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Imaginez le tableau : Bethesda France qui invite NoFrag à tester Dishonored 2. Après un accueil sympathique à base de rafraichissements et de petits croissants ainsi qu’une session de deux heures de jeu, je repars avec un pack de bières Fallout, des jeux en version boite estampillés Bethesda et un petit dossier de presse/artbook. La collusion entre journalisme et industrie est totale. Dès lors, comment parler en mal de Dishonored 2 ?

Heureusement, une petite erreur est venue se glisser dans cette réception idyllique qui fera basculer l’ensemble de ce processus rodé : on m’installe devant le PC en m’indiquant, je cite : « Bon, le jeu tourne sur un PC mais tu peux jouer qu’avec un pad Xbox 360 branché dessus. Ça va le faire, non ? ».

[–SUITE–] Cela fait quelques mois que Bethesda nous harcèle avec des vidéos issues du même niveau : le manoir de Jin Dosh, un lieu rempli de pièges, d’architectures mouvantes et de robots géants. Cette session de jeu s’est donc déroulée dans cette demeure et j’ai pu fouiller, explorer et décortiquer précisément cet endroit. Et tout comme dans les vidéos, la première chose qui saute aux yeux concerne la direction artistique. Outre cette ambiance feutrée à base de tons ocre chaleureux ou de rouges veloutés, une attention toute particulière a été apportée sur les objets du décor. A mi-chemin entre un pur style renaissance et du steampunk déjanté, l’ensemble fonctionne plutôt bien et l’on est tout de suite absorbé dans cette atmosphère particulière. Cette impression est d’ailleurs renforcée par le niveau de détail des textures, bien plus fin que dans le premier Dishonored.

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Il n’y a pas encore beaucoup d’informations sur l’histoire de Dishonored 2 mais on peut noter une chose sur la narration : le niveau du manoir de Jin Dosh fourmille de livres et autres notes à lire. Totalement accessoires, ces textes servent uniquement à en apprendre plus sur l’univers du jeu. Il est encore une fois intéressant de comparer au premier Dishonored puisque ce foisonnement de littérature était bien moins important dans ce dernier. De la même manière, si les pouvoirs à disposition sont globalement les mêmes que dans le premier, quelques ajouts viennent améliorer les possibilités d’attaque frontales ou d’infiltration, à l’image de ce pouvoir d’Emily qui lui permet de se transformer en ombre relativement indétectable et de réaliser ainsi des mise à mort furtives.

http://www.youtube.com/watch?v=0URZ5J4C
Mais à force de comparer au premier opus, on prend vite conscience des limites de l’évolution qu’a pu apporter Arkane Studios à leur titre. En effet, on retrouve rapidement les mêmes astuces de game design ou, plus grave, les mêmes problèmes : bugs en tout genre allant de la traversée des murs aux soucis de collisions, comportement de l’IA désastreux avec le classique « je passe devant le cadavre de mon pote sans rien remarquer », quand ce n’est pas un oubli pur et simple du joueur après quelques secondes d’alarme. Même situation du coté level design : une porte fermée avec un « très pratique » petit soupirail juste au-dessus, le barrage électrique dispose toujours de son alimentation juste à côté et les chemins alternatifs sont tellement grossiers que ça en devient une insulte. Un schéma similaire est appliqué au système de combat qui n’a pas bougé d’un pouce, jusqu’aux confrontations avec des grands ennemis qu’il suffit de prendre de haut pour déclencher un finish move automatique. Sans compter le manque total de challenge si l’on ne joue pas exclusivement en furtif. Alors certes, le manoir de Jin Dosh est époustouflant avec toute son architecture qui se modifie à chaque coup de levier et sa direction artistique totalement maitrisée, mais il faudrait que l’ensemble du jeu soit aussi créatif pour que ses soucis évidents soient relégués au second plan.

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Comme le premier mais en mieux (on dirait)

Je me rappelle avoir dit à l’un des développeurs de chez Arkane : « On dirait une campagne additionnelle, une sorte de stand alone. » J’ai tout de suite compris que ma remarque avait choqué et pourtant, je ne pensais pas à mal. En effet, Dishonored 2 semble conjuguer tous les avantages et les inconvénients du premier opus avec une différence notable : tous les bons cotés ont été transcendés mais tous les mauvais n’ont pas bougé et même pour certains, se trouvent être encore pires. Est-ce que pour autant, cela pourrait en faire un mauvais jeu ? Il y a peu de chance que ce soit le cas, mais tout dépend encore de ce que Arkane va nous proposer en dehors de ce manoir, il est vrai, très réussi.

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