Développé par Ground Shatter et édité par Rising Star Games, deux noms relativement inconnus dans l’industrie du JV, RICO propose un FPS focalisé sur l’aspect coopératif et inspiré par les films d’action. Incarnant un binôme de policiers d’élite, les joueurs doivent parcourir des niveaux générés aléatoirement, détruire des portes à grand coups de pieds, puis abattre tous les ennemis se trouvant sur leur chemin. Le tout emballé dans une réalisation en cell shading rappelant l’ancêtre XIII. Doté d’un concept simple mais efficace et d’une identité visuelle marquante, RICO aurait pu être un petit jeu sympathique capable de nous amuser quelques heures. Malheureusement, dans notre réalité, RICO est une véritable purge.

RICO 13Pour vous expliquer à quel point ce jeu est une catastrophe, commençons par décrire ce que RICO fait bien, tâche difficile s’il en est. Pour être honnête, il n’y a qu’un seul point sur lequel le jeu se défend à peu près : son aspect visuel. En effet, sans être magnifique, l’effet cell shading bien géré tape dans l’œil et donne un côté original au jeu. Ajoutez à ça quelques éléments de décors destructibles et vous obtenez des graphismes qui font illusion le temps de regarder quelques screenshots et une vidéo montée de façon presque mensongère. Pendant un instant, alors que le jeu nous présente son ersatz de scénario lors de la cinématique de lancement, on pourrait croire que RICO sera dynamique et divertissant à défaut d’être révolutionnaire. En fait, il n’en est rien.

RICO est un ratage à tous les niveaux, tellement qu’il est difficile pour moi d’exprimer à quel point ce jeu est nul sans tomber dans ce qui semblerait être du bashing gratuit. RICO se plante sur absolument tout ce qu’il entreprend. La boucle de gameplay est des plus minimalistes : ouvrir une porte, tuer les occupants de la pièce, ramasser ou détruire d’éventuelles preuves, recommencez. Cela prend littéralement 10 secondes et, ça y est, vous avez vu l’intégralité de ce que vous proposera le jeu. Certes, la possibilité d’améliorer votre matériel en fonction des résultats de mission viendra mollement épicer votre progression, mais c’est tout. La scénarisation présentée lors du lancement du jeu disparaît complètement, même en mode campagne – mode dont tous les niveaux et objectifs, générés procéduralement, sont similaires. Que vous ayez pour mission d’abattre un lieutenant de la mafia locale ou de retrouver des valises remplies de cocaïne, le déroulement des opérations se fera toujours de la même façon en affrontant les mêmes ennemis.

RICO 19D’ailleurs, les hommes de main des différents gangs locaux ont tous le même comportement et le même équipement. Peu importe qu’il soient membres des triades ou de la mafia sicilienne, les rangs adverses seront toujours composés de trois archétypes (moyen avec une mitrailleuse, gros avec un fusil, maigre avec une arme de mêlée) et seule changera leur apparence… et leur voix, les gangsters asiatiques étant par exemple doublés par un imitateur s’inspirant des spectacles de Michel Leeb. L’IA des ennemis est des plus risibles : s’ils ne vous voient pas, ils avancent vers vous en ligne droite, s’ils vous voient, ils vous tirent dessus. Tant pis si leurs tirs abattent leurs camarades ou si leur position est complètement à découvert, dans RICO les méchants sont des incompétents notoires. Seule leur omniscience quant à votre placement peut éventuellement les rendre dangereux, mais jamais intéressants à affronter.

Même s’il vous permet de jouer seul, RICO se focalise principalement sur un mode multijoueur en coopération. Qu’il s’agisse de la campagne, des missions quotidiennes ou du mode horde, tout est jouable en binôme. Seulement, le jeu se plante encore une fois dans les grandes largeurs : d’une part, RICO est complètement à la ramasse techniquement. Netcode moisi faisant traverser les murs à notre pote, interface incompréhensible réalisée sous Paint par un orang-outan bourré, déconnexions intempestives et désynchronisations aléatoires… Le simple fait de vouloir jouer avec un camarade est un véritable parcours du combattant. D’autre part, le jeu n’est absolument pas pensé pour la coopération, à aucun moment. Comprenez par là que les interactions entre joueurs se limitent à se réanimer et à se tirer dessus par mégarde. Il n’y a strictement rien d’autre à faire. L’agencement des niveaux n’étant pas prévu pour pouvoir agir de concert de façon tactique, on se retrouve à ouvrir la même porte à deux et à dézinguer tout ce qui se trouve devant nous, exactement comme en solo. RICO est donc centré sur la coopération mais ni son level design ni son gameplay ne prend en compte cet aspect. Absolument aberrant et consternant.

Je ne m’étendrais pas plus loin et il y aurait pourtant tellement à dire : RICO est probablement l’un des pires FPS coop’ de l’année, voir un des pires FPS de l’année tout court, et ses 76% d’évaluations positives sur Steam sont tout à fait incompréhensibles. Soit les gens aiment la merde, soit il y a anguilles sous roche. Si vous ne me croyez pas et que vous avez une heure à perdre, vous pouvez regarder le live découverte de NoFrag sur le jeu. Attention ça pique :

 

Bad Games, Bad Games, Whatcha gonna do when they come for you

Malgré un pitch initial alléchant, RICO est nul, raté, mal pensé, brouillon et techniquement à la ramasse : pour la somme exorbitante de 20€, c’est un véritable scandale. Si vous avez 20€, gardez-les pour vous payer un Buffalo Grill ou filez-les à NoFrag plutôt qu’aux personnes ayant commis cette ignominie et qui devraient finir en prison.

 

RICO est sorti le 14 mars sur Steam (non, je ne vous met même pas le lien) et coûte 19,99€.

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7 Commentaires


  1. Vite fait testé et en effet, une grosse merde. On peut même pas ramasser les armes à terre…

  2. Je ne suis pas surpris. Dès la première vidéo de gameplay, j’ai su qu’on avait affaire à un jeu de merde.

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