C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal. C’est le même que le premier mais en moins catastrophique et plus brutal.

Retour en enfer

Quand Agony est sorti, il s’est fait allumer dans les reviews Steam pour avoir censuré quelques trucs ici ou là. Mais par contrat (avec les distributeurs sur consoles ?), Madmind Studio n’avait pas pu rajouter les éléments coupés sur PC. Maintenant que suffisamment de mois sont passés, ils peuvent enfin sortir cette nouvelle version « non censurée », gratuite pour les possesseurs du jeu original. Est-ce que ça vaut la peine d’y retourner si vous aviez déjà Agony, ou est-ce que ça vaut la peine d’enfin y jouer si les premiers retours avaient freiné votre envie de passer à la caisse ?

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Agonie et confusion

Au cas où vous auriez manqué le test d’Agony par No_Name, je rappelle qu’il n’était pas particulièrement tendre avec le jeu. J’y ai joué aussi de mon côté, jusqu’à un ragequit dans le monde de glace (en enfer…), et mon constat était similaire. La partie jeu est tellement horrible que j’aurais préféré un Simulateur de Marche à cette… atrocité. Quand on voit les trailers et les images du jeu, on s’attend à une vision de l’enfer se focalisant sur nos plus bas instincts, à savoir le sexe et la violence. Que nenni, 80% du jeu sont des phases d’infiltration dans des décors moches aux couleurs sombres ou criardes, souvent des forêts ou des caves. On perd son chemin facilement car tout se ressemble dans sa laideur, les passages finissent en cul-de-sac ou se retournent sur eux-mêmes, des murs invisibles ou du décor nous coincent sans autre solution que de lancer une sauvegarde, et on n’arrête pas de retourner en arrière complètement désorienté quand on meurt contre les ennemis errants.

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Horreur en avant, horreur en arrière

Depuis la sortie d’Amnesia, beaucoup de jeux d’horreur reprennent le principe du monstre errant contre lequel on ne peut quasiment rien faire. Ça commence à devenir très ennuyant, d’autant que la force d’Amnesia était plutôt dans la séquence du monstre de l’eau : une menace invisible mais dont la présence était clairement perceptible (ondulations de l’eau), une notion de danger (l’eau) vs sécurité (hors de l’eau), et un moyen horrible de détourner le monstre (jeter des bouts d’humain dans l’eau). La séquence se culminait par une course poursuite qui était plus éprouvante pour les nerfs que difficile (ouvrir des portes), c’était parfait. Avancer dans le niveau se faisait de manière organique avec le monstre à la fois comme antagoniste et comme compagnon, et rien ne bloquait réellement le joueur. Alors que les monstres errants, c’est tout l’inverse : on ne peut plus avancer, on doit attendre que le monstre arrête de gêner le chemin, on ne peut pas vraiment se mettre en position de voir clairement ses mouvements, et quand on se fait prendre on doit recommencer. Bref, de l’infiltration du pauvre, avec toutes les frustrations que ça implique.

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Possession de démons

Agony a tenté une approche intéressante, celle de graduellement donner au joueur un pouvoir de possession des démons. Si l’idée était louable, en pratique c’était catastrophique pour tout un tas de raisons. La première, c’est que l’intérêt de tuer les humains est nul vu que quand on perd le démon (temps limité), il faut bien un réceptacle humain dans les parages pour se réincarner. La deuxième raison est qu’il devient impossible d’interagir avec les objets à trouver et finir le niveau, et la troisième raison est que la vision passe en noir et blanc ; non seulement on se prive d’admirer les quelques beaux décors, mais il devient encore plus difficile de s’orienter. Donc à part deux-trois rares passages avec des murs à détruire, devenir un démon empêche d’avancer. Aucun intérêt…

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Une histoire cruellement mise en scène

Ainsi, Agony a complètement raté ses systèmes de jeu, et d’après moi il aurait fallu couper 80% du contenu – les labyrinthes avec monstres errants – pour se focaliser sur un bon FPEx (First Person Exploration, terme souvent utilisé par Rom1). Mais les 20% restants n’étaient de toute façon pas bons, l’histoire étant confuse et mal racontée. Les scènes d’horreur étaient mises n’importe comment sans contexte pour les considérer autrement que comme du décor sans intérêt. Outre les scènes vidéo avec des personnages dont les lèvres ne s’animaient pas ou des voix qui disparaissaient quand elles ne se déclenchaient tout simplement pas au mauvais moment, le contexte du jeu était donné sous forme de notes à collecter. Je lis des romans, je lis des BDs, je lis même parfois des Visual Novels. Mais le jeu vidéo est un autre média avec un tout autre langage, et une histoire sous forme de notes est complètement imbitable. J’ai failli dédier un paragraphe à la raconter, mais sérieusement ça serait faire trop d’honneur à un jeu qui se contente de faire valdinguer le héros à droite et à gauche pour signaler la suite du parcours.

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Less is more

Je ne voulais pas refaire le test de Agony, mais il est indispensable de bien comprendre en quoi Unrated est une fausse bonne idée : ce dont le jeu avait besoin c’était de grosses coupes et de la finition, pas une version « non censurée ». Super, il y a maintenant des démons en train de forniquer dans un coin de décor sans pouvoir intervenir pour les tuer ou participer à l’orgie. Ah oui, vous avez peut-être entendu parler de la scène de baise avec une Succube, c’est une des fins possibles et ça ne dure que quelques secondes. Croyez-moi, arriver au bout est tellement pénible que vous aurez autre chose à faire que de remplir les conditions secrètes pour toutes les fins exotiques. Enfin bon je m’égare, revenons sur les ajouts de la version Unrated.

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On peut enfin retirer le sac sur leur tête

Les modèles personnages ont reçu un lifting bienvenu et sont moins atroces qu’avant, même s’ils restent moches. Le filtre « bouilli de soupe de vomi flou » étalé sur les textures a été retiré. Le système de compétences à débloquer imbitable est maintenant plus clair. Donc voilà, esthétiquement c’est un peu moins catastrophique. Niveau framerate, le jeu tourne mieux, mais toujours pas de manière correcte.

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La carte vers le cœur des démons

L’ajout non signalé mais qui est réellement le héros du lot est la présence d’une carte dans un coin de l’écran. Ça rend les séquences de labyrinthe moins affreuses, et en plus ça donne la position des objets à ramasser. Rien que cet ajout m’a permis d’arriver au bout du jeu, alors que sinon j’aurais encore une fois abandonné. Pour que ses efforts de clarté ne vous laissent quand même pas trop confortables, le jeu a maintenant posé de nombreux pièges tels que scies circulaires ou lances aiguisée qui viennent percer ceux qui s’aventurent trop vite dans un passage exigu. Au début je pestais contre le fait de rendre un jeu chiant encore plus difficile, puis je me suis ressaisi quand j’ai compris que je pouvais utiliser les lames pour tuer les démons que j’avais pris en ma possession. Je vous laisse savourer l’ironie du jeu qui vous vend la possibilité de contrôler des démons, pour qu’au final je ne m’en serve qu’à les suicider laborieusement un par un afin de me laisser le champ libre avant que je ne revienne en tant qu’humain. Il y a quelque chose quelque part qui cloche dans la conception de ce jeu.

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Enfin de la violence

La nouveauté majeure est l’apparition d’un mode Succube. Comme son nom l’indique, ce mode permet de retracer l’aventure avec une Succube au lieu d’un humain, et ça change pas mal de choses. Déjà, la créature est rapide et sait se battre, alors les séquences des monstres errants ont une toute autre dynamique et c’est bien plus plaisant de venir caresser langoureusement les démons avant de glisser la main dans ce qui leur sert de bouche afin d’en extraire leur cœur encore battant. La brutalité ne s’arrête pas là, la bête brise la nuque des bébés qu’on peut ramasser sur notre chemin. Bon ce sont des bébés à tête de monstre donc l’impact n’est pas très élevé, mais quand même. D’ailleurs ces bébés ont été rajoutés à l’aventure principale aussi, il y a des portes qui ne s’ouvrent que si on vient déposer des bébés dans leurs mains tendues. Je dois avouer que c’est plutôt sympathique. Enfin, il y a un nouveau type d’ennemis : des femmes enceintes qui grimacent dans d’atroces souffrances. Si vous les laissez, leur ventre explose et des araignées en sortent et vous attaquent. Il va sans dire que la meilleure chose à faire pour ces pauvres femmes ainsi que pour vous-même est de leur piétiner le ventre.

 

Ça ne serait pas Agony sans un peu de confusion

Revenons à notre Succube. Étant donné qu’elle perd le pouvoir de prendre possession des ennemis ou de ramasser des torches, la progression dans le jeu a été quelque peu modifiée. Elle casse les grilles en bois avec ses griffes, et surtout elle peut faire des bonds aux endroits mis en surbrillance. Ce n’est pas très utilisé, mais ça reste un changement de rythme bienvenu. En revanche, la carte disparaît de l’affichage : les développeurs voient ce mode comme une offrande à ceux qui ont déjà parcouru le jeu de manière normale. Je trouve cette opinion discutable, il aurait été plus simple de proposer d’activer la carte pour ceux qui la veulent. Un autre défaut majeur est le point de départ, j’ai passé une demi-heure à parcourir le premier niveau sans réussir à mettre les cœurs ramassés sur la balance de la première salle afin d’ouvrir les grandes portes, avant de me rendre compte que cette première salle recelait un tout petit chemin caché dans un coin qu’il fallait pénétrer en s’accroupissant. Ce passage conduisait directement au niveau suivant. Et donc, n’ayant pas besoin de chercher ces satanés cœurs, toute la section caves/prison avait son entrée ouverte pour rien. Sans aucune raison. Juste pour perdre du temps. Sans indication aucune comme quoi le passage pour atteindre la suite était complètement ailleurs. On reconnaît bien le manque de finition du studio… En tout cas, un fois le mauvais départ passé, j’ai trouvé l’aventure remixée en mode Succube qui trace et griffe beaucoup plus plaisante que la campagne de base ! Il n’y a plus ni les puzzles pénibles à résoudre (les symboles à trouver dans le décor puis peindre un par un sur une porte), ni le besoin de se cacher et d’attendre. Seuls les pièges deviennent cette fois un vrai danger car notre héroïne a la peau fragile, là où elle en a.

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Conclusion

Si vous aviez déjà Agony, le mode Succube de la version Unrated peut vous réconcilier avec votre achat en offrant une expérience toujours aussi imparfaite mais cette fois un peu plus brutale et moins frustrante. Si vous attendiez avant de passer en caisse, ben ce n’est toujours pas un bon jeu. Il est passé de « catastrophique » à « ça passe si le jeu est en soldes et qu’on est dans un bon jour ». La version Unrated est moins chère que le jeu original à sa sortie, mais ça fait quand même beaucoup pour un jeu dont au final pas grand-chose n’est réussi ou mémorable. L’essentiel de l’attrait pour le jeu repose sur le chara design de ses démons femelles à la fois sexualisées et monstrueusement fascinantes, mais à part ça et quelques décors organiques avec des os et des bouches, un fan d’horreur comme moi n’aura au final pas grand-chose à se mettre sous la dent. En fait, même si ce n’est pas un FPS je conseille plutôt Alice: Madness Returns qui a une histoire bien plus dérangeante, des décors magnifiques et un vrai jeu qui soutient l’ensemble.

 

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3 Commentaires


  1. Merci pour cette mise au point.
    Le mode « Succube » est dispo dès le début ou il faut se farcir le jeu une première fois pour le débloquer ?

  2. C’est débloqué dès le début, heureusement ! Sinon tous ceux qui avaient fini le « premier » jeu l’auraient eu mauvaise.

  3. Excellente référence aux « Dents de la Mer » en début d’article.

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