Nouveau rebondissement dans le spectacle de variété présenté par Gearbox et G2A. Avant-hier, les deux entreprises étaient toutes fières d’annoncer leur partenariat pour la mise en vente de Bulletstorm: Full Clip Edition, le remake HD vendu 45 euros. La douille consistait à vendre deux éditions collector du jeu, l’une à 100 euros avec trois babioles et l’autre à 250 euros avec une couche de peinture supplémentaire et un T-shirt.

Tout cela n’a pas semblé très honnête aux yeux de TotalBiscuit, célèbre influenceur, qui s’est rapidement exprimé sur Twitter : « Très déçu de voir Gearbox travailler avec G2A […] je ne couvrirai plus les titres de Gearbox. Pas de soutien pour les escrocs. »

Près de deux jours s’écoulèrent, avant que TotalBiscuit ne publie un nouveau message, beaucoup plus long cette fois-ci. Il y explique avoir été contacté par Gearbox qui, observant le sel s’accumuler sur les réseaux sociaux, lui a demandé de s’exprimer sur la question. TotalBiscuit s’intéresse depuis des années à toutes les affaires entourant G2A et a très souvent usé de sa notoriété pour mettre en avant les pratiques douteuses du revendeur. Il n’a donc pas eu de mal à réunir différentes sources et témoignages, qu’il a ensuite présenté à Gearbox pour corroborer ses propos. Tous les liens sont d’ailleurs accessibles à la fin de son message, si ça vous intéresse.

Et c’est à ce moment qu’on atteint des sommets en matière de stupidité : face à la flopée de sources, de témoignages et d’articles incriminant G2A, Gearbox a affirmé n’avoir jamais été informé de la plupart de ces pratiques. C’est quand même fort, pour un éditeur de jeux vidéo, d’établir un partenariat avec un revendeur sans s’intéresser en amont à la manière dont il fonctionne.

Préoccupés par tout ça, les braves employés de Gearbox ont donc rédigé un communiqué de presse qu’ils ont fait parvenir à G2A. Gearbox demande à G2A de :

  • Dans les 30 jours : rendre le G2A Shield (la garantie anti-fraude vendue en option lors de l’achat d’une clé) gratuit et en informer leurs clients.
  • Dans les 30 jours : revoir son système de paiement pour permettre aux acheteurs de faire l’acquisition de copies de jeux vérifiées et authentiques, de la façon la plus claire et simple qu’il soit – sans charges supplémentaires.
  • Dans les 60 jours : implémenter un système « d’étouffement » (littéralement traduit de « throttling ») pour signaler et éliminer les revendeurs frauduleux dont on aurait préalablement relevé les identifiants et les coordonnées de paiement. Concrètement, il s’agirait d’imposer une étape de vérification supplémentaire aux revendeurs pour signaler les reventes illégales avant qu’elles ne puissent avoir lieu.
  • Dans les 90 jours : mettre à la disposition des développeurs/éditeurs un service gratuit leur permettant de traquer et signaler les clés frauduleuses et le cas échéant, les rendre inutilisables.

C’est le serpent qui se mord la queue. Gearbox précise que si G2A ne se soumet pas à ces conditions, leur partenariat sera rompu. Et ils ont jusqu’à la sortie de Bulletstorm: Full Clip Edition pour accepter, ce qui leur laisse moins de 20 heures au moment où j’écris ces lignes.

http://www.youtube.com/watch?v=cac0ACHux
La journée qui arrive risque d’être intéressante, bien qu’un revirement de la part de G2A semble plus qu’improbable. Ils ont passé des années à faire leur beurre au détriment du malheur des autres, ce n’est pas pour un bête partenariat qu’ils risquent de revoir leur façon de faire.

On admire dans tous les cas la démarche de John « TotalBiscuit » Bain, qui a réussi à convaincre Gearbox dans cette histoire. Et surtout, qui nous permet de nous délecter en regardant Gearbox et G2A laver leur linge sale sur la place publique.

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