mini 2005 01 31 riddick homeUne adaptation d’un FPS issu de la Xbox, basé sur un film dont une poule pourrait comprendre toutes les subtilités, ça peut faire peur. Ah, et en plus une bonne partie du budget a dû aller dans le casting, ça s’annonce très mal. Enfin, comme ma conscience de journaliste total m’ordonne tout de même de tester The Chronicles of Riddick: Escape from Butcher Bay – Developer’s Cut sans préjugé, voyons voir tout de même ce que ça vaut.[–SUITE–]Riddick est une raclure. Le genre de monsieur qui vous fait changer de trottoir, voire de rue, si vous avez la malchance de le croiser. Parce qu’en plus d’avoir des poignets gros comme mes cuisses, il n’est ni poli ni aimable. Très fidèle à celui qu’on a pu observer dans les films donc. Bref, suite à quelques-uns de ses méfaits, notre anti-héros se retrouve condamné à un séjour de quelques millénaires à Butcher Bay, la plus terrible des prisons de l’univers (au moins). Toute l’aventure se déroulera donc en ce lieu et retracera l’évasion de Riddick.

Des graphismes splendides au service d’une ambiance forte

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Les coups portés laissent des blessures apparentes.

Dès l’arrivée sur place, on ne peut qu’admirer les graphismes : les modèles des personnages sont splendides, le style artistique est très réussi et les ombrages simplement magnifiques. Sur ce dernier point, Riddick se situe au même niveau que Doom 3 et propose même d’avoir des ombres atténuées, à condition d’être multimillionnaire. En revanche, les textures ont assez mal subi la conversion et sont dans l’ensemble assez grossières, même si dans le feu de l’action on n’y porte pas spécialement attention. Il faut également signaler que l’excellent moteur n’est pas excessivement gourmand : testé sur un 2800+ avec une GeForce 6600 GT tout restait très fluide en 1280×1024 tous détails au maximum.

Tout cela permet d’instaurer une ambiance incroyablement réussie, une atmosphère glauque, très violente, presque réaliste : la prison est vraiment vivante et les PNJs, tous plus pourris et corrompus les uns que les autres, ont une personnalité ainsi que des convictions propres. Une hiérarchie et des clans se sont créés avec ou sans l’accord des sympathiques vigiles qui vous encadrent, rendant l’univers aussi cohérent que répugnant, impression renforcée par un doublage de qualité (Vin Diesel et Ron Perlman en sont, entre autres). L’immersion est alors très forte, d’autant plus que l’on dispose pour une fois d’un vrai corps (on peut voir ses pieds, mais également ses épaules) et non pas d’une caméra placée à 1m80 du sol.

Le gameplay

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La vision nocturne permet de bien se planquer dans les coins sombres.

Dès vos premiers pas, on vous fera comprendre qu’il vous faut une arme pour espérer survivre ici. Un tournevis fera parfaitement l’affaire. Car dans Riddick, le corps à corps n’a pas l’aspect anecdotique des autres FPS : à l’aide des touches de mouvement et de la souris, il est possible de varier et d’enchaîner différents coups. Alors même si ça n’est pas super varié et qu’on s’aperçoit assez rapidement qu’il existe une combinaison surpuissante, ça apporte vraiment de la variété et permet de changer le rythme de l’action.

En plus de cet aspect, on aura l’occasion au cours de la campagne de faire de l’infiltration, des gunfights et de piloter quelques robots. Toutes ces séquences s’enchaînent de manière parfaitement fluide et pour une fois diversité n’est pas synonyme de pauvreté. Les combats restent assez dynamiques grâce à une IA pas parfaite mais simplement efficace (en hard, j’ai vraiment lutté lors de certains passages). On pourra juste regretter le faible nombre d’armes et leur relative banalité : un shotgun, un flingue, des mitraillettes, des grenades… Mais de toute manière on ne passera pas la majorité de l’aventure à se servir de cet arsenal, préférant souvent les solutions plus amusantes. Par exemple, il est possible de retourner l’arme d’un ennemi contre lui pour le suicider ou encore de tranquilliser un garde avant de le traîner sous un rouleau compresseur. Oui, Riddick est vraiment violent.

À noter qu’à quelques reprises, le jeu propose un petit côté aventure, vous permettant de discuter avec d’autres prisonniers pour accomplir des quêtes secondaires. Ça n’est vraiment pas indispensable mais donne une petite sensation de liberté bienvenue étant donné que la majeure partie de l’aventure reste assez linéaire.

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Au final, les gunfights ne sont pas très nombreux.

Reviens !

C’est bien simple, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Malheureusement, l’aventure est aussi bonne que courte : il m’aura fallu en hard six heure pour arriver à la fin du jeu. Des heures certes très bien remplies et variées, mais ça fait vraiment court. Malgré l’existence de nombreux secrets et easter eggs disséminés un peu partout sous forme de paquets de cigarette, quelques heures de plus n’auraient absolument pas été de refus. D’autant plus qu’on voit bien qu’il y avait moyen de rallonger un peu la durée de vie : l’argent récupéré au cours de l’aventure ne vous servira jamais ou presque, il aurait très bien pu y avoir une dimension aventure un peu plus poussée. Peut-être la devteam manquait-elle tout simplement de temps.

Le plaisir procuré par la variété de l’action et la qualité de l’ambiance m’a même poussé à rejouer l’aventure une seconde fois dans la foulée pour profiter des commentaires des développeurs, intégrés dans un mode spécial. Très nombreux, ils sont dans l’ensemble très intéressants et permettent de mieux se rendre compte du souci du détail apporté au jeu, que ce soit pour le gameplay, certaines petites incohérences scénaristiques étant expliquées par des choix dans ce domaine, ou l’ambiance. C’est vraiment une excellente initiative qu’on aimerait trouver dans plus de jeux.

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Doté de splendides graphismes, d’une ambiance forte et d’un gameplay varié, Riddick est vraiment un excellent FPS solo qui se permet même d’innover en ajoutant des combats au corps à corps plus développés. Il est juste regrettable qu’il soit si court et vendu 45 euros en France alors qu’il ne coùte que 30 dollars (22 euros) aux Etats-Unis.

Les plus :
– Des graphismes magnifiques
– Une ambiance mature
– Un gameplay très varié
– Difficulté bien dosée
– Les commentaires des développeurs

Les moins :
– Trop court !
– Parfois trop linéaire.

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Les tests des pros :

Note : ce test a été réalisé à partir d’une version import américaine. La version qui sortira en France le 4 février disposera des voix originales sous-titrées en français.

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