La conférence EA, le lundi, ne servait à rien pour EA. Nous, on y a mangé gratuitement et on a bu beaucoup de bières.

La conférence en question

On entre au Koelnmesse encore vide, vierge de sueur, à part celle des gens qui construisent les stands. C’est une sensation agréable, l’impression d’être des privilégiés. On a une invitation, on ne fait pas la queue pour que des jolies filles en polo rouge nous remettent notre bracelet rouge, signifiant que nous sommes de ceux qui ont le droit de voir la conférence EA en vrai. A l’intérieur on est accueilli par des Stormtroopers, un X-Wing et un Tie Fighter (ou Bomber je ne sais plus) grandeur nature. Il y a aussi une voiture sur des rails qui enjambent les chaises destinées au public, ceux qui vont regarder le show EA, celui qui ne sert à rien.

Avant d’arriver là, EA a déjà bien développé son thème. Avant d’entrer dans cette salle pleine de journalistes et de Youtubeurs, on a pris un bus pendant 175 secondes (Noddus a chronométré). Une navette, qui nous a amenés de l’endroit où on nous a donné notre bracelet jusqu’à l’entrée du hall où se déroule la conférence. Une navette qui ne sert à rien. Le X-Wing grandeur nature est aussi inutile.

La conférence commence dans 15 minutes. Je rencontre des gens payés pour ce que je suis en train de faire, je suis content. Ils savent déjà que tout ça ne sert à rien. Ils ne resteront pas longtemps à Cologne. On va prendre des bières, 4,8 degrés. Il y a d’énormes caméras et des écrans monstrueux. La scène est rouge et elle ne sert à rien. On s’installe alors qu’une voix qui parle anglais avec un accent qui oscille entre l’Asie et la Scandinavie nous indique que le show va commencer. Devant nous quelqu’un se filme en train de faire le mariole. Pour lui, l’événement n’est pas inutile, il va publier une vidéo sur Youtube, des gens vont aimer, il va gagner de l’argent.

Ça commence.

FIFA, de la musique et un homme maigre, d’une quarantaine d’années qui commence à nous parler. Il a une tête de grand chef sympa, le genre qui a l’air cool, mais qui baise des putes en faisant semblant de les étrangler pendant le week-end. Il nous dit des choses inutiles, qu’il est content, que tout ça c’est pour les joueurs. On sait tous ici que c’est du marketing.

Il lit sur un prompteur. On le voit, il est juste au dessus de nous. On ne cache plus les prompteurs, tout le monde sait comment ça fonctionne. Je ne comprends pas. EA dépense une fortune (on vient de reprendre une bière) et ils ne font pas d’effort pour apprendre un texte, le réviser un petit peu, sembler un peu plus naturel. Est-ce qu’ils s’en foutent, est-ce qu’ils se disent que de toute façon les joueurs c’est des cons ?

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Je ne sais pas. La gêne grandit quand deux personnes utilisent le même prompteur pour lire leur échange. On a l’impression de voir deux marionnettes mal articulées en face de nous, le cul crispé et le cheveu parfaitement laqué.

La conférence continue, on voit des trailers pour des jeux, la musique est forte et les bières s’enchaînent. Trois personnes commentent un match de Battlefield 1, on a l’impression d’écouter Stade 2. Leurs commentaires sont préparés eux aussi, ils ne servent à rien.

Il y a ensuite un petit chien sur scène, il a l’air terrorisé. Ou alors j’invente. J’aimerais qu’il le soit, que sa vie sans filtre conscient ne puisse pas comprendre ce qui est en train de se passer. Je ne comprends pas non plus, j’aimerais qu’un chien m’accompagne.

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Noddus et moi sommes devenus des experts pique-assiette. La conférence se termine et on part manger, encore de l’argent dépensé pour des journalistes qui ne servent à rien. On en reprend deux fois.

Un chauve devant nous ne veut pas de tomates, la personne qui prépare notre combo pain/trois litres de moutarde/tomates/salade/viande/trois litres de sauce salsa lui dit qu’elle ne peut pas faire de lui un cas spécial et qu’il aura des tomates, comme tout le monde. Le chauve en costume bleu marine s’énerve et nous prouve qu’il ne veut pas de tomates en mettant la main dans le plat de tomates. On rigole et on mange. 74% de la sauce de nos hamburgers se retrouvent sur nos doigts et on hésite quelques instants à les essuyer dans la chemise de cette homme devant nous, pas par méchanceté, mais parce qu’on voudrait que quelque chose se passe.

Il fait sans doute 160 kilos, il y a la place pour s’essuyer. Beaucoup de gens sont comme lui ici, des gens qui ont de la place.

La soirée continue, il est temps de tester les jeux. Il y a Need For Speed, Battlefront 2, Battlefield 1. Les ordinateurs alignés me font penser aux rangées de téléphones des bénévoles du téléthon. On ouvre une autre bière, on se la fait confisquer avant de jouer, on joue, s’ennuie un peu. On regarde autour de nous ce grand hall un peu vide, pleins de centaines d’ordinateurs et d’argent et on s’en va, non sans avoir pris 4 bières dans nos sacs, pour les ramener à Masiko qui est resté à l’appartement. Il a écrit les news liées à l’événement. Il le regardait sur Twitch.

On se perd un peu dans le Koelnmesse en partant, on voit les poubelles de l’endroit, des zones en travaux. Le complexe la nuit me fait penser à un hôpital.

On retrouve notre tram. Avant d’arriver à l’appartement on achète à manger à Masiko. Au moins on aura servi à quelque chose.

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