On peut encenser un jeu merveilleux avec de longues phrases lyriques, encore ému de l’expérience qu’on vient de vivre ; on peut se moquer sans fin d’une atroce bouse buggée jusqu’au trognon, mais quand ce à quoi on a joué ne nous a fait lâcher qu’un « meh » ennuyé, on ne sait pas quoi écrire. Alors on se dit qu’on va peut-être combler, qu’on va parler d’autre chose. Vous saviez que cette façon de dire «meh » devant la médiocrité a été popularisée par les Simpson ? Ou alors on se dit qu’on va faire vite, parce que ça ne vaut pas le coup.

 

La clé magique

007c9f previewBrut@l est un action RPG vu de dessus avec mort permanente. On y dirige un guerrier, mage, ranger ou amazone qui se balade dans des donjons, tue des monstres, ouvre des coffres, trouve une nouvelle armure, descend de plus en plus bas dans les niveaux et finit par probablement mourir et devoir tout recommencer. Les contrôles sont plus ou moins classiques, un bouton pour taper, un autre pour bloquer ou esquiver, un saut etc. Il y a un peu d’équipement, un peu d’artisanat, des clefs pour ouvrir des portes, des éléments qui infligent des états secondaires. Au fur et à mesure de la montée de niveaux, on gagne des points qu’on peut utiliser pour acheter divers skills. Ce que je viens d’écrire pourrait être la description de centaines d’autres jeux.

L’enfer du jeu

Le problème c’est que ça suffit à définir le système de Brut@l plus ou moins exhaustivement. Pire encore, ces mécaniques basiques ne sont pas développées. Les quatre classes, vu qu’elles ont le même arbre de compétences très basique, se ressemblent toutes au bout de quelques minutes. Le système d’éléments est très anecdotique, tant que les créatures de glace ne sont même pas immunisées au froid ou qu’il est possible de mettre le feu aux monstres brûlants. Les armes se ressemblent, toujours les mêmes combos qui reviennent sans cesse, encore et encore et autres pléonasmes. L’absence de lock sur les ennemis fait que les combats sont brouillons, une esquive au maniement hasardeux fait que la seule stratégie viable reste de taper en espérant ne pas mourir. Rien n’est véritablement cassé ou raté dans Brut@l, mais tout est trop basique pour s’y amuser plus d’une demi-heure.

Salut l’artiste

007ca0 previewHeureusement, Brut@l sait se démarquer, malheureusement, l’originalité n’est pas forcément un bien. L’arobase dans le titre n’est pas une façon malvenue de faire jeune, c’est un clin d’œil aux jeux comme Rogue ou Nethack, de base entièrement faits en caractères ASCII. Ainsi, dans Brut@l le bouclier est un arobase, les piques du gourdin sont des F, un casque est fait de M et de T, etc. Pour lier tout ça, il n’y a que du noir. Le résultat est inventif, mais assez décevant, on ne voit à l’écran qu’une grosse masse sombre nervurée de quelques traits blancs, les ennemis quand ils sont nombreux se mélangent et il est difficile de les différencier. Les décors ne marquent pas. Sans être laid, il n’est pas inoubliable. Cette phrase pourrait résumer le jeu de toute façon.

 

L’amour ne s’achète pas

Brut@l est notable grâce à sa direction artistique, mais la surprise des caractères ASCII ne dure que quelques instants. Reste un jeu médiocre, qui survole le genre sans jamais essayer, un strict minimum qui sans être immangeable, manque d’assaisonnement.

 

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