Dans La Suggestion de la Semaine, on fourre notre bras au fond du tiroir de la rédaction pour vous conseiller des bidules et des machins susceptibles d’attiser votre curiosité et de vous donner de quoi avoir l’air intéressant devant vos amis à l’apéro.

Jeux, films, documentaires ou œuvres plus obscures, c’est ici qu’on pourra se permettre de parler d’autre chose que des FPS, en attendant la nouvelle version du site où on fera des vidéos commentées sur les jeux Nintendo et où Squeezie sera invité dans nos locaux pour inaugurer notre rachat par Bolloré®.


Les jeux de société, c’est le bien. On ne vous apprend rien, il n’existe aucune autre saveur semblable à celle d’une soirée jeux, accoudés à une table trop petite jonchée de bouteilles de bière autour de laquelle fusent railleries et coups bas à répétition. Mais parce que la vie (ou l’absence d’amis palpables, n’ayez pas honte) ne permet pas toujours de se réunir pour organiser telles messes, Berserk Games a conçu Tabletop Simulator. Pour pouvoir jouer avec ses amis à l’autre bout du monde, ou simplement fuir l’odeur de chaussette salle qui s’installe rapidement dans le salon après plusieurs heures de jeu.

[–SUITE–] Tabletop Simulator n’est pas à voir comme un jeu à proprement parler – il ne comprend ni scénario, ni but défini. Les membres de Berserk décrivent eux-mêmes leur création comme un outil simulant une table de jeu, utilisable par tous pour se rapprocher au mieux des sensations tangible d’une partie de jeu de société. On pose sur une table des éléments (cartes, plateau, pions, dés…) dont la physique est entièrement simulée par le moteur et avec lesquels il est possible d’interagir de mille et une façons, comme on le ferait dans la réalité.


On peut distribuer, mélanger, couper ou encore cacher les cartes, s’amuser à envoyer les pions voler à travers la pièce ou retourner la table quand l’énervement prend le dessus. Là où la plupart des adaptations numériques de jeux de carte/plateau optent pour la simplicité d’une interface et l’automatisation à outrance, Tabletop force à tout faire soi-même, en agitant sa petite main pour déplacer ses pièces sur la table au risque d’envoyer valser ceux des autres joueurs après un geste maladroit. Certes, on ne peut pas sentir le carton des cartes se plier entre nos doigts mais malgré la barrière du virtuel et les interactions avec l’interface, voir les doigts pixellisés de nos amis s’agiter à l’écran a quelque chose de particulièrement immersif. Au fil des mises à jour, Berserk a même pris soin d’intégrer des fonctionnalités améliorant l’ergonomie et limitant les obstacles. On peut par exemple faire apparaître une horloge, un iPod ou une tablette (pour accéder à Internet comme un navigateur classique) sur la table, qui pourra au passage être gribouillée comme bon nous semble durant la partie. On s’y croirait presque.

Et parce que Tabletop Simulator est livré avec une panoplie d’outils de modding simples d’utilisation, n’importe qui peut créer des assets personnalisés et importer des jeux à la volée. Il suffit de scanner les cartes, le livret de règles ou le plateau, de les adapter rapidement et le tour est joué. Même si la présence de certains gros jeux peut soulever quelques interrogations quant aux droits d’auteur, c’est une chouette idée qui permet aussi à des game designers de faire tester leurs prototypes de jeu papier via un logiciel informatique rapide et intuitif. Le Steam Workshop de Tabletop Simulator contient à l’heure actuelle plus de 15 000 jeux, qu’il s’agisse de créations de passionnés ou de portages de licences plus connues. En près de 90 heures de jeu, j’y ai toujours trouvé ce que je cherchais, parfois même avec le luxe d’une traduction française et de scans en haute définition.

007f46 preview
On trouve vraiment de tout sur le Steam Workshop (ici, les Colons de Catanne)

Evidemment, rien ne vaudra jamais le plaisir de la boisson renversée sur un plateau, du cousin intellectuellement limité qui mâchouille les cartes, des pions perdus à jamais sous le canapé ou des longues minutes de rangement une fois une partie terminée mais Tabletop Simulator est clairement ce qu’on peut trouver de mieux en matière de simulation de board game. Avec de bons micros, quelques amis et une connexion à peu près potable, on s’y plonge très rapidement et on ne voit pas le temps passer. On en arriverait même à croire que nos potes sont à côté de nous en train de jouer.

Tabletop Simulator est vendu 19,99€ sur Steam et est même jouable en VR pour les plus fortunés d’entre vous. Mais si vous êtes prêts à débourser autant pour la réalité virtuelle, achetez-vous des amis en chair et en os ou trouvez-en sur le Discord de NoFrag. C’est moins malsain.

Article précédentLes bons plans du samedi : édition du début de la fin
Article suivantUne heure de gameplay de The Evil Within 2