000ee4 previewFar Cry, la première grosse baffe de 2004 se voit finalement adapté sur console. Pari loin d’être gagné d’avance : on se souvient bien des immenses cartes, de l’IA surprenante et du véritable challenge procuré par les niveaux de difficulté les plus élevés. Trois éléments que l’on n’a vraiment pas l’habitude de retrouver sur console. Plutôt que de se lancer dans un portage, Ubi a logiquement préféré réaliser une transformation du jeu original. [–SUITE–]

J’ai envie de pleurer

Qui dit adaptation console dit simplification. Ici, ça se ressent bien entendu en termes de gameplay, mais également de scénario. Far Cry ne brillait pas par cet aspect, mais là c’est pratiquement indécent : l’imprévu est rare et la trame principale fait un peu pitié. Le seul moment où l’on se sent concerné par l’intrigue correspond en fait à la capture de Jack Carver, le gentil qui va tuer les méchants, par le vil Dr. Krieger, grand méchant de l’histoire qui lui injectera un virus lui donnant de nouvelles aptitudes. Oui c’est idiot, et alors ? Cet événement passé, on se désintéresse à nouveau de l’intrigue pour revenir à un traditionnel bottage de culs ininterrompu.

Cette coupure scénaristique représente également une importante scission dans le gameplay. Pendant toute la première partie de l’aventure, on se contente en effet d’un mélange bancal entre infiltration basique et bourrinage classique. La devteam a ajouté quelques nouveaux mouvements par rapport à la version PC, mais pour être honnête ils ne m’ont servi qu’au cours du tutorial. Non pas que les idées soient inintéressantes (installer des pièges dans la jungle, s’allonger sur le dos, etc.) mais ni les niveaux ni l’IA ne sont appropriés, ce qui rend l’intégration trop artificielle. Et finalement, dès le début du premier niveau on comprend quelle est la tactique gagnante : le rush bête, chiant et méchant. A propos de l’IA justement, oubliez tout ce que vous avez vu dans Far Cry : on la qualifiera très gentiment de médiocre. Vraiment. Non seulement les soldats sont nuls individuellement et se cognent par exemple contre le moindre obstacle, mais ils ont également perdu toute notion d’équipe. Tuez un garde en train de discuter avec un autre et il est fort probable que son interlocuteur ne se rende compte de rien. Adaptation à un nouveau public ou programmation depuis zéro ratée, le résultat est simplement navrant.

Sans atteindre la précision du Far Cry PC, FCI reste tout de même vraiment bien foutu graphiquement
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Merci à l’organisateur

Bien heureusement, voyant Jack s’ennuyer sur son île, le pas si vil Dr. Krieger se dit qu’il faut faire bouger les choses et lui injecte donc le fameux virus. Et là, c’est le miracle : au fur et à mesure de la progression, les ennemis se font de plus en plus nombreux, les environnements deviennent enfin intéressants et surtout, les quelques nouvelles capacités apportent du dynamisme à l’action. Celles-ci sont très simples (une sorte de vision nocturne, une attaque de corps à corps surpuissante et un sprint extrême) mais particulièrement jouissives à l’utilisation, qu’il s’agisse des bonds de plusieurs dizaines de mètres pour massacrer un groupe de gardes ou des courses à toute vitesse entre les patrouilles ennemies. Les relatives subtilités de la première partie de l’aventure passent totalement à la trappe, au profit d’une action pure et continue.

Mais malgré le fun qui se dégage de ces séquences, Far Cry Instincts ne propose pas une expérience marquante. Trop classique, il saute à pieds joints tous les clichés du FPS : des pointes d’infiltration, des véhicules à la conduite insipide, du railshooting barbant, etc. Parfois, on a presque l’impression de jouer à une caricature de ce que sont devenus les simulateurs de meurtres. De plus, le rythme trop posé de la campagne, qui se révèle être sans surprise à partir de l’injection du virus, donne parfois un sentiment de monotonie. Les décors sont assez variés et franchement réussis (graphiquement, il doit s’agir d’un des plus beaux FPS de la console, loin devant un Halo 2 par exemple), mais on ne peut pas en dire autant des unités, dont le nombre de catégories peut se compter sur les doigts de la main. Sur PC on avait parfois le sentiment de tourner en rond, ici la disparition quasi-totale des trigens ne fait que renforcer ce triste sentiment. C’est probablement voulu en raison du fait que le joueur incarne le prédateur cette fois-ci mais concrètement, c’est plus frustrant que cohérent.

Fun malgré tout

Tristement linéaires en début de partie malgré l’impressionante taille des cartes, les niveaux tendent à s’ouvrir et à offrir au joueur des alternatives qui rendent la progression à la fois plus cohérente et véritablement amusante. Il manque cependant à Far Cry Instincts la dimension épique ou la profondeur du jeu PC qui fait qu’on en reparlera dans un an. Le déroulement sans surprises, le classicisme d’un level design qui allie le meilleur et le pire, l’IA juste moyenne et le manque d’ambition en font un jeu sympathique mais qui a tout de même beaucoup de mal à se différencier, et ce malgré la transformation en trigen qui offre plus de sensations que de vraies possibilités de gameplay.

De l’infiltration, du sniping, du railshooting, … Comme c’est original !
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Divertissant mais pas marquant

Difficile de recommander ce Far Cry Instincts à un joueur exigeant disposant déjà d’un bon PC : sans être mauvais, loin de là, il faut reconnaître que le jeu n’est pas vraiment mémorable. Malgré un gameplay archi classique et un level design inégal, je me suis bien amusé pendant une dizaine d’heures, mais j’aurai probablement tout oublié d’ici un mois. La faute entre autre à un scénario tout sauf captivant, une ambiance quelconque et une mise en scène pas suffisamment spectaculaire pour un titre du genre. Il accomplit son rôle de divertissement mais ne va malheureusement pas beaucoup plus loin. Dommage car les sensations sont là et l’aspect technique est étonamment réussi pour une Xbox.

Les plus :

  • La seconde partie de l’aventure, très fun
  • Probablement le FPS le plus joli de la Xbox, parfaitement fluide qui plus est
  • Classique, mais divertissant

Les moins :

  • Manque de dynamisme
  • IA nulle
  • Gameplay vu et revu
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