2003 07 02 landingIl y a deux ans et demi sortait Star Trek : Elite Force, un FPS moyen sous tout rapport utilisant le moteur de Quake 3 : une partie solo assimilable à une éjaculation précoce, quasiment aucuns joueurs en multiplayer, les quelques hardcore gamers qui l’ont rapidement essayé l’ont tout aussi rapidement oublié. Le jeu a tout de même du bien se vendre puisque quelques mois plus tard sortait une extension payante, qui serait elle aussi passée inaperçue si la très sexy Jeri Ryan, n’avait pas prêté sa voix à son modèle virtuel.

Ritual tente de reprendre le flambeau avec Star Trek : Elite Force 2. Ce sera sûrement un nouveau succès commercial grâce à la licence Star Trek, mais le jeu a-t-il un quelconque intérêt pour les joueurs élitistes branlettes que nous sommes ?[–SUITE–]Une femme de quarante ans peut vous faire oublier toutes celles de 20

Techniquement, STEF2 est sans doute le plus sexy des jeux utilisant le moteur de Quake 3, faisant passer Jedi Knight 2 et RtCW : Enemy Territory pour deux laiderons de la fête du village.

Bien qu’il utilise un moteur ayant de nombreuses heures de vol, STEF 2 réussit à concurrencer Unreal 2 au niveau graphique. Unreal 2 à l’avantage de la jeunesse : des fesses bien fermes, une peau de bébé et des yeux de biche, mais il a aussi une fâcheuse tendance à s’habiller et à se maquiller comme une pute. Ce que STEF2 perd du côté technique, il le rattrape côté artistique grâce à des personnages et des décors plus crédibles, plus originaux, bref plus matures.

Les éclairages, la fumée et les ombres restent certes minimalistes, mais d’un autre côté, le jeu n’est pas très gourmand en ressources et saura vous satisfaire même si vous ne possédez pas un PC très viril : 1Ghz et une GeForce 3 suffisent amplement. Avec mon gros 2,8Ghz et ma Ti4200, je me le suis fait en 1600×1200. Côté animations, l’effet pantin improvisé du Math Engine est avantageusement remplacé par des animations élaborées, véritable kamasutra macabre.

Parmi les autres éléments particulièrement réussis, on notera des cartes en extérieur aussi grandes que celles de RtCW : ET et une modélisation des visages détaillée et très bien animée.

M4 et M60 à la sauce Star Trek

Sous une apparence SF, se cachent des armes très classiques : mitrailleuse avec lance grenade, shotgun, minigun, lance roquette, fusil de précision, etc. Classiques, certes, mais efficaces et plutôt bien équilibrées. A part un lance grenade qui bande un peu mou, vous utiliserez sûrement toutes les armes du jeu, ne serait-ce qu’à cause de la quantité de munitions disponibles vous forçant à jongler d’une arme à l’autre. Autre bon point : la plupart des armes ne fonctionnent pas en hitscan et vous forcent à anticiper les mouvements de l’adversaire. C’est tout de même plus rigolo et plus skillé que de compenser le recul d’un M16. Quasiment toutes les armes ont un mode de tir secondaire, mention spéciale pour le combo du fusil électrique et la roquette guidée à la Half-Life.

Un arsenal bien jouissif qu’on prend plaisir à manipuler, même si les armes ont un peu trop tendance à tirer en spray ou a avoir une grosse air d’effet ce qui limite l’importance de la précision.

Les préliminaires c’est bien, mais il ne faudrait pas non plus en abuser

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Bonjour, je suis à 1m de vous, il serait temps que vous vous décidiez à me tirer dessus

Le début d’Elite Force 2 est dramatiquement nul. Vous commencez le jeu prisonnier dans une sphère borg où vous passez votre temps à courir dans des couloirs aux textures hideuses et à combattre des débiles paraplégiques avec des bouts de carte mère incrustés dans la tête (des borgs).

Résumé de la première heure de jeu : vous entrez dans une salle où vous tuez 3 borgs avant qu’ils aient eu le temps de réagir. Frustré par un champ de force vous bloquant le passage, vous vous glissez dans un conduit étroit et humide ce qui n’a pour une fois rien d’excitant. Au bout d’une trentaine de mètres de ramonage, vous atteignez un bidule qu’il vous faut titiller du bout de votre phaser afin de virer le champ de force de la première salle. Il ne vous reste plus qu’à faire demi-tour, passer le champ de force, suivre le couloir sur une dizaine de mètres, reprendre des forces et procéder à la pièce suivante.

Au bout d’une heure soporifique à répéter le même rituel, vous finissez par affronter un boss qui ne bouge quasiment pas, pour finalement passer à la mission suivante… niveau gameplay, on a rarement vu aussi nul. De plus, les borgs sont insensibles à quasiment toutes les armes et ils sont tellement lents qu’au début, vous tenterez juste de les éviter en courant. Après avoir maudit les concepteurs du jeu, vous essaierez vainement toutes les armes pour finalement découvrir que seul le tir secondaire du phaser leur fait de l’effet. C’est on ne peut plus castrateur, et le fait d’être obligé d’utiliser toujours le même accessoire n’est pas pour améliorer la répétitivité de cette première heure de jeu.

2h30 plus tard, on commence à prendre son pied

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Une forme de vie inconnue dont la particularité est de rater sa cible même à bout portant

Histoire de vous achever et de vous dégoûter définitivement de STEF2, la mission suivante se déroule dans une base de la confédération où une panoplie de bureaucrates frigides se relaient pour vous saouler de paroles pendant un bon quart d’heure alors que la seule chose à laquelle vous aspirez c’est décharger vos armes sur une meute d’ennemis. Si vous avez acheté le jeu, ce serait dommage de le balancer par la fenêtre maintenant car vous venez de passer le passage le plus ennuyeux.

Pour être honnête, ce n’est qu’au bout de 2h30 que j’ai vraiment commencé à accrocher au scénario et à prendre du plaisir. Mais après sept heures de jeu entrecoupées de nombreuses pauses pour reprendre mon souffle, dialoguer avec le personnel de l’Enterprise et me lancer dans de nouveaux scénari tous plus excitants les uns que les autres, me voilà stoppé net dans mon élan par une éjaculation précoce après seulement 7h20 de jeu. Le grand orgasme, ce sera pour plus tard…

Bilan de la partie : 11 missions et 7h20 de jeu dont presque 2h de bla-bla et de scènes cinématiques. Petit rappel d’une interview du chef de projet, Jon Galloway, publiée par VE3D :

Jon Galloway – It’s hard to say, but the length of the single player game is anywhere from 16-25 hours depending on the players level of skill.

Ca a du lui faire un choc à Jon Galloway quand il s’est fait virer alors que son boss lui avait promis qu’il conserverait sa place au moins 3 ans.

Bilan de la partie
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Quid du plaisir en groupe ?

J’aurai bien aimé vous dire que malgré une partie solo trop courte, STEF2 est terriblement efficace en multiplayer ce qui rallonge indéfiniment sa durée de vie… mais, fainéant comme je suis, je n’ai même pas pris la peine d’essayer. Les modes de jeux sont nombreux et variés, il y en a même un où vous devez planter une bombe dans la base adverse. Par contre, il n’y a quasiment aucun joueurs online et je ne mise pas cher sur la longévité de la communauté multi qui s’est formée autour du jeu, si tant est qu’elle existe actuellement.

Alors, heureux ?

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Vous pouvez lui tirer dessus, il ne sent rien

Le gameplay est efficace mais hyper classique. Ritual a bien tenté d’y inclure deux mini-jeux qui se pratiquent au tricorder mais c’est très vite lassant. Vos coéquipiers ne vous sont d’aucune utilité mais au moins ils sont invulnérables : ce sont juste des éléments de décor sur patte. En ce qui concerne l’interactivité des dialogues, je suppose que leur influence se limite à décider si vous emballez la brune ou la blonde à la fin du jeu.

Si l’on met de côté le multiplayer, STEF2 est très loin de valoir 50 euro. Les fans de Star Trek goûteront peut-être à un peu plus de 7h de bonheur tandis que les autres s’ennuieront ferme au début du jeu et durant les très, les trop nombreuses scènes cinématiques. Rendez-vous compte : il y a même un passage où vous devez aller dans une bibliothèque et feuilleter un livre ! De plus, le jeu est finalement très loin de coller à l’ambiance de la série : vous devez tuer quasiment toutes les formes de vie que vous croiserez et la partie découverte de nouvelles civilisations est limitée au strict minimum.

Formes de vie inconnues ? Tirez d’abord, enquêtez ensuite.
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Des préliminaires longuets suivis par quelques heures de besogne classique mais efficace se terminant en éjaculation précoce. Je vous aurai bien recommandé d’acheter Elite Force 2, mais il est vraiment beaucoup trop court. Attendez quelques mois qu’il sorte en version budget.

Les plus :
+ Artwork réussi
+ Tourne sur des PC modestes
+ Un scénario au dessus de la moyenne
+ Gameplay classique mais efficace

Les moins :
– Début affreusement ennuyeux
– Partie solo beaucoup trop courte (moins de 8h)
– Quasiment aucuns joueurs online
– Ambiance assez éloignée de la série

Autres tests :
Gamespot : 7,9/10
PC.Ign : 8,4/10
Gamespy : 8,2/10

Derniers conseils :

mini 2003 07 02 secret
Bravo, vous venez de vous paumer dans une impasse! (chez Ritual on dit « you find a secret! »)

Si vous en voulez pour votre argent, ne jouez pas en mode de difficulté normal. J’ai du mourrir seulement une dizaine de fois dans tout le jeu…

Pour débloquer les maps secrètes (mais pas très intéressantes), il faut que vous ramassiez des espèces de modèles lumineux de l’Enterprise à travers les niveaux. Ils sont souvent cachés à des endroits complètement stupides où vous n’avez aucune raison d’aller. Plutôt que de vous prendre la tête, éditez le fichier basenomdutilisateur.cfg (si vous vous connecter en admin sur Win2000, il s’agit de administrateur.cfg) et remplacez la ligne :
seta g_secretCount « xx »
par
seta g_secretCount « 70 »

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