Oh chouette, encore un article fun sur les loot boxes !

money heartNous abordons régulièrement sur Nofrag la question des loot boxes, ces coffres à butin virtuels, au contenu aléatoire pour les joueurs, mais remplis de fric pour les fournisseurs. Comme vous l’expliquait le camarade nounoursss en mai dernier, cette pratique est trop rentable pour que la plupart des éditeurs l’utilisent intelligemment.

Dans un autre article de juillet, je revenais sur les mesures prises par l’ARJEL (l’autorité française de régulation des jeux en ligne) et concluait sur la nécessité pour les pays européens de trouver une pratique commune afin d’avoir plus de poids face aux tous puissants éditeurs et leurs avocats. Enfin, un dernier article de fin août, évoquait une victoire : les belges (qui ont légiféré avec les Pays-Bas pour faire rentrer les loot boxes dans la catégorie des jeux de hasard) ont réussi à faire disparaitre ces pratiques des jeux Overwatch et Heroes of the storm, uniquement pour les habitants du plat pays.

téléchargement 1La victoire fut de courte durée puisque Electronic Arts, dont le directeur général Andrew Wilson, estime que les loot boxes ne font pas partie des jeux de hasard, leur a fait un gros bras d’honneur la semaine dernière en refusant de retirer les loot boxes de Fifa 18 et 19. Le parquet de Bruxelles a donc ouvert une enquête visant l’entreprise américaine. Affaire en cours.

L’Europe réagit

Cela bouge aussi du côté de l’ARJEL qui vient de publier aujourd’hui un communiqué de presse et une déclaration l’accompagnant. Ces documents d’à peine 3 pages reviennent sur la volonté pour 16 partenaires régulateurs de jeux d’argent (Lettonie, République Tchèque, Ile de Man, France, Espagne, Malte, Jersey, Gibraltar, Irlande, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Pologne, Autriche et l’état de Washington) de travailler ensemble afin de poser des règles claires et communes face à l’introduction, de plus en plus commune, d’une dimension monétaire dans les jeux vidéo. Ils affirment :

dccbdc62e1« Un équilibre entre la nécessaire protection des joueurs et le développement équilibré de ce secteur d’activité, porteur d’innovations et d’emplois, est possible: l’ARJEL comme tous les signataires de la Déclaration font le pari que le dialogue avec toutes les parties prenantes est le meilleur moyen d’y parvenir ».

On semble donc se diriger vers une évolution de ce dossier plus intéressante pour ces prochains mois. D’un côté 15 pays européens (et Washington) qui font front commun sur les 19 de la zone euro, dont certains qui ont déjà clairement légiféré contre cette pratique, montrant leur détermination et forçant ainsi les éditeurs à réagir.

De l’autre, des éditeurs qui ont du commencer à réfléchir aux moyens techniques de masquer cette pratique, pour une partie de leurs utilisateurs et qui seront donc plus enclins — bien que forcés — à rentrer à la table des négociations. Table que l’ARJEL semble prête à tenir, sa déclaration allant plus vers le sens d’un dialogue avec toutes les parties prenantes.

there is a new evil in town and its name is loot crates loot

Loot boxes contre des allumettes ou des haricots secs ? Echange de skins contre des fraises tagada ou des dragibus ? Scan de la carte d’identité pour autoriser le lancement de Overwatch ou de Fortnite aux joueurs majeurs ? Les solutions restent à imaginer, mais gageons qu’une solution pensée par des représentants politiques et des industriels saura satisfaire pleinement les joueurs exigeants que nous sommes… Après tout, ça serait tellement cruel de se séparer des trois ou quatre emplois que génèrent les loot boxes !

SourceARJEL - Communiqué de presse
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