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S’en suivent les bruits de mon Mech alors qu’il se met en marche, faisant trembler mon caisson de basses… *BOMP!* *BOMP!* *BOMP!* L’incroyable détonation de l’Autocannon 20 quand j’ouvre le feu fait tomber quelque chose dans la cuisine… *BRAAOOM!* *Chakliii* *chklonk* Dans le cockpit de mon Atlas de 12m de haut, avec ses 50 tonnes d’arsenal, je parcours le champ de bataille, puissant, invincible… « PUTAIN MAIS TU VAS BAISSER LE SON », hurle ma femme, insensible à la beauté de la symphonie apocalyptique du champ de bataille. Je ne l’entends pas, je suis un MechWarrior !

Campagne solo, coop, et c’est tout

MechWarrior 5: Mercenaries propose un mode instant action et une campagne scénarisée qui dure entre trente-cinq et quarante-cinq heures. Le mode instant action permet de créer une mission en choisissant sa difficulté, vos Mechs, la taille de la carte, le biome, la météo, puis le jeu génère une carte aléatoire et roule ma poule. Que ce soit la campagne ou le mode Instant Action, vous pouvez jouer seul ou en coop jusqu’à quatre joueurs, mais la partie multi laisse à désirer comme je vous l’expliquerai plus tard.

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Graphismes moyens, framerate moyen, destructions au top

Lorsqu’on débarque pour la première fois sur le champ de bataille, l’excitation fait vite place à la déception. Les sons ont la patate d’un concert de Rammstein, mais les graphismes sont un peu datés et manquent de fluidité. Sur ma 2080ti, c’est un piteux 70 FPS qui s’affiche en haut à droite de mon écran 4K, avec une tendance à frôler les 40 FPS quand ça  pête de partout. Et pour arriver à ce résultat, mes graphismes sont un mélange de réglages moyens et élevés.

Quoi qu’il en soit… Ça passe. Et c’est même plutôt chouette quand des bâtiments entiers s’effondrent sous vos pas alors que le réacteur nucléaire d’un Mech terrassé se transforme en champignon atomique. Comparé à MechWarrior Online (2012), les graphismes sont plus fins, mais c’est surtout la destruction des bâtiments qui en met plein les yeux.

Entre simu et arcade, un gameplay qui a fait ses preuves

En effet, avant de sortir MechWarrior 5, Piranha Games travaillait sur MechWarrior Online, un free to play multijoueur. Le gameplay est sensiblement le même : c’est du combat de tanks, sauf que le tank en question possède deux bras, deux jambes et une demi-douzaine d’armes. Ce n’est pas une simulation, dans le sens où il n’y a que quelques touches à connaître. Mais ce n’est pas non plus de l’arcade, car les déplacements sont lents et il faut une bonne dizaine de tirs avant d’abattre un adversaire.

Ce qui fait tout le sel du jeu, c’est la destruction de l’adversaire. Ses membres qui se détachent, ses réserves de munitions qui explosent, son Mech qui s’immobilise quand un tir dans le cockpit tue le pilote sur le coup. Le plaisir vient de la puissance et de l’efficacité des armes quand elles sont bien maîtrisées. Tout se joue dans le placement, l’anticipation des trajectoires, puis le choix du moment idéal pour ajuster votre tir afin de réaliser un tir précis qui détruira le Mech adverse le plus vite possible. En effet, les dégâts sont localisés sur onze parties différentes. Il est donc primordial de se concentrer sur un des points faibles de l’adversaire.

Bourrin > tactique

L’IA est correcte, bien qu’imparfaite. Par exemple, elle n’utilise jamais les jump jets. Il est également possible d’abuser de certains boss qui ignorent vos coéquipiers et se focalisent uniquement sur vous. Mais dans l’ensemble, que ce soient pour les ennemis ou vos alliés, l’IA s’en sort honorablement. On regrettera juste sa tendance au brawling : la plupart du temps, les combats se déroulent à courte portée en mode circle-strafe. Il est rarement possible de mettre en place une stratégie basée sur le snipe et des missiles longue portée.

Cet aspect est aggravé par un élément de gameplay que j’ai vu très souvent cité sur le Discord officiel du jeu : les spawns ennemis. Dans la plupart des missions, des adversaires apparaissent régulièrement et il est donc impossible de nettoyer entièrement la carte. Mais le plus embêtant, c’est qu’ils spawnent souvent juste à côté de vous. Vous avancez prudemment en appliquant des frappes chirurgicales pour éliminer les cibles de loin, et paf ! Cinq aéronefs apparaissent au-dessus de votre tête, tandis que quatre Mechs sont largués 100m derrière vous.

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30 heures de farming

Vous débutez la campagne aux commandes d’un Javelyn de 30 tonnes, et vous la terminez à la tête d’une lance de quatre Mechs de 100 tonnes chacun. Entre temps, vous allez passer trente-cinq à quarante-cinq heures à faire ceci :

1. Choisir une mission générée aléatoirement
2. Exécuter la mission
3. Gagner des XP, de la réputation, de l’argent
4. Réparer, équiper et acheter des Mechs plus puissants

La boucle dure environ vingt minutes et vous devez la réaliser une centaine de fois avant de finir la campagne. Cette dernière propose vingt-et-une missions plus longues et plus scénarisées que celles créées aléatoirement, bien qu’elles restent assez basiques. Il n’y a pas d’infiltration, d’escorte, ni rien de très complexe. Les niveaux de la campagne se débloquent au fur et à mesure que vous gagnez de la réputation en réalisant les missions générées aléatoirement. Il n’y a donc pas de raccourci possible : vous devrez farmer une trentaine d’heures pour terminer le jeu.

Si MW5 ne proposait que les missions scénarisées de la campagne solo, je pense qu’il se terminerait en moins de sept heures. Je ne sais pas trop quoi penser de la façon dont les développeurs ont rallongé le jeu avec ces missions aléatoires. Il y a un certain côté répétitif, ça ne fait aucun doute, mais ce n’est pas forcément déplaisant, car les combats sont réussis. Par contre, j’imagine que le bon père de famille qui n’a que quelques heures par semaine pour jouer sera vite blasé de devoir répéter une boucle de gameplay pendant quatre heures afin de boucler la campagne.

On pourrait comparer cette alternance de niveaux aléatoires à ceux de XCOM, mais ce dernier propose entre chaque mission un aspect stratégique et économique intéressant, alors que la partie gestion de MechWarrior 5 est simpliste.

Et le coop ?

Si vous souhaitez jouer la campagne en coop, vous devez inviter vos amis dans votre propre partie. Vous et vous seul choisissez la prochaine mission, la configuration des Mech que vous attribuez aux joueurs, etc. Vos invités se contentent de remplacer l’IA pendant les combats, sans même la possibilité de voir ce que vous faites entre chaque mission. Autrement dit, ils combattent 10 minutes, attendent 5 minutes, et ainsi de suite, s’ils ne se sont pas barrés entre temps.

Le jeu sympa qui aurait pu être excellent

Les phases d’action qui constituent le cœur du jeu sont réussies, mais tout ce qu’il y a autour laisse à désirer. La boucle de gameplay est courte et répétitive. La partie gestion est simpliste. Le scénario est raconté uniquement à travers des dialogues que j’ai rapidement zappé. Le coop est mal implémenté. Et on pourrait même reprocher au jeu de n’être pas suffisamment tactique, la faute à une IA bourrine et à l’impossibilité de donner des ordres autre que « va là », « retournez en formation » ou « cessez le feu ».

Les combats sont bons, le reste est bof. Comme si les développeurs avaient fait le plus dur, puis avaient ensuite négligé tout le reste. La communauté qui gravite autour de l’univers Battletech est connue pour sa créativité et sa passion. Peut-être réussira-t-elle à transformer ce jeu sympa en chef d’oeuvre grâce à des mods et de nouvelles campagnes ? En attendant, on se demande si les développeurs n’auraient pas mieux fait de consacrer leurs efforts sur un MechWarrior Online 2.

Le jeu coûte actuellement 41€ sur l’Epic Game Store. Il sortira sur Steam fin 2020.

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7 Commentaires


  1. Bah on le prendra dans 1 an , a sa sortie Steam , en profitant du Workshop j espere directement au lancement.

  2. La boucle de gameplay est la même sur Battletech.
    1. Une missions scénarisée
    2. Une pléthore de missions facultatives pour choper du mech, des credits, améliorer son vaisseau, etc…
    3. Bis repetita
    C’était assez redondant, mais quasi chaque partie était un défi tactique plaisant (j’en ai eu pour 90 heures avec la campagne)

    La même chose en temps réel et depuis le cockpit doit être cool.

  3. La boucle de gameplay est la même sur Battletech.

    L’avantage de Battletech c’est qu’il y a des mods totalement dément comme Roguetech. Là les possibilités de customisation de son mech sont très pauvre même par rapport à Mechwarrior Online ce qui est un comble. Un des gros points noirs de Battletech néanmoins, ce sont les chargements interminables (~ 1 min) même sur une machine de guerre.

    Bon et puis j’ai souvenir de missions beaucoup plus variées dans Mechwarrior 4, notamment un tournoi intergalactique. On va pas me dire que faire une carte arène avec des mechs qui se foutent sur la gueule est bien compliqué.

  4. Les images d’illustration de l’article sont nulles à chier.

    J’adore.

  5. Sur Steam fin 2020 ? Et bin, faut pas être pressé, tant pis pour eux.

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