un terrain de jeu expérimental. Je pouvais mettre la fessée à des gens avec la tête bloquée dans une porte tout en hurlant : « Tu aimes ça hein! » avant de placer mon Glock derrière leur nuque pour en finir. C’est en retirant mon casque que je me suis rappelé que nous étions le 24 au soir. Une scène beaucoup moins rigolote vue de l’extérieur par ma belle famille. Voilà ce qu’est Boneworks : une démonstration technique par les gars de Stress Level Zero, plus qu’un jeu à part entière. 

Une campagne solo inégale et vite expédiée

Boneworks propose une campagne solo qui se termine en 6 à 7 heures avec des puzzles basés sur le moteur physique, l’ensemble entrecoupé de quelques combats sur fond d’un scénario sans intérêt que j’ai eu beaucoup de mal à suivre. Si les gunfights et le maniement des armes sont très bons, me rappelant fortement Zero Caliber dans les sensations, j’ai trouvé le reste profondément ennuyeux. On marche, on grimpe, on résout une énigme, on zigouille, puis on recommence la boucle. Ajoutez à cela une difficulté anecdotique et une IA vraiment mauvaise : vous passez plus de temps à vous battre contre le moteur physique que contre les ennemis. Clairement, cela peut rappeler Half-Life dans la construction des niveaux et le cheminement, sauf qu’il faudra parfois vous arracher les cheveux simplement pour attraper une planche et la poser. Bref, on s’éclate à défourailler en slow motion en sautant au milieu d’un groupe d’adversaires, mais on souffle quand il faut escalader une paroi. J’en profite pour cracher sur le système de sauvegarde inexistant, car vous devrez obligatoirement recommencer au début du chapitre si vous quittez l’aventure au milieu. Un patch devrait corriger ce problème majeur dans les semaines à venir. J’apporte une mention spéciale aux petits casquesVR-headcrab-araignées quand ils vous sautent au visage, même si la diversité des ennemis est assez pauvre au final.

Les différentes ambiances sont bien construites : chaque chapitre est différent dans la direction artistique. C’est d’ailleurs assez dommage, puisque sans spoiler la dernière partie du jeu est de loin la plus intéressante en termes d’idées d’utilisation du moteur physique. C’est au moment où l’on se dit « Putain, c’est pas mal! » que le jeu se termine pour nous laisser sur notre faim.

Une démonstration physique parfois bancale

Bien que le moteur physique soit impressionnant, beaucoup de problèmes persistent. Je présenterai deux exemples frustrants. D’abord, l’escalade : se hisser sur une plate-forme est contre-naturel puisqu’il faut jouer de la position accroupie pour arriver à grimper en haut d’une étagère. Ensuite, je ne compte même plus le nombre de fois où mon bras/épaule sont restés bloqués dans des portes. J’avais parfois l’impression de me mouvoir comme dans un Human Fall Flat en VR. À l’inverse, on s’amuse à utiliser la gravité pour attraper un type et le massacrer façon John Wick en improvisant avec ce qui nous tombe sur la main : pierre, couteau ou pastèque.

En résumé, c’est une belle démonstration technique mais parfois très mal mise en œuvre. Disons que le jeu pose des bases solides pour l’avenir, il suffit de passer quelques minutes dans le mode sandbox pour se convaincre qu’avec plus de temps et d’argent, Boneworks pourrait offrir une expérience moins bancale.

Le mode arène : là où le titre prend son sens

C’est ici que j’ai pris le plus de plaisir. Pas d’escalade, de caisses à porter ni de chariot à déplacer mais un simple mode arène avec des armes et des vagues d’ennemis successives. C’est un bon défouloir à l’image de Gorn, et on s’amuse à expérimenter. Malheureusement, les armes et les types d’adversaires sont trop peu nombreux pour présenter un véritable challenge sur la durée. Il reste à savoir si Stress Level Zero apportera du grain à moudre pour ce mode qui pourrait être un jeu à part entière.

Conclusion

Malgré sa campagne solo anecdotique et l’impression d’une démonstration technique toujours en développement, Boneworks saura vous séduire par le maniement des armes et les affrontements qu’il propose. En réalité, le jeu est intéressant lorsqu’on s’éloigne de la campagne solo pour profiter des modes sandbox et arène. Néanmoins, il est à réserver aux joueurs avec un peu d’expérience en VR, les déplacements et les mouvements pouvant rapidement retourner l’estomac à ceux ayant reçu un casque à Noël.

Le jeu est disponible sur Steam pour 24,99€.

 

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8 Commentaires


  1. Ça reste un des jeux qui me donne envie de passer à la VR
    Tu as utilisé quel casque pour le test ?

  2. Il joue avec le Valve Index, mais il se joue très bien avec un oculus rift/S/quest (avec les touch controller).

  3. Il joue avec le Valve Index, mais il se joue très bien avec un oculus rift/S/quest (avec les touch controller).

    Merci pour l’info

  4. Ce fou rire incontrôlable en lisant l’intro !!
    Content de lire un test de jeu vr qui pour moi sont le must en matière de simulateur de meurtres !!

  5. Bizarement, alors que je suis entierement d’accord avec toutes les critiques faites par ce test, je me suis retrouvé a avoir perpetuellement envie d’y revenir.
    Le coté non scripté, la possibilité de trouver 5 solutions differentes a chaque probleme, le plaisir de planter les enemis humanoides dans la geule avec un couteau de cuisine, ca a marché.

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