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La nature a fait de nous des créatures sociales. Faire partie d’un groupe et agir de concert nous procure du plaisir. C’est pour ça que nous aimons Blackwake. Le jeu transcende notre individualité : nous n’y incarnons pas un joueur, mais une partie d’un équipage. Peu importe notre mort, peu importe notre score, peu importe que le navire coule ou que nous perdions la bataille, seul compte le sentiment de faire partie d’un tout, le sentiment que chacun de nos gestes complète ceux de nos équipiers, se confondent, pour ne former plus qu’un, pour n’être plus qu’un, un équipage, un navire, une entité : [–SUITE–]

Six navires sur l’océan

Les deux développeurs ont vendu plus de 200.000 exemplaires de Blackwake. C’est cool, ça leur permet de bosser à fond sur le jeu, et heureusement, car du travail il en reste beaucoup à abattre ! Bien qu’ils nous promettent une foultitude de modes de jeu, avec des trésors, des fortins et que sais-je encore, pour l’instant il n’y a qu’un team deathmatch tout simple :

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Les deux flottes adverses apparaissent chacune d’un côté de la carte. Se rapprochent. Se tirent dessus. Le nombre de tickets baisse au fur et à mesure que les hommes meurent et les navires coulent. Tout ce beau monde respawn, et le round se termine dès qu’un côté n’a plus de ticket..

On s’amuse, on pleure et on rit ! Puis on s’ennuie

Les premières minutes du jeu sont éprouvantes. Alors que tout l’équipage s’agite, que les boulets pleuvent et que le navire coule, vous essayez vainement de comprendre comment recharger un canon ou réparer la coque. Après un ou deux rounds, vous comprenez les bases et devenez un membre d’équipage capable de rafistoler le navire et de tirer. Encore quelques rounds et vous cessez de jouer dans votre coin, vous observez les actions des autres joueurs, et vous agissez en conséquence. C’est encore un peu le boxon, mais ça commence à devenir sympa !

Deuxième session, vous avez de la chance, vous tombez sur un capitaine émérite qui vous indique quelle bordée recharger, quand tirer et à quel moment dégainer pour prendre d’assaut le bâtiment adverse. Fort de votre expérience, vous suivez votre petite routine, telle une fourmi besogneuse : recharger, tirer, recharger, tirer, réparer, pomper, recharger, attendre… tirer, recharger, tirer, courir à la proue, sauter sur le navire adverse et sus aux Anglais ! Vous écoutez les ordres du capitaine, vous travaillez en harmonie avec les autres matelots, vous vous fondez dans le groupe, toutes vos actions prennent sens, vous ne faites plus qu’un avec le navire. C’est beau.

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Troisième session, après quelques rounds frustrants passés sous les ordres d’un capitaine débutant, vous changez de serveur pour retrouver un équipage qui tourne comme une horloge. Recharger, tirer, recharger, tirer, réparer, pomper, recharger, attendre… tirer, recharger, tirer, courir à la proue, sauter sur le navire adverse et sus aux anglais… L’apprentissage se transforme en routine, la routine devient besogne, l’ennui s’installe… Il est temps de passer capitaine !

« J’ai un micro, ayez confiance, votez pour moi ! »

Au début de chaque round, les joueurs qui souhaitent devenir capitaine doivent rédiger une courte harangue pour inciter les autres joueurs à les élire. Une fois à la barre, votre tâche consiste à régler l’allure du navire, sa direction, et indiquer à vos hommes où et quand tirer. Comme il n’y a ni vent, ni houle, ni rien du tout, il suffit de quatre touches pour diriger un galion. Très rapidement, vous réussissez à aligner votre navire pour envoyer des bordées à l’adversaire en vous demandant pourquoi vos hommes mettent les trois quarts des boulets à côté. Mais peu importe, c’est rigolo !

Quatrième session, en surfant sur internet, vous avez appris l’existence de la planche et du crosshair :

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Il ne vous reste plus qu’à bosser la tactique : garder une carte mentale de la position des alliés et des adversaires, communiquer avec les capitaines amis pour concentrer vos tirs et… Et vous avez fait le tour de ce que propose l’accès anticipé.

Douze heures de fun, combien de mois à attendre ?

Si Blackwake a connu un succès fulgurant, les serveurs se vident tout aussi rapidement. Une fois passée la phase d’apprentissage et le plaisir exaltant de communier avec le reste de l’équipage, on se heurte à un skill ceiling en béton armé. Seuls les capitaines peuvent encore progresser, mais ils ne sont que six sur des serveurs de cinquante-quatre joueurs.

Blackwake ressemble encore à une alpha : il manque des tas d’animations et beaucoup de contenu pour ne pas se lasser rapidement. Cependant… Si vous avez 20€ dans la poche et une bande de potes avec laquelle jouer, vous auriez tort de vous priver. Les premières sessions passées sur Blackwake sont un pur bonheur, et même si les deux développeurs meurent demain, fauchés par une bordée de canons, vous ne regretterez pas la première dizaine d’heures que vous passerez sur cet accès anticipé !

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