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Développé par Machine Games, des anciens de Starbreeze Studios, Wolfenstein : The New Order a été annoncé il y a environ un an. Grâce à une promotion relativement discrète et décalée, le jeu a peu à peu réussi à susciter l’intérêt des joueurs après un dernier épisode en 2009 particulièrement décevant et sans intérêt. Alors qu’en est-il de ce Wolfenstein 2014 ? [–SUITE–]

Une ambiance excellente

Dès les premières secondes, le jeu annonce la couleur. Débauche d’explosions, d’avions s’abîmant en pleine mer, débarquement sur le front, etc. On se croirait revenu à l’âge d’or des FPS WWII. Et tout est réuni pour vous faire entrer sans hésitation dans l’univers du titre.

Les environnements, générés par le même moteur que RAGE, ne sont pas exempts de défauts, notamment à cause des textures qui apparaissant au dernier moment si on se retourne trop vite. Ils proposent néanmoins des niveaux détaillés en intérieur comme en extérieur et souvent assez grands. Les lumières, bien que non dynamiques, soulignent indéniablement la beauté des décors. Fourmillant de détails, le jeu est très agréable à parcourir et à explorer. On appréciera ou pas ce grain ajouté à l’image qui appuie le côté vieux et sale des décors.

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2/10 would not bang

Il y a juste assez de cutscenes pour dynamiser un peu l’histoire qui, sans être renversante de fraîcheur, parvient à tenir en haleine en mêlant très habilement tension, second degré et série B. La variété des environnements est également un point fort du titre. Ainsi, vous évoluez sur terre, sous terre, sous l’eau et, pourquoi pas, sur la lune, tant qu’on y est ? Des laboratoires nazis aux bases secrètes en passant par les camps de concentration et les temples, il est très difficile de se lasser.

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Wolfenstein : The Abyss Edition

Les musiques jouent aussi un rôle essentiel dans l’ambiance. Elles ne sont pas toujours exceptionnelles, mais certaines se dégagent vraiment du lot, probablement grâce à l’aide de Frederik Thordendal, guitariste de Meshuggah. Je pense notamment au thème que l’on peut entendre dans le menu du jeu.

Mais un gameplay trop simpliste

Tout ce travail sur l’ambiance est soutenu par un gameplay propre et plutôt efficace sans être innovant pour un sou. Il est gâché par des mécaniques étranges dont certaines vraisemblablement héritées de la console.

Le HUD sobre et discret renforce l’immersion certes, mais le fait de devoir spammer la touche « E » pour ramasser munitions et medpacks rappelle les pires moments de Bioschok Infinite. On ne se retrouve quand même pas à devoir chercher des munitions de fusil laser dans les poubelles, mais il faut tout de même courir en martelant la touche E pendant les combats contre les bosses. Ce n’est ni immersif, ni intéressant. Même problème avec la roue des armes proposée qui est tellement lente et mal faite que vous ne l’utiliserez certainement jamais. Sur PC, vous préférerez sans doute appuyer sur les touches 1, 2, 3, 4, etc.

En terme de level design le jeu alterne les niveaux « larges couloirs » et d’autres plus ouverts. Assez grands pour vous proposer à certains moments des chemins alternatifs, mais sans comparaison avec ceux de Dishonored ou de Deus Ex. Vous aurez quand même dans ces moments-là la possibilité d’anticiper et de préparer votre prochain assaut en choisissant la discrétion et le lancer de couteau ou l’affrontement direct et le shotgun.

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Mais peu importe que vous choisissiez l’une ou l’autre des stratégies, les ennemis ne sont pas des génies. Ils ne s’étonneront pas de voir un cadavre en plein milieu d’un couloir. Et si vous choisissez l’approche directe, ils se contenteront de se cacher derrière les murets ou mes tables, pourtant destructibles, pour ensuite foncer droit vers vous. Certains viendront quand même tenter de vous déloger en empruntant un autre couloir pour se retrouver derrière vous.

La difficulté résidera plutôt dans la quantité d’ennemis à affronter en même temps, et à leur résistance à certains types d’arme. En effet, certains adversaires sont particulièrement vulnérables à une arme qu’on préférera donc utiliser pour en venir plus rapidement à bout. Quand vous avez trois ou quatre types d’ennemis différents à l’écran, il faut donc s’organiser et courir un peu partout en jonglant entre ses différentes armes. Rien de transcendant en 2014, mais ça permet de dynamiser les gunfights. Ne brillant pas par leurs intelligences, ils peuvent quand même se révéler très résistants et vous arroser copieusement de projectiles.

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Enfin du challenge !

Peu de choses à dire sur les armes en elles mêmes. J’ai préféré les armes imaginées par Machine Games, très SF, aux plus classiques qui manquent un peu de punch.

Il y a aussi quelques phases d’exploration basées sur des quêtes Fedex qui viennent faire redescendre un peu la pression et sont souvent là pour étayer l’histoire et les personnages. À moins que ça ne soit que pour faire gonfler artificiellement la durée de vie.

Il faudra environ une dizaine d’heures pour terminer le jeu, selon la difficulté et vos efforts pour découvrir les objets et les passages secrets parfois assez subtilement cachés.

Verdict

Sans être parfait ni très original Wolfenstein : The New Order propose une campagne honnête. Le jeu propose deux timeline différentes (conséquence d’un choix que vous aurez à faire au départ) vous serez peut être tenté de le faire une deuxième fois en tentant une approche différente. Mais n’espérez pas la richesse d’un Deus Ex de ce côté là. Avec son style série B assumé ce Wolfenstein est plutôt à ranger aux côtés du dernier Shadow Warrior. Le titre propose quand même des passages marquants, toujours soutenus par une mise en scène très travaillée, bien plus que Shadow Warrior. Mais si vous cherchez du gameplay pur et dur, vous pouvez passer votre chemin. Sans être catastrophique le jeu n’apporte rien de ce côté là.

A 50€ et sans mode multijoueur, il faut aimer le délire nazi et les jeux qui reposent avant tout sur l’ambiance.

L’avis de Dr.Loser

Le gameplay est peu innovant, mais pas désagréable pour autant. Il comporte tout de même de nombreux défauts, notamment lorsqu’on joue en difficulté maximale où l’on est obligé de jouer de façon très statique en restant à couvert et en tirant sur les têtes qui dépassent. Pour éviter ça, il aurait fallu que les développeurs ajoute une mécanique incitant le joueur à rester en mouvement : la faculté de récupérer de la vie au corps à corps (NecroVision), du bullet time (FEAR), des ennemis qui vous agressent au corps à corps (Serious Sam), etc. Mais dans Wolfenstein, rien de tout cela, et la difficulté über rime avec campeur, ce qui est d’autant plus grave que le lean basé sur une seule touche est désagréable à utiliser. Heureusement, l’ambiance vient rattraper le coup grâce à une histoire ultra badass avec des bases lunaires nazies, des camps de concentration nazis, des exosquelettes nazis et… de la technologie Alien juive ! Chapeau aux scénaristes et aux artistes qui ont réalisé un superbe travail.

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