Bienvenue dans le second volet de notre série d’articles hebdomadaires Back to the nineties : Ces FPS qui remontent le temps dans laquelle nous vous présentons une sélection de jeux de tirs dont le but avoué est de vous faire revivre les sensations des années 90. Si vous l’aviez raté, vous pouvez retrouver la Partie 1 ici.

Partie 2 : Strafe, jumps et tradition

Ces jeux ne cherchent pas à réinventer la roue. Pour eux, c’était mieux avant et il n’y a aucune raison de vouloir changer quoi que ce soit à une formule gagnante.

DUSK

dusk1

Steam
Statut : Early access – Sortie 2018
Prix : 17€

Cité en tant que jeu à suivre en 2018 par rgk et testé en vidéo par ses soins, DUSK hurle son inspiration old-school à l’instant où on pose les yeux sur lui. Édité par le studio New Blood Interactive, dont on reparlera plus tard dans cet article et développé par David Szymanski, il ne se cache derrière aucun artifice, son crédo c’est de vous faire revivre l’année 96 à travers un fast-FPS typique de cette époque.

Dès les premières secondes du jeu, le ton est donné : sans la moindre explication, le joueur se retrouve dans une cave, cerné par des rednecks, tronçonneuses à la main, chemises à carreaux et sacs en toile de jute cachant leurs visages, qu’il va devoir étriper avec deux crocs de boucher. Il monte à l’étage pour tomber sur une tripotée de cultistes (ressemblant étrangement à des membres du KKK) marmonnant des litanies funestes en balançant des boules de feu. Qu’à cela ne tienne, il trouve un fusil à pompe et le ballet bien connu de strafe-jumping doublé d’un assaisonnement de plomb peut commencer, le temps de récupérer la clef qui lui permettra d’ouvrir la porte de même couleur et de continuer le massacre. D’emblée on découvre un univers crasseux, campagne américaine profonde pervertie par les forces du mal et bourrée de symboles ésotériques, pentagrammes, bougies rituelles, cultes démoniaques… Pas de scène d’intro, pas de cutscene, rien n’indique où nous sommes et ce que devons faire et, justement, DUSK se réclame de cette époque où les FPS ne s’embarassaient pas d’une narration lourdingue ou de dialogues pénibles. Pour plus de fidélité, le jeu adopte un style graphique ultra Low-Poly et des textures à la résolution minimale, le tout servi d’une OST metal à gros riffs et de musiques d’ambiance horrifique.

Au vu de son arsenal des plus classiques (à l’exception d’une arbalète tirant à travers les murs) et son refus de s’éloigner complètement de ses inspirations assumées, on pourrait trouver que DUSK souffre d’un certain air de déjà-vu. Pourtant, le level design réussi, toujours prêt à proposer un twist (tel niveau exploite la verticalité, tel niveau se retrouve sans dessus-dessous) évite la redondance et nous pousse avec satisfaction à continuer. Le jeu n’est pas pour autant parfait, je trouve pour ma part qu’il manque de gore et de démembrement et qu’il y a de gros problèmes de rythme sur l’épisode 1 notamment, mais DUSK est encore en Early Access et peut s’améliorer. Pour le moment, seuls deux des trois épisodes sont sortis, ainsi que le mode multijoueur DUSKWorld, un nom qui devrait vous rappeler quelque chose.

Apocryph

Apocryph

Steam
Statut : Pre-Alpha
Démo dispo sur demande

Apocryph est surement le jeu de cette sélection qui semble le plus récent techniquement, mais c’est bel et bien un revival old school qu’il nous propose. Il s’inspire très clairement de Hexen et Heretic : vous êtes un chevalier black metalleux et vous devez défoncer des monstres tout droit tirés d’un univers médiéval fantastique à la D&D à l’aide de bâtons magiques ou autres gantelets à piques. Pas de génération procédurale ou de gain d’expérience, ici tout est fait à la main et les niveaux sont remplis de murs escamotables et de leviers secrets.

La première chose qui saute aux yeux en lançant l’alpha c’est la direction artistique d’un mauvais goût tout à fait assumé, rappelant douloureusement les heures les plus sombres du Heavy Metal Symphonique, alliée à une OST Power Metal de médiocre facture mais Ô combien raccord avec ce qui se passe sous nos yeux. Des chevaliers-squelettes tombent sous les coups de poings vengeurs de notre héros avant que des espèces d’orques Lidl apparaissent, forçant notre guerrier à utiliser son bâton magique (non, ce n’est pas sale). Des éclairs ésotériques illuminent les décors dans un festival de n’importe quoi artistique, sublimé par le bullet time automatique et par le moteur de démembrement assez poussé. Ce délire grotesque jusqu’au-boutiste est étrangement plaisant mais il est loin d’être parfait : on regrettera le manque de dynamisme sonore des armes dont chaque tir nous rappelle un ballon qui se dégonfle, il y a aussi une sorte de flottement dans les déplacements du personnage, le HUD est illisible et bourré d’informations inintelligibles et surtout, ça manque clairement de polish pour être un produit commercial. Tout cela est somme toute bien normal : la version testable du jeu n’est qu’une pre-alpha datant de Novembre et on devrait bientôt avoir plus de nouvelles sur l’avancement du projet.

Cyber Utopia

Steam
Statut : Disponible
Prix : 2,99€
Démo disponible

Ce jeu est le plus résolument old school de cette liste de jeux retro et il ne pourra être mis qu’entre les mains des plus audacieux des retrogamers. En effet, celui-ci n’est ni plus ni moins qu’un clone du vénérable Wolfenstein 3D, transposé cette fois-ci dans un univers cyberpunk. À vrai dire, on dirait même un clone d’une version du jeu pour consoles 16-bits et, à ce niveau-là, c’est ultra-fidèle au matériau d’origine : impossible de viser verticalement, énormes soucis de clipping, projectiles visibles à travers les murs, bouillie de pixels à distance, dégâts aléatoires, décors redondants, maniabilité aux fraises… Vu comme ça, Cyber Utopia est une véritable purge.

Et pourtant, si le jeu est loin d’être particulièrement intéressant, un ancien joueur de FPS sur console pourra y trouver, pendant la petite heure que dure le jeu, un brin de nostalgie et finalement apprécier ses musiques .midi de bonne facture, ses modèles d’armes et de robots un peu moches et ses labyrinthes sans queue ni tête. Pour la modique somme de 50 centimes (en solde), soit la moitié d’un pain au chocolat (ou une dizaine de ces pâtisseries si vous vous appelez Jean-François Coppé), Cyber Utopia pourrait peut-être raviver de vieux souvenirs ou, au pire, vous faire marrer un bon coup. Pour les curieux, une démo est dispo.

Amid Evil

Amid Evil

Steam
Statut : Bientôt disponible en early access – Sortie 2018

Amid Evil est l’un des seuls jeux de cette série d’articles que je n’ai pas pu essayer. Néanmoins, il aurait été dommage de passer à côté de ce jeu lui-aussi édité par New Blood Interactive, les éditeurs de DUSK qui ont décidé de bouffer à tous les rateliers et développé par l’équipe derrière le mod Return of the Triad pour zdoom.

Contrairement à ce que vous pourriez croire au vu de son titre Amid Evil n’est pas l’histoire d’un jeune maghrébin possédé par le Mal, mais bel et bien une suite spirituelle à Heretic, à savoir un shooter se déroulant dans un univers médiéval-fantastique et dans lequel le joueur devra utiliser un arsenal composé de haches, de morgenstern et autres bâtons à boules de feu pour détruire des démons, zombies et différentes créatures maléfiques. Si on retrouve le côté visuel minimaliste de DUSK, celui-ci est bien moins prononcé ici, notamment avec des modèles d’armes beaucoup plus détaillés. On y retrouve aussi plein de couleurs dans la droite lignée de son modèle et du démembrement, ce qui est toujours bon à prendre.

Pour le moment on n’en sait pas beaucoup plus sur le jeu, si ce n’est qu’il devrait bientôt paraître en early access.

msdos2

Voila pour cette deuxième partie, on se retrouve la semaine prochaine avec une nouvelle sélection de ces FPS qui veulent nous faire voyager dans le temps et cette fois-ci, on parlera de jeux à génération procédurale.

Article précédentPUBG fait dans le caritatif
Article suivantUn Trailer pour HellBreaker

1 COMMENTAIRE


  1. Excellent article, c’est intéressant et plaisant à lire ! Vivement les suites.

Connectez-vous pour laisser un commentaire