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Quel est le meilleur FPS solo de ce début d’année ? Selon les critiques, Bioshock Infinite remporte le titre haut la main avec une note moyenne de 94% contre un petit 82% pour Metro Last Light. Selon les joueurs, c’est l’inverse : Last Light récolte une note moyenne de 90% tandis qu’Infinite ne dépasse pas les 86%. Et selon nous ? Vous allez vite le découvrir : [–SUITE–]

Suite directe de Metro 2033

Dans Metro 2033, (spoiler) Artyom assistait les rangers de l’Ordre afin de lutter contre l’invasion des Sombres. Ce n’est que lors de la scène finale, alors qu’il envoie des missiles sur le nid des Sombres, qu’il comprend que les envahisseurs tentaient de prendre contact avec l’humanité pour les aider et instaurer des rapports de paix. (fin du spoiler)

Dans cette suite, nous retrouvons Artyom un an plus tard. Un Sombre survivant vient d’être aperçu à la surface, l’occasion pour Artyom de se racheter. Pas de bol, c’est justement le moment choisi par les communistes pour tenter de conquérir le métro ce qui entrainera notre jeune héros dans de rocambolesques aventures.

Bien que le scénario initial soit très simple, Artyom passe son temps à se faire capturer par toutes les factions existantes ce qui l’implique dans un tas d’histoires parallèles. À moins d’être vraiment familier avec l’univers et d’écouter consciencieusement tous les dialogues, on a vite fait de perdre le fil et de ne plus trop savoir ce qu’on fait…

Mais peu importe, car même si vous ne comprenez plus les tenants et les aboutissants de l’histoire, Metro Last Light est avant tout un jeu d’ambiance et il n’est pas nécessaire de savoir où vous allez pour profiter du voyage.

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L’orgie visuelle

Le 4A Engine n’est peut-être pas aussi perfectionné que le Frostbite ou le CryEngine, mais ça n’empêche pas Metro Last Light d’être absolument splendide. Avec son HUD minimaliste et son rythme assez lent, le jeu permet de contempler à loisir les dédales souterrains du métro moscovite et les paysages apocalyptiques du monde extérieur.

La direction artistique est incroyable ! Le choix des couleurs donne à l’univers un aspect froid, mort et hostile. Les stations habitées sont peintes avec une palette un peu plus chaude pour souligner la vie qui s’y écoule, mais dès que vous atteignez l’extérieur, vous êtes accueilli par un mélange de couleurs ternes, sales et glaciales qui vous font clairement comprendre que l’humanité n’a plus sa place à la surface de la Terre.

Le monde fourmille de détails et les décors sont rarement répétitifs. Les stations habitées grouillent de vie, chaque personnage possède une petite anecdote à raconter. Même les morts ont une histoire et il suffit d’observer la façon dont ils sont placés, l’arme qu’ils ont en main, les cadavres de mutants à leurs pieds ou le masque à gaz brisé sur leur visage pour deviner comment se déroulèrent leurs derniers instants.

Chaque niveau dégage une ambiance particulière et, quand le jeu se termine, on a la tête remplie de souvenirs.

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Que penser du roman Metro 2033 ? Avant de jouer au jeu, j’ai fait mes devoirs en lisant le best-seller russe Metro 2033. Malheureusement, il a été écrit par une personne de 23 ans et ça se sent. C’est un bouquin de SF classique où on suit les aventures d’un jeune homme qui poursuit une quête au cours de laquelle il vivra un voyage initiatique… À moins que vous soyez fan de littérature fantastique, vous risquez d’être un peu déçu.

Un gameplay au service de la narration

La grande force de Metro Last Light, c’est qu’absolument tous les éléments du jeu visent un seul et unique objectif : vous plonger dans l’univers du bouquin et vous raconter l’histoire du héros. Ca comprend évidemment les graphismes, les sons et les personnages non joueurs qui ne sont pas là uniquement pour décorer, mais qui ont tous un petit mot à dire en rapport avec l’univers et le scénario.

Mais le plus important, c’est que le gameplay est également au service de la narration. Ainsi, la plupart des niveaux sont très linéaires et conçus de façon à focaliser l’attention du joueur sur l’environnement et le scénario plutôt que sur des mécaniques de gameplay. L’exploration se limite ainsi au strict minimum, et si les développeurs ont prévu un endroit caché sur la carte, c’est qu’il contient une petite parcelle de l’histoire. Si vous fouillez intégralement une carte, c’est plus pour découvrir des éléments du scénario que pour amasser du matériel. Et quand bien même vous êtes à la recherche de munitions ou de filtres pour votre masque à gaz, ça colle à l’univers où la moindre ressource est devenue extrêmement précieuse.

À mettre en parallèle avec l’exploration et le loot dans Bioshock Infinite qui n’était pas justifié que ce soit pour le gameplay (forcer le joueur à fouiller le moindre objet nuit à l’ambiance et à la narration), mais aussi pour la crédibilité de l’univers (on trouve des munitions et de l’argent dans les poubelles).

Il en va de même pour la customisation des armes de Metro LL, son système économique et même ses combats qui sont très simples, voire simplistes. Les mécaniques de jeu sont minimalistes et le gameplay n’a aucune profondeur : vous avancez, vous vous débarrassez des ennemis et c’est à peu près tout. Le problème, c’est qu’on peut vite s’en lasser, l’avantage, c’est qu’il ne détourne pas votre attention du scénario.

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La pinup et ses chaussures

Il faut bien comprendre que dans Metro LL, le gameplay est un simple accessoire au service de la narration. Il n’a pas plus d’importance que les chaussures à talons qui galbent les jambes d’une pinup. Si vous n’aimez pas la fille, vous n’aurez que faire de ses grolles. Et si vous n’aimez pas l’univers de Metro LL, vous vous lasserez vite de son gameplay. Alors que dans Bioshock, le gameplay ne se contente pas d’être un simple accessoire : la pinup ne porte pas des escarpins, mais des chaussures à ressorts !

Alors certes, le gameplay de Metro LL comporte de gros défauts : l’IA manque d’agressivité, les ennemis aveugles rendent les phases d’infiltration ridicules, la difficulté est trop faible même au niveau le plus dur… Mais comme ce gameplay est un simple accessoire et qu’il sait se faire discret pour laisser la place à la narration, ce n’est pas trop grave s’il est parfois un peu mal fichu.

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Verdicts

Metro Last Light est un FPS 100% narratif. Ses graphismes sont sublimes, son gameplay n’est pas trop mauvais, mais si on l’aime, et croyez-moi qu’on l’aime, ça ne peut être que grâce à l’univers qu’il décrit. Un univers terrifiant et magnifiquement mis en scène, dans lequel l’homme est devenu un étranger qui n’a plus sa place sur terre, une espèce en voie d’extinction, une proie obligée de se terrer dans les tréfonds du métro. Le moindre aspect du jeu est au service de l’ambiance, donc si vous n’accrochez pas au thème russo-post-apo, passez votre chemin, il n’y a rien à voir !

L’avis de Shua : Metro Last Light est brillant, marquant et terriblement beau. On s’y attendait, mais certainement pas à ce point ! Les développeurs de 4A Games signent là une oeuvre inoubliable qui bouscule au second plan tout ce qui a pu se faire ces trois dernières années dans le monde des FPS à ambiance. On ne soulignera jamais assez le travail des artistes, en état de grâce de la première à la dernière seconde, et cet émerveillement qui accompagne le joueur tout au long de l’aventure. Malheureusement, bien que peu nombreux, les combats sont toujours aussi brouillons et c’est bien ce qui empêche Metro Last Light de devenir un très grand FPS, et pas seulement un superbe jeu.

FAQ à l’usage de ceux qui ont ou qui vont acheter le jeu :

Il paraît que Metro LL fonctionne mal sur les cartes AMD, est-ce exact ?
Malheureusement, même avec les derniers Catalyst 13.6 bêta, les performances d’une Radeon 7970 GHz sont au niveau de celle d’une GeForce GTX 670.

Faut-il changer le FOV ?
Un FOV étroit, ce n’est ni plus ni moins qu’un zoom. Dans les FPS où l’on se bat à longue distance, ça ne pose pas de problème et il peut même être avantageux de jouer avec FOV étroit. Mais dans les cartes souterraines de Metro LL, il vous est vivement conseillé d’augmenter le FOV en modifiant la variable r_base_fov dans le fichier %LOCALAPPDATA%4A GamesMetro LLuser.cfg. En passant, profitez-en pour supprimer le fichier legal.ogv afin de sauter la vidéo d’intro.

Il y a deux fins, comment voir la bonne ?
Récupérez un maximum d’indices sur l’histoire, ne tuez personne quand un niveau vous l’autorise, soyez généreux et aidez votre prochain.

Qu’est-ce que le DLC Ranger ?
C’est un mode de jeu où il n’y a pas de HUD. Malheureusement, sans HUD vous n’aurez aucun moyen de savoir combien de munitions il vous reste, quand y a un QTE, si vous allez lancer une grenade ou poser une mine, etc. Ce manque de finition est ridicule et je vous déconseille d’utiliser ce mode lors de votre première partie.

Mon jeu est flou, comment ce fait-ce ?
Probablement le SSAA qui est à x0.5. Désactivez-le dans les options graphiques.

Faut-il y jouer en VO ?
S’il est tentant de passer les voix en russe et de jouer avec les sous-titres, ce n’est pas forcément une très bonne idée, car vous passerez à côté de tout un tas de petits dialogues dans les sections habités.

Screenshots capturés par teokrazia et RoKKeR.

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