Décidément, tout le monde se met à faire du Battle Royale. Le succès de vous savez quoi fait tourner la tête des gros éditeurs, qui se rallient peu à peu à la cause du Last Man Standing en adaptant leurs propres jeux à la mode du moment. Rockstar fut l’un des premiers à se lancer, et c’est désormais au tour de Epic Games de sortir un mode 1 contre 100 sur Fortnite. Voilà qui me donnera l’occasion de dépoussiérer ce jeu déjà oublié au fond de ma ludothèque.

Allons à l’essentiel : le mode Battle Royale de Fortnite est une repompe complètement assumée de Battlegrounds. Les développeurs ne s’en cachent pas, ils se sont inspirés de H1Z1 et PUBG pour ce mode de jeu et dès les premières minutes, la ressemblance est frappante. Aucun zombie ici, 100 joueurs sont largués sur une île un peu plus petite, l’avion et le parachute étant respectivement remplacés par un turbo-bus du futur et un turbo-parachuto-truc du futur. Une fois arrivé au sol, tout nu, il faut fouiller les maisons et trouver rapidement de l’équipement pour avoir de quoi survivre. Les armes vont du pistolet au fusil d’assaut, on note même la présence d’un lance-roquettes et d’un lance-grenades. Côté balistique et personnalisation, ne vous attendez pas à un quelque chose d’aussi poussé que dans PUBG : la balistique est quasi-inexistante et il est impossible de coller un attachement à ses armes. On ne peut évidemment pas jouer en vue FPS, et on a l’impression de se tirer dessus avec de gros pistolets NERF.

Pour le reste, c’est visuellement identique. Exception faite d’un style plus cartoon et d’un feeling plus léger (dans les déplacements, la visée et les animations), les habitués du genre s’y retrouvent en quelques secondes. HUD, gestion de la caméra et marquage de la carte sont exactement les mêmes que dans Battlegrounds. Un cycle jour/nuit viendra par contre modifier la visibilité directement en cours de partie.

Là où le jeu peut éventuellement se démarquer, c’est par son système de construction. Le mode Battle Royale reprend la mécanique de construction chère à Fortnite (ça tombe bien, le jeu de base était chiant) et permet de construire. Pioche en main dès le début de la partie, on peut démolir tout ce qui nous entoure pour récolter des ressources et se fabriquer un abri à la volée. Des murs, des escaliers et même un toit : vous pouvez vous construire un château si ça vous chante et que vous avez amassé suffisamment de matériaux. Epic Games ont été assez malins à ce niveau, puisque la zone de jeu comprend beaucoup moins de bâtiments et de points d’intérêt que PUBG, ce qui pousse les joueurs à se creuser la tête pour se protéger avec les moyens du bord.

Cette composante bac à sable est un ajout intéressant, puisqu’elle permet de diversifier les situations de jeu. Si un ennemi campe dans un bâtiment, on peut par exemple se creuser une entrée en détruisant un mur pour le prendre par surprise. On peut aussi s’en servir pour camper nous-même, grâce aux escaliers qui font voir le terrain sous un angle différent. Une maison à deux étages ? Pourquoi ne pas en ajouter un troisième ? Malgré un concept intéressant, le système est encore assez bancal et a besoin d’ajustement, surtout lorsqu’il est possible de se sortir d’un duel en quelques secondes en collant un mur à la tronche de son adversaire. J’ai même croisé des joueurs qui abusaient totalement des mécaniques en glitchant jusqu’à des points très élevés de la carte pour y camper jusqu’à la fin de la partie.

Il y a un autre aspect de ce mode que j’ai apprécié, c’est le rythme des parties. Le compteur passe de 100 à 30/40 en seulement quelques minutes, puis c’est la zone qui se resserre qui force les derniers survivants à se trouver pour se la coller. On passe moins de temps à attendre dans une salle de bain ou à ramasser des poêles mais un peu plus à croiser les autres joueurs. Si une balle nous traverse la tronche avant la fin de la partie, on prend même plaisir à regarder la partie se terminer à travers un mode Spectateur bien pensé. Une fois décédé, la caméra ira suivre votre assassin, avant d’aller suivre le joueur qui lui règlera son compte, et ainsi de suite jusqu’au grand vainqueur.

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Infiniment plus accessible et bon enfant que H1Z1, Battlegrounds ou le mode Battle Royale de ArmA, cette variante de Fortnite est aussi beaucoup plus facile. Pour peu que vous ayez les deux parties du cerveau qui fonctionnent, il est très simple de finir dans le top 5 de la partie et d’utiliser les failles du système de jeu à votre avantage. Le mode n’est pour l’instant jouable que sur les serveurs de tests public, la sortie officielle est fixée au 26 septembre. Son arrivée dans Fortnite ne justifie certainement pas de lâcher 29,99€ pour accéder immédiatement à l’Accès Anticipé du jeu mais une fois que celui-ci sera gratuit (c’est ce qui était prévu à la base, rappelons-le), il pourrait constituer une alternative intéressante à PUBG si Epic décide de le soutenir sur le long terme avec un système d’expérience et de la persistance entre les parties. Puis ils se rendront compte que les gens ne jouent à Fornite que pour ça, et sépareront le jeu en deux. Ils appelleront le jeu original « Just Survive » et vendront sa variante Battle Royale à côté. Ah mince, ça a déjà été fait ?

Mais au fond, je ne sais même pas pourquoi j’écris cet article puisque si le monde n’a pas oublié l’existence de Fortnite d’ici sa sortie finale, Battlegrounds aura dépassé les 450 milliards d’exemplaires vendus et ne pas avoir Brendan Greene encadré dans son salon sera socialement mal vu.

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1 COMMENTAIRE

  1. Dans les faits y’a pas besoin de lacher 30 balles pour jouer au mode Battle Royale, c’est gratos.

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