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Quand Codemasters sortit Dragon Rising l’année dernière, tous les fans d’Operation Flashpoint crièrent au scandale. Tous, sauf nous, car malgré la façon dont le jeu dénaturait la licence dont il était issu, nous sommes avant tout des fans de FPS et nous savons reconnaître les qualités d’un jeu : Dragon Rising était une petite simulation facile à prendre en main et sympathique à jouer en coop. Malheureusement, ce n’est pas le cas de Red River.[–SUITE–]

L’enfer, l’enfer…

Pour tester Red River, j’ai mis les petits plats dans les grands : avec l’aide de trois volontaires, nous avons fait la campagne et toutes les missions annexes en coop. Et croyez-moi, pour trouver trois personnes ayant acheté le jeu sur PC, j’ai du chercher longtemps ! La campagne se divise en deux parties : lors des cinq premiers chapitres, vous passez votre temps à sécuriser des villages d’insurgés armés d’AK47. Dans la seconde moitié du jeu, les chinois envahissent le pays et vous combattez contre des hordes de soldats accompagnés de véhicules et d’hélicoptères de combat.

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Mais pas de panique : l’IA ennemie est tellement catastrophique que vous pouvez repousser sans problème un bataillon entier. Dans Red River, les chinois courent en ligne droite vers vous en restant à découvert. Tous les trente mètres, ils font une pause en faisant mine de tirer vaguement dans votre direction. Pendant ce temps là, vous êtes planqué derrière un muret et vous faites du tir aux pigeons. Je crois que sur la campagne entière, notre escouade de quatre marines a abattu pas loin de 2500 ennemis.

« 2500 ennemis ! », me direz-vous. « Mais ça doit être juste trop frénétique ce jeu !» Et bien détrompez-vous. Il est difficile de trouver les mots pour décrire à quel point les combats sont ennuyeux… Cet exemple vous en donnera un aperçu : nous sommes à la cinquième mission et les chinois passent à l’assaut. Perché sur le toit d’une maison tadjik, notre escouade a pour mission de ralentir la centaine de communistes qui fonce vers nous. Après plusieurs minutes à résister sous le feu adverse, nous nous replions vers un second village, les chinois à nos trousses. Ils sont des centaines avec des APC et des hélico de combat. La situation semble désespérée. A ce point de la mission, voici ce que nous avons pu entendre sur Mumble :

– Shua : Je suis parti pisser. J’ai raté quelque chose ?
– Xobar : Euh non.
– Dr.Loser : En fait, on ne s’était même pas aperçu de ton absence.
– Switch : La prochaine fois, n’hésite pas à démouler un bronze.

La tension était son comble.

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Tu vas la fermer ta gueule ?!

Même en jouant en coop, par session de 2h30, la campagne solo de Red River nous a semblé horriblement ennuyeuse. Une mission typique dure environ une heure au cours de laquelle votre sergent parle durant dix longues minutes. Ca n’a l’air de rien dix minutes, mais croyez-moi, quand vous n’avez rien d’autre à faire que de rester le cul assis derrière un Humvee à écouter un mauvais acteur lire un texte insipide, c’est long. Très long !

En effet, si les combats de Red River sont un enfer, je ne saurais trop comment qualifier les nombreux dialogues que vous devrez supporter. Je suppose qu’une fois dans votre vie, il vous est arrivé de vous asseoir au resto à côté de deux pétasses qui parlent trop fort à propos de sujets passionnants comme l’irritation des fesses du petit dernier ou les problèmes de couple de Céline Dion ? Et bien même ça, c’est du Audiard comparé aux dialogues de Red River.

Red River est le FPS le plus bavard auquel j’ai jamais joué : il y a tout le temps un type pour vous prendre la tête, pour commenter votre mission, pour vous faire la leçon ou pour décrire vos objectifs. Au bout d’un moment, vous cessez d’écouter ce flot incessant de merde qui dégouline de votre haut parleur et pour le coup vous ne comprenez plus rien aux missions. Heureusement, si tant est que le mot heureusement ait sa place dans cet article, il suffit de suivre la petite icône sur la boussole et de tuer tout le monde pour réussir les objectifs.

Si vous n’avez pas jeté l’éponge après la campagne solo, vous pourrez essayer les huit missions annexes qui proposent de sécuriser des villages, de sauver des pilotes, de défendre un périmètre ou de lutter contre les bugs en escortant un convoi. Ces huit missions durent entre 10 et 15 minutes et permettent de gagner encore plus d’expérience pour faire évoluer votre personnage en débloquant des armes et en améliorant ses capacités physiques : « vous courez 2% plus vite, félicitation marine ! » Ceci dit, je doute que quiconque sur cette planète ait le courage de faire monter les quatre classes de personnage jusqu’au niveau 20.

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Même pas pour rire

Comment un petit FPS sympathique comme Dragon Rising a pu se transformer en cette abomination qu’est Red River ? Codemasters a dépouillé le jeu à l’extrême, ne laissant derrière lui qu’une coquille vide remplie de dialogues insipides. Le pire, c’est que sa nullité ne parvient même pas à rendre le jeu rigolo. Tout ce que Red River parvient à susciter, c’est de l’ennui.

Pour des raisons qui nous échappent, nos confrères allouent des notes relativement élevées au jeu :

  • « S’il ne constitue pas un Operation Flashpoint au sens strict du terme, Red River parvient une fois encore à trouver sa voie entre les titres un peu trop basiques de type Call Of Duty et l’exigence d’un ArmA 2. » – JeuxVideo.fr : 6/10
  • « Red River se montre assez plaisant et devrait sans conteste trouver son public. » – JeuxVideo.com : 6,5/10.
  • Et la meilleure pour la fin : « Codemasters tient enfin son FPS tactique ultime. » – Gamekult : 6/10

En divisant ces notes par deux, vous obtiendrez celles des rares joueurs qui ont daigné essayer Red River.

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Merci au dévouement de mes trois compagnons d’infortune : Switch, Shua et Xobar à qui nous devons les somptueux screenshots qui illustrent cet article.

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