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Pendant des années, les développeurs de Stalker ont conçu le FPS de leur rêve sans réussir à sortir quoi que ce soit. Au bout d’un moment, les gars de THQ en eurent marre et envoyèrent un porte-flingue en Ukraine pour reprendre les choses en main et transformer ces belles idées en produit commercialisable.

À première vue, le résultat ressemble à un vaste FPS d’aventure où le joueur peut faire ce que bon lui semble. Ce sont les bases sur lesquelles fut fondé le projet. Mais après quelques heures de jeu, on discerne les limites imposées par THQ, limites certes haïssables, mais sans lesquelles Stalker ne serait sans doute jamais sorti.[–SUITE–]

Les grosses ficelles du scénario.

Vous incarnez The Marked One. Si vous n’avez pas de nom, c’est parce que vous êtes amnésique, et si l’on vous surnomme ainsi, c’est à cause des marques inscrites sur votre corps. D’où proviennent-elles ? Êtes-vous le sujet d’expériences scientifiques secrètes ? En cherchant à retrouver votre identité, vous déjouerez un Grand Complot Mondial mené par des Scientifiques Fous. Si ça, ce n’est pas du cliché !

Votre épopée du sud au nord.

Un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, voici donc un croquis volontairement inexact des cartes constituant la Zone :

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Comme vous pouvez le constater, elle est composée d’une vingtaine de cartes sur lesquelles vous serez amené à faire de nombreux aller-retour. Représentée ainsi, l’aire de jeu paraît complexe, mais en fait toutes les cartes sont reliées le long d’une ligne représentée ci-dessus par un trait rouge transparent. Les autres itinéraires sont des culs-de-sac au bout desquels vous ferez demi-tour une fois que vous y aurez collecté les informations indispensables à la progression de l’aventure. Le jeu n’est pas totalement linéaire pour autant, puisqu’à chaque intersection, vous choisissez quel chemin emprunter.

Stalker en chiffre :
100-250FPS sur une 8800GTX sans les éclairages dynamiques
15-40FPS avec les éclairages dynamiques…
Une vingtaine d’armes à feu
9 factions de PNJ
Plus de 20 cartes
18 artefacts…
… dont au moins 2 réellement utiles
9 créatures malfaisantes
7 anomalies
4 niveaux de difficulté
10″ pour lancer le jeu
25″ pour charger une carte
5″ pour un quickload
12 heures avant que je découvre la 1re fin
15 heures pour voir la 2ème fin
17 heures pour voir la 3ème fin
1200 victimes derrière moi
Et 4 fins que je n’ai pas encore débloquées !

Envie de visiter les environs ?

Lors de votre périple, vous rencontrerez quantité de gens vous demandant de leur rendre service. Bob vous paiera 1000 roubles si vous exterminez une bande de chiens errants. Max vous filera son vieux AK47 si vous éradiquez un monstre hantant les marais. Tom a perdu son pantalon dans les égouts : retrouvez-le et vous recevrez en échange une veste en kevlar. La plupart de ces quêtes secondaires consistent à tuer un type ou à ramasser un objet. Vous vous en lasserez rapidement et finirez probablement par les ignorer, d’autant plus que les récompenses proposées sont peu attrayantes.

La seule façon de faire progresser votre personnage, c’est d’accumuler du matériel plus performant. Or, les PNJ ont peu d’objets intéressants à vendre : les meilleures armes, vous les trouverez à profusion sur les corps de vos victimes. Si vous jouez comme moi, vous achèterez peut-être une ou deux armures et quelques trousses de soin aux PNJ et les commerçants vous serviront essentiellement à vous alimenter en munitions.

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Si les missions secondaires sont inintéressantes et que le matériel est facile à trouver, quel intérêt d’explorer la Zone ? Pour ramasser des artefacts ? Désolé de vous décevoir, mais là encore ce ne sont que de vulgaires gadgets que vous finirez par vendre pour récupérer de l’argent dont vous ne vous servirez pas… Alors pourquoi partir à l’aventure, pourquoi jouer, pourquoi ?

Les combats !

Ah, rien ne vaut le plaisir simple et naturel de tuer son prochain ! Le fonctionnement et la difficulté des combats s’articulent en quatre étapes :

  1. Au départ, vos armes sont ridiculement peu précises et les affrontements ne ressemblent à rien. Vous devez alors ruser et abuser des faiblesses de l’IA pour survivre.
  2. Rapidement, vous mettez la main sur les premières armes automatiques. Les combats deviennent beaucoup plus faciles pour peu que vous ayez un peu de skill. Votre principale préoccupation consiste à faire des headshots pour ne pas tomber en rade de munitions.
  3. Puis vous faites connaissance avec le marchand auquel vous achetez des tonnes de chargeurs. Si vous lui rendez visite régulièrement, les combats ne vous poseront plus de problème.
  4. Enfin, dans la dernière partie du jeu, les ennemis deviennent beaucoup plus puissants. De nouveau, vous visez la tête et vous tentez d’abuser des faiblesses de l’IA pour rester en vie et éviter d’avoir à abuser des quicksaves.

Le comportement des ennemis est très aléatoire. En général, ils se comportent comme de parfaits imbéciles, mais de temps en temps leur viennent des éclairs de génie. Les voilà alors qui se replient pour vous tendre une embuscade ou vous prendre à revers. Est-ce le fruit du hasard ? Peut-être. Dans tous les cas, les réactions imprévisibles de vos adversaires et leur puissance de feu contribuent à alimenter la tension et l’impression d’insécurité lors des affrontements. Les armes étant précises et meurtrières, vous ne pouvez vous fier qu’à vos réflexes et à votre intelligence pour vous en sortir. Telle est la formule gagnante pour obtenir des combats intéressants, dommage que les ennemis se comportent si souvent comme des idiots…

Massacre d’innocents Stalkers médusés par mon injustifiable violence.

Et surtout, l’ambiance…

L’aspect RPG de Stalker n’a rien d’extraordinaire, le côté FPS est sympathique, mais c’est par son ambiance que le jeu réussit vraiment à se démarquer. Autant dire que si vous n’accrochez pas à l’idée de visiter la Zone contaminée entourant Tchernobyl, vous risquez fort d’être déçu.

Si vous explorez les cartes de fond en comble, ce n’est pas pour amasser du matériel ou découvrir des passages secrets, mais simplement pour admirer la qualité et le détail des décors. Stalker fait partie de ces jeux où le simple plaisir contemplatif suffit à vous donner envie d’avancer pour découvrir de nouveaux environnements. Plus vous progressez et plus l’ambiance s’accentue. D’une campagne paisible infestée de bandits et de bêtes sauvages, vous vous enfoncez petit à petit dans un monde apocalyptique peuplé de créatures cauchemardesques et d’étranges soldats aux visages dissimulés derrière d’inquiétants dispositifs de survie. Difficile de décrocher avant d’avoir découvert ce qui se cache réellement au coeur de Tchernobyl !

Alors, c’est bien ?

Si vous voulez démolir le jeu, vous ne manquerez pas d’arguments. Premièrement, et c’est un fait, l’IA des ennemis lors des combats n’est pas exempte de défauts. Deuxièmement, que ce soient les dialogues, le scénario, le système de commerce ou les quêtes secondaires, tout l’aspect RPG ballote à la limite de la médiocrité. Pourtant, sans lui le jeu s’écroulerait, car s’il n’apporte rien en termes de gameplay, ce côté RPG permet de donner une véritable impression de liberté sans laquelle on ne pourrait pas prendre autant de plaisir à explorer la Zone et à s’immerger dans une ambiance stupéfiante.

Même s’il est loin d’être parfait, je rangerais mon Stalker sur la même étagère que FarCry, Doom 3, SWAT 4, Call Of Cthulhu, FEAR, Dark Messiah ou encore Armed Assault : à côté de tous ces titres qui proposent par certains aspects des expériences de jeu uniques et originales.

« Attendez les gars, vous n’avez pas parlé des graphismes, de la durée de vie et de tout un tas de trucs ! »
Pas d’inquiétude, vous trouverez probablement les réponses à vos questions dans notre article judicieusement intitulé : Stalker : les réponses à vos questions. Le seul point que nous n’avons pas testé, c’est la partie multiplayer. Peut-être lors d’un prochain article…

Vous pouvez aussi jeter un oeil aux premiers tests de nos vils concurrents :

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